En novembre 1973, dans l’immeuble parisien de l’UNESCO, s’est tenu assez discrètement un colloque organisé par la Fondation pour les Études de Défense Nationale sur le thème « La perception des menaces ». On en a peu parlé dans la presse – à une exception près, très remarquable et à laquelle la rédaction se plait à rendre hommage, celle du Monde Diplomatique qui a consacré 15 pages en mars dernier à ce colloque – et à la télévision – pas beaucoup, car ce genre de sujets ne mobilise guère l’opinion de nos jours. Et pourtant, parmi les idées qui ont été agitées à cette occasion dans un des amphithéâtres feutrés de l’avenue de Suffren, on peut trouver quelques sérieux sujets de réflexion. Lire les premières lignes
Alors que le cessez-le-feu de 1954 en Indochine avait été d’emblée strictement respecté, celui de 1973 est resté lettre morte. Malgré le retrait des forces américaines, les Accords de Paris (27 janvier 1973) n’ont pu rétablir une paix véritable au Vietnam : à la « guerre étrangère » ont succédé des combats entre forces adverses vietnamiennes qui ont fait plus de 50 000 tués en un an. Pourquoi cette situation meurtrière qui n’est ni la paix ni la guerre ? L’analyse par l'auteur des négociations ayant abouti aux Accords de Paris fournit des éléments de réponse à cette question. Elle souligne l’évolution subie par le conflit en vingt ans tant dans sa signification que dans son enjeu. Lire les premières lignes
L'hostilité de la Chine à l'égard de l'Union soviétique, qui tient à des raisons géopolitiques profondes, commande en fait la vision marxiste que Pékin se donne de l'ensemble du monde. L'auteur en fait ici une analyse très claire. Il ne semble pas par ailleurs que l'actuelle campagne contre les fantômes de Confucius et de Lin-Piao puisse infléchir l'orientation de cette politique. Toutefois, s'agissant d'un monde aussi difficile à appréhender, la prudence s'impose en matière d'interprétations et de prévisions… Lire les premières lignes
Il y aura bientôt trente ans prenait corps à Dumbarton Oaks le projet d’une Organisation des Nations unies capable, en mettant la puissance au service de la paix, d’assurer la sécurité collective avec une efficacité qui avait fait défaut à la Société des Nations (SDN). Professeur de Droit international, l’auteur rappelle comment, par suite de la désunion de ses fondateurs, l’ONU fut privée de puissance en même temps que s’opérait un glissement de pouvoir du Conseil de sécurité vers l’Assemblée. Dans ces conditions, le rôle de son Secrétaire général prenait un relief particulier. La personnalité de M. Kurt Waldheim doit rendre à l’ONU l’autorité qui lui est indispensable et lui permettre de parfaire son universalité. Il n’en reste pas moins nécessaire d’apporter quelques réformes à l’Organisation. Lire les premières lignes
Au moment où le Brésil vient de se donner en la personne de M. Geisel un nouveau président, il n'est pas sans intérêt d'essayer de dresser un bilan du régime militaire qui y est établi depuis dix ans. L'auteur connaît bien les problèmes de l'Amérique latine ; il y a d'ailleurs séjourné à diverses reprises.
L'Union soviétique est la seule grande puissance dont les besoins en énergie soient couverts, plus que largement, par des ressources nationales. Cette situation exceptionnelle lui permet une politique d'exportation pétrolière qui lui assure la rentrée de devises fortes et une grande influence sur l'économie des pays socialistes d'Europe, clients privilégiés. Il semble bien qu'en dépit des difficultés d'extraction et surtout de transport des richesses sibériennes, elle puisse poursuivre, pendant de nombreuses années, une politique pétrolière indépendante, avec l'aide technique des pays industrialisés.
Le développement de la production pétrolière chinoise (50 Mt) arrive à point dans un monde à la recherche de sources d'énergie. La recherche, l'exploitation et la consommation intérieure s'effectuent selon des critères originaux qui ont permis à la Chine de devenir une puissance exportatrice, ce qui n'est pas sans incidences sur la politique extérieure chinoise aussi bien à l'égard du Japon que des deux Grands et du Tiers-Monde, et en Asie même comme vient de le montrer l’échauffourée des îles Hsi-Sha (Paracels).
Chroniques
Les données générales de la situation n’ont pas subi de modifications sérieuses depuis notre dernière chronique. Mais leurs différents facteurs ne se présentent pas sous le même éclairage. Dans les premières semaines de 1974, c’étaient les problèmes économiques nés de la crise pétrolière qui s’imposaient à l’attention : le renchérissement considérable du coût de l’énergie affecte les fondements des économies occidentales et ne peut pas ne pas développer des conséquences dans les domaines des budgets, de l’emploi, etc. Sur le plan politique, il s’agissait surtout de savoir comment seraient réaménagés les rapports entre les pays consommateurs et les pays producteurs de pétrole. Lire la suite
Ce n’est pas seulement de l’informatique, mais plus précisément de trois sortes d’informatique, dont il convient de parler dans les Armées : Lire la suite
Le secrétaire américain à la Défense, M. Schlesinger, parlant le 10 janvier 1974 devant un groupe de journalistes, a annoncé une révision du choix des objectifs assignés aux forces stratégiques des États-Unis. Celles-ci ne viseront plus exclusivement les cités soviétiques mais seront également capables de frapper les installations militaires. Lire la suite
Jeudi 31 janvier 1974, Robert Galley, ministre des Armées, accompagné du général d’armée aérienne Grigaut, Chef d’état-major de l’Armée de l’air (CEMAA), du général d’armée aérienne Jacques Mitterrand, inspecteur général de l’Armée de l’air, du général de corps aérien Jacques Le Groignec commandant la défense aérienne et commandant air des forces aériennes de défense et du général de corps aérien Roger Rhenter commandant la Force aérienne tactique (Fatac) et la 1re région aérienne, a présidé sur la base aérienne de Reims la cérémonie organisée à l’occasion de la remise des Mirage F1 à l’escadron Normandie-Niémen de la 30e Escadre de chasse. Lire la suite
L’exercice franco-espagnol Escuadras 74 s’est déroulé du 5 au 15 février 1974 entre Gibraltar et les Canaries. Il avait été préparé en commun par le vice-amiral d’escadre Commandant notre Escadre de l’Atlantique (Alesclant) et le vice-amiral Commandant général de la flotte espagnole (Comgeflot). Trois groupes occasionnels comprenant chacun des unités des deux Nations et, pour ce qui concerne les nôtres, des bâtiments appartenant aux escadres de l’Atlantique et de la Méditerranée, avaient été constitués à cette occasion. Dans une première phase de l’exercice, un de ces groupes commandé par Comgeflot s’est opposé aux deux autres. Dans une seconde phase c’est le groupe placé sous les ordres du vice-amiral Commandant l’escadre de la Méditerranée qui a manœuvré contre les deux autres. Escuadras 74 avait pour objectif l’entraînement tactique des unités participantes dans les domaines de la défense aérienne et de la lutte anti-surface et anti-sous-marine (ASM). Il a permis d’améliorer la coopération entre les deux marines tant au niveau des états-majors qu’à celui des unités. Lire la suite
La réouverture du Canal de Suez, qui surviendra sans doute au cours de l’année 1974, va favoriser l’accès de l’Union soviétique « aux mers tropicales » ; par conséquent, elle risque d’accentuer la concurrence que se livrent, dans ce secteur, les Russes et les Chinois. Un renouveau d’instabilité des régimes en place et une réactivation des points chauds les moins bien éteints pourrait en résulter. Lire la suite
Bibliographie
Cet ouvrage a été écrit, directement en français, par deux chercheurs scientifiques canadiens, spécialisés dans les disciplines nucléaires. Les auteurs le présentent comme suit dans l’Introduction : « Ce livre s’adresse au grand public en général, mais aussi à l’étudiant, à l’universitaire, ou encore au journaliste dont le lot quotidien est de commenter l’actualité militaire. Il s’agit avant tout d’un ouvrage de vulgarisation, sans prétentions scientifiques ». Ajoutons à cette excellente définition que la vulgarisation dont il est question ne cherche pas à simplifier les problèmes, ni à les éluder, mais à les rendre accessibles dans toute leur complexité et avec toutes leurs implications. Lire la suite
Adam B. Ulam, professeur à l’Université de Harvard, est considéré comme l’un des meilleurs experts américains en soviétologie. Son dernier livre confirme l’extraordinaire étendue de ses connaissances en la matière. On prend conscience dès l’abord que pour le composer, et malgré ses 654 pages, l’auteur n’a utilisé qu’une infime fraction de ce qu’il savait. C’est la partie apparente d’un iceberg ou encore l’arbre dont les racines s’étendent bien au-delà du contour de ses seules branches. Lire la suite
Voici un livre fort sérieux, mais en même temps très distrayant. Le fait d’avoir été préfacé par Alfred Sauvy n’est-il pas d’ailleurs un sûr garant à la fois de son originalité et de son non-conformisme ? Lire la suite
Les historiens de l’avenir qui choisiront pour sujet d’étude les relations diplomatiques de la France dans les années de l’immédiat après-guerre, ne manqueront pas d’utiliser le Commentaire de Jean Chauvel pour éclairer et vivifier les documents officiels originaux qui auront, d’ici là, terminé leur temps de réclusion réglementaire dans les Archives. Tel est bien le but poursuivi par l’auteur. Il a voulu rendre présente et sensible l’ambiance dans laquelle se sont déroulées les négociations auxquelles il a pris part et les événements dont il a été le témoin : il a cherché à évoquer les principaux traits, au moral comme au physique, des personnages qu’il a côtoyés à ces occasions. Le tout, sans citer de textes, sans faire état de notes au jour le jour, qu’il avoue d’ailleurs n’avoir prises qu’exceptionnellement, et n’avoir presque jamais conservées. Lire la suite
Deuxième ouvrage d’une collection consacrée à l’Histoire régionale de la Libération de la France dirigée par M. Henri Michel, le livre de Pierre Bertaux a été écrit dans un tout autre esprit que celui qui l’a précédé : la Libération de la Corse du général Gambiez. Celui-ci s’était d’abord fait l’historien de la Corse de 1940 à 1943 avant de décrire les événements dont il fut un des principaux acteurs. Pierre Bertaux prend les faits au moment où, le 20 août 1944, il s’installe à la Préfecture de Toulouse comme Commissaire de la République, et les conduit jusqu’en mars 1946, quand il quitte ces fonctions. C’est donc essentiellement un témoignage : Lire la suite
La biographie ressortit à deux genres en apparence très différents : l’histoire et les belles-lettres. Elle exerce souvent ses séductions sur les romanciers – tel André Maurois dans un passé récent – mais aussi sur les historiens – citons Plutarque parmi les plus anciens. La réussite se situe entre les deux. Il importe que, pour l’auteur, le personnage choisi soit un véritable « héros », mais il importe aussi que ce personnage soit placé dans un contexte historique rigoureux, sans concessions à l’imagination et sans complaisances. Lire la suite
Mort en 1970, Sir Basil Liddell Hart avait eu le temps de terminer cette volumineuse histoire de la Seconde Guerre mondiale dont la traduction en français vient seulement de paraître. Lire la suite
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