Réflexions sur la Communauté européenne de Défense (CED) et ses solutions de rechange (II)
Tandis que se déroule la Conférence de Genève, et avant que ne s’ouvre au Parlement français le débat sur la ratification de la Communauté Européenne de Défense, il importe de faire le point. C’est pourquoi dans ce deuxième article nous nous efforcerons à nouveau de répondre à quelques objections adressées au Traité par ses adversaires.
La France affaiblie ne doit entrer dans la Communauté Européenne de Défense que lorsque sera achevé son redressement économique.
Les finances de la France sont certes faibles. Mais bien des économistes affirment que l’économie de ce pays, au contraire est parfaitement saine. Je ne vois pas pourquoi, par conséquent, la France ferait, face à l’Allemagne, un syndrome d’infériorité. Lorsque l’on nous dit : relevez d’abord ce pays, vous l’intégrerez ensuite dans la C. E. D., je suis tenté de répondre : « ce n’est que dans la plus saine des émulations au sein de la Communauté Européenne intégrée que la France peut retrouver un parfait équilibre économique et moral. » Il est faux de prétendre que la France risque d’être gagnée de vitesse par l’Allemagne, puisque non seulement il ne peut y avoir de course entre les partenaires de la Communauté Européenne (la course entre chacun des participants est le propre des alliances), mais, de plus, les dispositions du Traité de Paris sont telles, que la Communauté Européenne de Défense n’aura sa pleine efficacité que trois ans environ après la ratification. Par conséquent, la France peut, pendant ces trois années, faire la révolution économique intérieure que certains prétendent nécessaire à sa bonne intégration dans la Communauté Européenne.
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