(1909-2008) Historien français. Docteur ès Lettres. D’origine hongroise, établi à Paris depuis 1938, il bénéficie en 1949, su statut de réfugié politique, octroyé par la France. Il entre à l’Agence France-Presse (AFP) où il est chargé des informations en provenance du monde communiste. Il est naturalisé en 1955. Son Histoire des démocraties populaires (Seuil, 1952) sera traduite en dix-sept langues. Il enseigne à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris de 1972 à 1984. Durant toute cette période, proche de Raymond Aron, il a tenté d’arracher les intellectuels français aux sirènes du marxisme stalinien.
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L'auteur, qui a écrit de nombreux ouvrages sur l'Union soviétique et les pays de l'Est, est particulièrement qualifié pour analyser ce qui a constitué la politique de l'URSS vis-à-vis de l'Allemagne ou, comme il le dit lui-même, des deux Allemagnes depuis 1945, et même avant, car tout s'enracine dans l'histoire.
L'Histoire des Démocraties Populaires (Seuil) de l'auteur a connu un succès mérité et a donné lieu à de nombreuses rééditions et traductions. À l'une d'elles en préparation en japonais, l'auteur a donné un chapitre complémentaire (reproduit ici) du plus haut intérêt puisqu'il fournit un tableau d'ensemble de l'évolution des pays socialistes est-européens et de leurs relations avec l'Union Soviétique. Dans cette communauté socialiste où l'essai stalinien d'intégration économique a échoué et où chaque État a cherché, avec plus ou moins de succès, à élargir sa marge de souveraineté propre, des forces économiques, sociales et culturelles profondes sont à l'œuvre, et l'on assiste à une résurgence des nationalismes et à une contestation chronique qui allie parfois les intellectuels et les ouvriers. Le développement de ces phénomènes au-delà d'un certain seuil pourrait ébranler la domination soviétique et provoquer de dangereuses convulsions.
Si tant est que M. Brejnev – comme la rumeur en court – se voie donner un successeur au XXVe Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS) en février 1976, on peut penser — c'est du moins ce que suggère l'analyse de la presse soviétique — que celui-ci maintiendra la politique de coopération et d'ouverture à l'Ouest et se gardera d'exploiter « la crise du capitalisme », tant l'aide économique et technologique de l'Occident est indispensable à l'avènement d'une société de consommation désirée par les masses russes. Mais en contrepartie, le durcissement actuel face aux intellectuels contestataires, aux nationalismes centrifuges et à toutes les velléités de libéralisation pourrait bien s'accentuer.
L'analyse que l'auteur fait ici des dissensions qui affectent les mouvements internationaux d'obédience communiste sera reprise dans un de ses prochains ouvrages consacré à l'étude de la crise mondiale du communisme (à paraître chez Castermann en 1970).
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