De l'armée impériale à l'armée soviétique
Le 7 novembre 1917, la fraction bolcheviste du Parti Socialiste s’emparait du pouvoir en Russie. Une des premières mesures prises par le nouveau gouvernement a été le coup de grâce à une moribonde : l’Ancienne Armée.
Son agonie, commencée en mars après l’abdication de l’Empereur Nicolas II, dura neuf mois. Il ne restait plus qu’un immense troupeau anarchique, océan de casquettes et de « papakha » (1), ornés de rubans rouges, qui manifestait sa haine irraisonnée et assouvissait ses instincts sauvages.
Sanctionnant un état de fait, un décret annonça en pleine guerre sa démobilisation ; un autre proclama la création d’une nouvelle force armée : l’Armée Rouge des ouvriers et paysans, « avant-garde de la Révolution en marche », dans laquelle les mots « officier, sous-officier, soldat » étaient proscrits. Rejetant en bloc passé et traditions, elle acceptait pour seule hiérarchie celle des emplois provisoirement tenus par des néophytes aux proclamations véhémentes.
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