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12 septembre / Clermont-Ferrand–Lyon : au cœur de notre histoire militaire
12 septembre / Clermont-Ferrand–Lyon : au cœur de notre histoire militaire
Insigne régimentaire du 92e Régiment d'infanterie
Clermont a été et reste une grande ville de garnison avec son célèbre régiment d’infanterie, le 92e RI, dont l’origine remonte à l’Ancien Régime et qui est installé depuis 1881 dans la capitale auvergnate. Son insigne représente un gaulois avec ses moustaches, référence à Gergovie où Vercingétorix battit les troupes de Jules César (voir Albert Grenier, « Aux origines du patriotisme français », RDN n° 8, janvier 1940, p. 41-56). On y retrouve également deux états-majors dont celui de la 4e Brigade d’aérocombat, héritière de la 4e Division aéromobile (DAM) qui était implantée à Nancy. Ville industrielle avec Michelin, il était logique que l’arme du Matériel y soit implantée avec la 13e Base de soutien du matériel (BSMAT).
Plus au sud de Clermont, Issoire possède le 28e Régiment de transmissions (RT), un fleuron de technologies dans le domaine des Systèmes d’information de commandement (SIC). Du fait de la présence de Michelin, fut créé à Aulnat la Base aérienne (BA) 745 avec la première piste en dur construite au monde, avant la Première Guerre mondiale. La BA 745 fut fermée en 1985 après avoir hébergé notamment une école de pilotage.
Le 21 juin 1940, les troupes allemandes s’emparèrent de Clermont après d’âpres combats mais hélas purent capturer un important matériel aéronautique. En 1937, côté sud de la piste sont installés des ateliers de réparation aéronautique, devenus aujourd’hui l’Atelier Industriel de l'Aéronautique (AIA) et qui assure la maintenance des récents Airbus A400M Atlas.
Non loin de Pont-du-Château, la ville de Billom a accueilli de 1886 à 1963 une école militaire préparatoire installée dans le premier collège des jésuites construit en France entre 1560 et 1564. En 1844, les bâtiments vides accueillent des hussards avant de recevoir les enfants de troupe. En 1944, un certain nombre de ceux-ci gagnèrent les maquis pour combattre l’occupant nazi.
À Montbrison, la caserne de Vaux fut construite à partir de 1730 et hélas démolie en 1980. Cette caserne dont la porte principale et une échauguette sont conservées a accueilli notamment un bataillon et le dépôt du 16e RI implanté à Saint-Étienne. Après la Grande Guerre, cette unité fut dissoute en 1923 et la gendarmerie s’installa dans ce quartier à partir de 1946.
L’arrivée sur Lyon se fait par l’Ouest où étaient installés plusieurs forts appartenant à la seconde ligne de fortifications construites par le général Séré de Rivières entre 1871 et 1890 et qui venait compléter la première ligne construite à partir de 1830. Cet ensemble fortifié, bien que très complet, ne fut pas utilisé pendant les guerres, Lyon ayant été loin des champs de bataille hormis pendant l’occupation allemande à partir de novembre 1942 et qui fit de cette ville la capitale de la Résistance.
Publié le 12 septembre 2020
Jérôme Pellistrandi