Faits et dires
* La déclaration sur la sécurité, signée le 29 mai 1983 à Williamsburg comporte les principaux points suivants :
– Nous maintiendrons une force militaire suffisante pour dissuader toute attaque, pour faire face à toute menace et pour assurer la paix. Nous ne ferons jamais usage de nos armes, si ce n’est en réponse à une agression.
– Nous voulons obtenir des niveaux d’armes plus bas par des négociations sérieuses sur le contrôle des armements.
– Des accords efficaces sur le contrôle des armements doivent être fondés sur le principe d’égalité et doivent être vérifiables.
– Les tentatives pour diviser l’Occident en proposant d’inclure les forces des pays tiers, y compris celles de la France et du Royaume-Uni, sont vouées à l’échec. Ces forces n’ont pas leur place dans la négociation.
– La sécurité de nos pays est indivisible et doit être vue sur une base globale.
* En aucun cas nous n’accepterons l’extension de l’Alliance atlantique, ni géographiquement, ni fonctionnellement, ni vers d’autres régions comme le Tiers-Monde, ni pour les affaires économiques.
M. Claude Cheysson, le 29 mai 1983 à Williamsburg
* À la suite des résolutions de Willamsburg, le bureau politique du Parti communiste français (PCF) a diffusé un appel exprimant ses réserves : la déclaration « élargit l’Alliance atlantique au Japon qui n’en est pas membre. Elle comporte surtout le risque de limiter la liberté d’action de la France… Quand il s’agit d’une question aussi vitale pour l’existence des peuples d’Europe que celle de la paix, on ne peut s’en remettre aux seules négociations entre les États-Unis et l’Union soviétique… C’est pourquoi le PCF propose que la négociation de Genève, portant sur le désarmement en Europe, soit ouverte à tous les gouvernements européens… La France peut jouer un rôle important dans ce sens… C’est d’autant plus nécessaire qu’en souscrivant à la déclaration de Williamsburg, la France se trouve concernée par le résultat des négociations de Genève ».
L’Humanité, le 31 mai 1983
* L’installation d’euromissiles américains obligera l’Union soviétique à revenir sur sa décision, prise en 1982, concernant de sa part un moratoire unilatéral sur le déploiement des armements à moyenne portée dans la zone européenne… Il deviendrait par ailleurs nécessaire d’appliquer, de concert avec les autres États membres du Pacte de Varsovie, d’autres mesures en vue du déploiement de moyens supplémentaires pour créer un contrepoids indispensable au groupement croissant de moyens nucléaires de stationnement avancé des États-Unis en Europe et des armements nucléaires des autres pays de l’Otan.
La Pravda, le 28 mai 1983
* Je ne crois pas qu’une guerre limitée soit possible… La sécurité de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique sont indivisibles.
Ronald Reagan, au magazine allemand Bunte, le 11 mai 1983
* Nous préserverons notre capacité de maintenir la paix, mais nous démontrerons surtout que toute recherche soviétique d’une supériorité nucléaire est vouée à l’échec.
Ronald Reagan, le 21 mai 1983
* Le 25 mai 1983, après la Chambre des Représentants, le Sénat américain a approuvé, par 59 voix contre 39, des crédits de 625 millions de dollars pour le nouveau missile intercontinental MX.
* À Genève les États-Unis seraient disposés à fixer un plafond sensiblement inférieur à celui prévu pour le déploiement des euromissiles à condition que l’URSS ramène au même niveau le nombre des ogives armant ses fusées à portée intermédiaire à lanceur terrestre.
Le Monde, le 22 mai 1983
* Il est clair qu’une grave menace sur la sécurité de l’Europe affecterait profondément la sécurité de la France. Notre champ d’action se trouverait singulièrement rétréci si la France était entourée de pays asservis ou plongés dans l’incertitude quant à leur propre avenir… Le commun souci de la paix et de la sécurité est la raison essentielle de la présence de nos forces ici (en RFA). C’est aussi la raison essentielle du souhait du président de la République de voir accroître leur puissance de feu et leur mobilité. C’est pourquoi nous étudions la mise sur pied d’une force d’action rapide capable d’intervenir à très bref délai à l’endroit voulu et au moment choisi, accroissant ainsi de manière notable nos capacités d’être présents, s’il le fallait, en dehors de nos frontières. Parallèlement, nous renforcerons la mobilité et la puissance de feu de nos forces stationnées en Allemagne.
M. Charles Hernu, le 30 mai 1983 au président Karl Carstens