L'auteure, agrégée de russe, actuellement chargée d'enseignement de russe à l'Université de Toulouse-Le Mirail, a été étudiante à Moscou de 1947 à 1950, lorsque son père, l'amiral Peltier, y était attaché naval à l'Ambassade de France. Elle suit de près les questions de la littérature contemporaine soviétique et a connu personnellement plusieurs écrivains dont Pasternak, Siniavski, Daniel. Après avoir rappelé comment s'exerçait la dictature du réalisme socialiste sur les arts et les lettres à l'époque stalinienne, elle explique les rapports nouveaux qui se sont établis après la mort de Staline et surtout après le XXe Congrès du Parti en 1956, entre les écrivains avides de liberté et le Pouvoir. Rejetant la libéralisation à éclipses, caractéristique du temps de Khrouchtchev, ses successeurs ont adopté depuis 1965 une attitude très dure envers ceux qui refusaient de se plier à l'idéologie officielle, ce qui a donné un grand essor à la littérature non-conformiste. L'analyse des grandes tendances de cette littérature fera comprendre l'âpreté de la lutte que mènent les écrivains avec un courage indomptable pour conquérir la liberté de dire la vérité et de s'exprimer suivant leur conscience.