Politique et diplomatie - La politique extérieure américaine en face des réalités
C’est une vérité élémentaire, mais il n’est pas mauvais de la rappeler, que la politique extérieure des États, leur comportement dans la société internationale sont commandés par des raisons d’ordre « psychologique » et par des raisons d’ordre « physique ». Parmi les raisons d’ordre psychologique figurent les sentiments que l’opinion publique — disons l’opinion française — nourrit à l’égard des États étrangers, l’idée que se fait cette opinion du rôle que doit jouer la France dans le monde, l’interprétation communément admise par l’opinion française des événements de l’histoire récente ayant le plus affecté l’histoire nationale, etc…
Parmi les raisons psychologiques, doivent également figurer les attitudes des opinions publiques étrangères à l’égard de la France et de sa politique. Il est vrai que le Gouvernement qui a la responsabilité de faire la politique française a sur l’état de l’opinion publique en France des moyens d’action dont il ne dispose pas pour influencer les opinions publiques étrangères.
Ces dernières sont donc des données plus résistantes (au moins en principe) que l’opinion française elle-même. Je dis au moins en principe, car dans les régimes démocratiques (1), l’exemple est parfois donné d’un divorce entre l’opinion publique et le Gouvernement, et de l’incapacité du Gouvernement à modifier l’opinion publique. Toutes ces raisons psychologiques sont des faits, et il n’est pas possible au praticien de la politique étrangère d’en faire abstraction.
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