Discours historique du président Macron au Rwanda
C’était un discours attendu, 27 après le massacre de près de 800 000 rwandais Tutsi, sous les ordres du gouvernement hutu. Le jeudi 27 mai, Emmanuel Macron, président de la République, s’est rendu au Rwanda afin de renouer les relations entre Paris et Kigali et de poursuivre la détente amorcée entre les deux pays depuis quelques années, dans le cadre d’un parcours mémoriel.
Une reconnaissance des responsabilités
Depuis le mémorial du génocide rwandais de Gisozi à Kigali, le discours d’Emmanuel Macron reconnaît les responsabilités de la France dans le génocide rwandais, mais n’émet pas d’excuse, en affirmant que la France n’a « pas été complice ». Les propos d’Emmanuel Macron ont été salués par son homologue rwandais, Paul Kagame : « Les mots du président Macron ont plus de valeur que des excuses » a-t-il déclaré, après la prise de parole du président de la République. Un symbole fort, qui va dans le sens du retour des liens diplomatiques entre la France et le Rwanda.
S’appuyant sur le rapport Duclert sur le génocide rwandais, Emmanuel Macron a reconnu que c’était le « devoir de la France de regarder l'histoire en face et de reconnaître la part de souffrance qu'elle a imposée au peuple rwandais », après avoir souligné que « la France a un rôle, une histoire et une responsabilité politique au Rwanda ». Déposant une gerbe à la mémoire des victimes du génocide de 1994, le Président français leur a rendu hommage, en instant sur le fait que du fait de l’ignorance des alertes des observateurs de l’époque, « la France endossait une responsabilité accablante dans un engrenage qui a abouti au pire, alors même qu'elle cherchait précisément à l'éviter ».
Une détente des relations diplomatiques
Alors que les relations diplomatiques avaient été coupées en 2006, plusieurs tentatives de rétablissement des liens entre les deux pays avaient été lancées dès 2009 et la visite, en 2010, de Nicolas Sarkozy. Néanmoins, c’est avec le mandat d’Emmanuel Macron que les relations se détendent, et notamment par la parution, 27 ans après le génocide rwandais, du rapport Duclert, reconnaissant la responsabilité de la France dans les erreurs de jugement de la situation au Rwanda. Cette visite du 27 mai 2021 venait donc finaliser la détente des rapports diplomatiques entre Paris et Kigali. ♦
Publié le 28 mai 2021