Militaire - Les opérations militaires du mois d'octobre 1939
Dès le 25 septembre, la défaite de la Pologne était consommée. L’Allemagne pouvait dès lors abandonner sa proie et retourner la masse de ses forces contre la France.
Une nouvelle attitude s’imposait ainsi à nos armées afin de se mettre en mesure de parer à toutes les initiatives adverses.
C’est pourquoi, tandis qu’au début d’octobre, à la tribune du Reichstag, le Chancelier allemand Adolf Hilter offrait généreusement au monde, d’ailleurs sceptique et prévenu, sa Pax Germanica, le commandement français décidait de replier sur la frontière les forces qu’il avait poussées, le mois précédent, au contact de la position Siegfried.
Seuls, de faibles éléments, destinés à masquer le retrait du gros, étaient maintenus sur la ligne la plus avancée atteinte au cours de notre progression.
L’opération, discrètement menée, échappa complètement à l’adversaire. Si bien que, les 16 et 17 octobre 1939, les Allemands prenaient l’offensive, avec des moyens importants, entre le Luxembourg et les Vosges.
Ils avaient le dessein de reconquérir la portion de territoire occupée par l’étranger, d’appuyer par les armes leur offensive de paix et enfin de marquer un succès contre l’armée française.
Les communiqués allemands ont cherché depuis à minimiser cette action. La réalité est autre ; l’attaque fut menée par plusieurs divisions et précédée d’une sérieuse préparation d’artillerie.
Elle tomba naturellement dans le vide devant nos détachements retardateurs qui manœuvrèrent en retraite conformément aux ordres reçus.
Ayant atteint la frontière, les troupes allemandes s’arrêtèrent au contact des nôtres et le mois d’octobre s’acheva sans autre événement important.
Les deux armées sont face à face, également actives, poursuivant, malgré les intempéries survenues de bonne heure, une lutte soutenue de patrouilles et d’artillerie.
Les manifestations pacifistes des Allemands deviennent de plus en plus rares, accueillies et découragées par les feux de nos armes. L’Allemagne a compris l’inanité de sa propagande ; le discours désabusé de M. von Ribbentrop, prononcé le 24 octobre 1939, en administre la preuve. ♦