Pages d'histoire - Les fastes de l'École militaire
Il est assez piquant de noter, comme le remarque Robert Laulan, bibliothécaire devenu historiographe de l’École militaire, que cet établissement dédié au dieu Mars doit son existence à deux civils dont une femme : la Marquise de Pompadour et un financier, Pâris-Duverney, qui s’était enrichi, il est vrai, comme munitionnaire, c’est-à-dire comme fournisseur des armées du roi non seulement en munitions, mais en vivres et qui, à ce titre, avait quelque raison de s’intéresser aux militaires.
La nécessité d’une École de ce genre pour la formation de jeunes officiers se faisait sentir depuis longtemps (1). On se contentait jadis de répartir les cadets dans des corps de troupes où ils faisaient leur apprentissage. Mais on ne tarda pas à s’apercevoir des inconvénients et des insuffisances d’une éducation purement empirique, sans doctrine et sans méthode. De même que pour former des artistes, on comprit, au XVIIe siècle, qu’il fallait créer, à la place des anciennes corporations, des Académies de peinture, de sculpture et d’architecture, on pensa qu’il serait bon d’appliquer le même système à l’instruction des futurs officiers et pour cela de fonder à leur intention une Académie royale militaire.
C’est le titre même que le cardinal Richelieu, qui fut à cet égard un précurseur, donna en 1629 à une fondation destinée à l’éducation de vingt gentilshommes. Mais cette expérience modeste fut éphémère et sombra bientôt dans l’indifférence.
Il reste 92 % de l'article à lire