70 ans des combats de la RC4
3 octobre : Colonne Lepage, le difficile décrochage de Dong Khé
3 octobre : Colonne Lepage, le difficile décrochage de Dong Khé
Carte de la RC4 (ONAC : www.caobang.fr/)
Mouvement de la colonne
Avant l’aube, le Poste de commandement (PC) et le 8e Régiment de tirailleurs marocains (RTM) font mouvement vers la cote 765. Le 1er Tabor a reçu l’ordre de se regrouper sur la cote 760. Le terrain est difficile. L’itinéraire suivi, imposé pour suivre des nécessités de regroupement, est battu par les mitrailleuses du poste sud de Dong Khé aux mains du Vietminh. Il y a quelques blessés. À 14 heures, le 8e RTM est sur la cote 765 ; le PC est installé entre les cotes 765 et 760. Le 1er Tabor ne sera regroupé qu’en fin d’après-midi sur la cote 760. Il a difficilement décroché du poste du terrain d’aviation grâce à un appui aérien. Il ramène 15 blessés dont deux officiers.
L’intention du commandant du groupement est de poursuivre le lendemain le mouvement sur Xuan Hua et Quang Liet. Toutefois, le transport des nouveaux blessés pose un problème difficile à résoudre.
Situation du sous groupement statique (Na Kéo-Na Pa)
Dans cette même journée, la situation s’est aggravée au Na Kéo. Dès 8 heures du matin, le Vietminh a lancé un violent assaut contre le 5e Goum qui a ses deux officiers hors de combat : l’un est tué et l’autre grièvement blessé. L’ennemi prend pied sur la position. Il en est chassé par une contre-attaque et l’intervention du Bataillon étranger de parachutistes (BEP) qui s’installe sur le massif du Na Kéo. L’activité rebelle semble se ralentir, vraisemblablement à la suite de la présence de l’aviation de chasse.
Vers 17 heures, nouvel assaut vietminh qui est repoussé après des pertes sévères.
Les commandants Segrétain et Delcros demandent, si la situation s’aggrave, à décrocher à la faveur de la nuit, et à se replier avec les blessés, vers Lung Phaï et la cote 703 pour revenir ensuite, dégagés de cette lourde servitude, au-devant des deux colonnes. Il leur est répondu que l’abandon de cette position, libérant le gros des forces ennemies, risque de compromettre la jonction des deux colonnes et qu’il ne doit être envisagé qu’en toute dernière extrémité ; qu’en tout état de cause, cette décision ne peut être prise que par le commandant Delcros, seul juge sur place de la situation.
À 20 heures, le commandant Delcros rend compte, qu’après avoir contenu de justesse un nouvel assaut et subi de nouvelles pertes, il prend la décision de décrocher au cours de la nuit.
Ce décrochage se fait dans des conditions extrêmement difficiles du fait des brancardages de nombreux blessés.
Le détachement, à peine engagé sur la route, tombe dans une embuscade et le commandant Delcros est tué. Le commandant Segrétain, croyant avoir affaire à de gros éléments ennemis, renonce à poursuivre son mouvement vers Lung Phaï. Il décide de se rabattre sur la cote 765.
Après une marche de nuit impossible, dans un terrain montagneux et chaotique, le détachement qui ne comprend plus effectivement que le BEP (ce qui reste du 11e Tabor et quelques tirailleurs de la compagnie Feuillet dont une section, a pu passer vers Lung Phaï, encadrant le convoi de blessés), arrive sur une croupe au sud de la cote 765, vers 10 heures du matin du 4 octobre.
Les deux canons ont été détruits, les mulets abattus.
Publié le 03 octobre 2020
Claude Franc