Tour de France 2020 et anecdotes historiques :
9 septembre / Châtelaillon-Poitiers, écoles militaires et garnisons
9 septembre / Châtelaillon-Poitiers, écoles militaires et garnisons
ENSOA
Le Tour quitte les espaces maritimes pour longer le marais poitevin et arriver dans le Poitou. Bien que très éloigné des frontières du quart nord-est d’où venait la menace, le Poitou a justement été terre d’accueil pour de très nombreuses unités militaires de l’Armée de terre.
En partant, les coureurs vont passer à Aigrefeuille d’Aunis qui fut une base américaine jusqu’en 1966, aujourd’hui complètement oubliée. De 1950 à 1966, dans le cadre de l’Otan, les États-Unis installèrent des camps construits selon les normes américaines destinés à recevoir et soutenir les forces déployées face à la menace soviétique. La Rochelle étant une base de transit majeure, Aigrefeuille permettait le soutien santé.
Le parcours va ensuite contourner Niort qui a été une ville de garnison de 1732 à 1995 avec notamment la caserne Du Guesclin construite à partir de 1732, avec des agrandissements successifs en 1779, 1830 et 1894 et qui a abrité de nombreuses unités, dont le 7e Régiment de hussards de 1862 à 1919. À noter qu’au printemps 1940, les élèves du lycée militaire d’Autun y trouvèrent refuge. Après guerre, l’empreinte militaire subsista avec un centre mobilisateur et une annexe de l’École de Saint-Maixent. Sa fermeture en 1995 marque la fin de la vie militaire à Niort.
Saint-Maixent-l’École doit justement son appellation à l’Armée de terre implantée dans cette ville. Elle y a formé ses cadres de l’infanterie de 1880 à 1940 sous l’appellation École militaire d’infanterie. En juin 1940, ses élèves participèrent aux côtés de leurs camarades de Saumur aux combats sur la Loire ayant permis de ralentir l’offensive allemande. À partir de 1948, l’école forme les sous-officiers et en 1963 devient l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA). Tous les sous-officiers de l’Armée de terre y reçoivent leur formation initiale. L’ENSOA est répartie dans plusieurs quartiers et casernes et possède un camp d’entraînement à Avon de 870 ha. Le quartier Canclaux situé dans l’ancienne abbaye a été restitué à la ville.
L’arrivée de cette étape est prévue à Poitiers qui est une ville de garnison très ancienne. En 1832, le 4e Hussards y stationnait. Pendant de nombreuses décennies, l’artillerie y a été très présente avec de nombreuses casernes et parcs à canons. En 1914, les militaires représentaient 10 % de la population. Plus récemment, le Régiment d’infanterie chars de Marine (RICM) créé en 1915 au Maroc et en garnison à Vannes de 1963 à 1996 s’est installé au quartier Le Puloch. Différentes entités sont stationnées sur zone dont des unités du matériel (BSMAT) pour le soutien. Et il faut souligner la présence au Quartier d’Aboville (ancienne école d’artillerie) de l’état-major de la 9e Brigade d’infanterie de Marine dont les régiments, avec le RICM notamment, sont engagés dans toutes les opérations.
Publié le 09 septembre 2020
Jérôme Pellistrandi