Une polémique entre les Armées de terre et de l’air s’est engagée d’une façon assez vive aux États-Unis : l’Armée de terre revendique la propriété de l’aviation d’appui qui, jusqu’ici, faisait partie intégrante des forces aériennes et dont les différents échelons de commandement « ne sont qu’adaptés aux échelons correspondants terrestres ». Cette question a franchi l’Atlantique et des chefs militaires éminents ont repris à leur compte les revendications des forces terrestres américaines, tandis que la thèse de l’Air trouve naturellement ses défenseurs parmi les autorités responsables de l’aviation française. Aussi, la RDN, soucieuse de présenter le problème en toute objectivité, publie les deux intéressantes études qui suivent et qui sont consacrées aux thèses en présence ; elles permettront aux lecteurs d’apprécier les arguments des uns et des autres.
L'Aviation légère de l'Armée de terre (Alat) ; le conflit terre-air en France
L’opposition entre les deux Armées au sujet de l’aviation légère repose sur un simple malentendu. On ne conteste en effet pas la réalité des besoins de l’Armée de Terre dans ce domaine, le conflit portant essentiellement sur le choix de l’armée à laquelle doit être confiée la mise en œuvre. Or, le problème n’est épineux que parce qu’il est mal posé, et perd toute complexité si l’on considère la nature réelle des nécessités auxquelles il se rapporte.
L’Armée de l’Air les place dans le cadre général de l’appui aérien, et veut y faire face à l’aide « d’unités » mises à la disposition pour emploi des commandements terrestres, en fonction des circonstances de temps et de lieu.
Cette conception se justifie pour ses moyens de combat, dont la mission est essentiellement la bataille aérienne, accessoirement l’appui des troupes terrestres, et auxquels de hautes performances confèrent la possibilité d’agir dans des zones très étendues. Une centralisation poussée est alors évidemment la condition fondamentale du rendement.
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