Alors la République fédérale d’Allemagne (RFA) vient d'intégrer l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord le 5 mai 1956, l’auteur indique les problèmes qui se posent à l’Otan, les suggestions qui sont faites pour y apporter une solution et les mesures qui, selon lui, seraient les plus propres à adapter l’Otan au milieu international.
Politique et diplomatie - L'Otan cherche son avenir
La session du conseil de l’Atlantique Nord qui s’ouvre à Paris le 4 mai aura peut-être pour l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord une importance décisive. Sans doute le saura-t-on mieux lorsque la session sera close, le communiqué final publié et les ministres rentrés chez eux. Néanmoins, il ne me paraît pas sans intérêt, alors même que ces lignes écrites avant l’ouverture des entretiens ne seront lues qu’une fois ceux-ci terminés, d’indiquer les problèmes qui se posent à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, les suggestions qui sont faites pour y apporter une solution et les mesures qui, selon moi, seraient les plus propres à adapter l’OTAN au milieu international de 1956.
Il n’est pas douteux que les conditions qui ont présidé à la naissance de l’OTAN en 1949 se sont modifiées. L’une des causes des modifications intervenues est d’ailleurs l’existence même du pacte et les forces militaires dont il dispose. Il est clair qu’une politique de réarmement serait inutile si elle n’avait pas d’effet. Ceci est une lapalissade. Et dire qu’elle a eu un effet, c’est dire qu’elle a transformé la situation préexistante. D’où le caractère normal des efforts actuellement tentés pour repenser le rôle de l’OTAN dans la conjoncture de 1956.
Le traité de l’Atlantique Nord, signé le 4 avril 1949, entre douze gouvernements européens et nord-américains était essentiellement un traité de défense militaire. Le but du traité était de maintenir et d’accroître la capacité individuelle et collective de résistance des signataires à une attaque armée. Cet accroissement du potentiel militaire, individuel et collectif, des membres de l’Alliance a été rendu possible grâce à une intégration des forces armées et à une mise en commun des charges que le réarmement imposait inégalement aux pays membres. À cette inégalité des charges du réarmement, les États-Unis ont remédié dans une large mesure par une aide financière, de même qu’ils avaient décidé, un an plus tôt, de remédier aux difficultés de la reconstruction et du développement économiques de l’Europe, par le Plan Marshall. C’est le 28 juin 1948 que le Président Truman a signé la loi définitive rendant applicables les dispositions de ce plan. C’est moins d’un an plus tard que le traité d’alliance atlantique était signé. Ce traité avait une signification très claire : il manifestait la décision formelle des États-Unis de ne plus demeurer indifférents aux avatars de la politique européenne. Il signifiait la fin de l’isolationnisme américain. C’est par là qu’il constitue un progrès décisif sur les traités antérieurement signés par les puissances européennes, notamment sur le traité signé à Bruxelles en 1947 entre les seules puissances européennes : France, Grande-Bretagne et les trois pays du Benelux. En 1948, la nécessité de donner un caractère juridique à l’alliance de fait entre les États-Unis et le Canada d’une part, et leurs amis européens d’autre part, avait été mise en lumière par deux événements qui ébranlèrent profondément l’opinion européenne : la prise du pouvoir par les communistes en Tchécoslovaquie au mois de février 1948 et la crise de Berlin.
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