Suite de l'article du même auteur « De l'armée impériale à l'armée soviétique » (octobre 1955).
L'armée soviétique
Notre conception d’une armée nationale apolitique, dont la fidélité au Régime n’implique nullement l’obligation d’en être l’expression, fausse parfois notre optique quand il s’agit d’étudier une armée étrangère. L’exemple récent de l’Allemagne hitlérienne, avec la dualité Armée-Parti, nous fait souvent envisager sous le même angle les armées des « Démocraties Populaires ». Or, en Allemagne, l’armée existait avant, le Régime et en a même favorisé l’avènement, alors qu’en Russie Soviétique le Régime est à l’origine de la nouvelle armée. Enfin l’U. R. S. S. se présente comme une immense caserne, le Parti comme un « ordre religieux militarisé » et l’armée comme une fraction en arme d’un pays entièrement mobilisé.
La dualité « militaires-civils » n’existe que sous la forme « troupes combattantes, troupes de l’arrière », c’est-à-dire d’une manière beaucoup moins virulente que nous ne l’imaginons.
Quant à une dualité « Armée-Parti », elle n’existe pas ! Le Parti est suffisamment intégré à l’armée, qu’il dirige et dont il forme l’ossature.
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