4e étape - 29 juin 2021 - Redon-Fougères : D'un port à l'intérieur des terres à la plus grande forteresse médiévale d'Europe
Port de Redon
Redon est situé à la confluence de l’Oust et de la Vilaine. Son site calme et protégé vit l’implantation d’une abbaye et d’un bourg qui bénéficiait de l’accès à la mer. Le port maritime bien qu’au milieu des terres favorisa le développement de la ville, qui devenait ainsi l’avant-port de Rennes. Le commerce maritime s’est achevé à la fin du XXe siècle. C’est avec la Première Guerre mondiale que Redon va voir sa vie quotidienne changée. En effet, les Américains choisirent cette cité tranquille pour y installer une garnison pour accueillir et entraîner les GI’s avant de les envoyer vers l’Est sur le front. À partir de l’automne 1917, les soldats débarqués à Saint-Nazaire montaient à Redon. Cette période fut vécue comme une grande joie pour les Redonnais car les jeunes Américains amenaient leur enthousiasme et leurs dollars. C’est ainsi que le 4 juillet 1918, la fête de l’Independance Day fut fêtée avec éclat dans l’hippodrome de la ville. Et autre motif de satisfaction, le comportement des soldats durant toute la présence américaine ne donna lieu à aucune plainte.
Différents établissements religieux de la ville furent également utilisés comme hôpitaux militaires avec environ un millier de blessés accueillis simultanément.
Durant la Seconde guerre mondiale, l’occupation allemande y fut oppressante, d’autant plus que la ville était un carrefour ferroviaire permettant l’accès à Nantes, Rennes et la Bretagne Sud. À la libération de la ville en août 1944, les troupes nazies détruisirent toutes les installations industrielles.
Entrée de la caserne du 70e RI
Remontant vers le bassin rennais, le peloton contournera la capitale de la Bretagne pour passer à Vitré, porte d’entrée de l’ancien duché. En 1857, l’arrivée du chemin de fer réveilla la cité endormie. Et en 1867, le 70e Régiment d’infanterie de ligne s’installa dans la ville. En 1875, la caserne de la Trémoille est construite, permettant d’abriter 1 200 hommes appartenant au 70e RI et au 270e RI, le régiment de réserve dérivé du 70e. Après la Seconde Guerre mondiale, la caserne est occupée par des gendarmes mobiles qui furent équipés de chars légers américains M24 Chaffee. En 1974, la Gendarmerie mobile quitte Vitré, mettant fin à la présence militaire dans la ville. Deux des bâtiments de la caserne de la Trémoille furent transformés ultérieurement en maison de retraite.
Vue sur l'abbatiale de la Caserne des Clarisses
L’arrivée de l’étape se fera à Fougères, la plus grande forteresse médiévale d’Europe. Située sur les Marches de Bretagne, la ville vit plusieurs batailles au cours de sa longue histoire et notamment lors des révoltes des Chouans. Il faut attendre 1874 pour que la cité devienne ville de garnison, dépendant du 10e Corps d’armée dont l’état-major est implanté à Rennes. La Caserne des Clarisses Urbanistes, construite à partir de 1680 et utilisée comme prison à partir de la Révolution française va ainsi accueillir le 10e Escadron du train des équipages, un parc annexe d’artillerie et une école annexe d’artillerie. Durant la Grande Guerre, la garnison a abrité jusqu’à 7 000 hommes en 1915, dont des prisonniers de guerre allemands et bulgares qui étaient internés dans le château médiéval. Là encore, l’hôpital mixte qui disposait d’une infirmerie militaire et des hôpitaux annexes furent très sollicités pour accueillir les blessés et les convalescents loin du Front de l’Est. Après la Seconde Guerre mondiale, la Caserne des Urbanistes accueillit des familles de réfugiés. Aujourd’hui, l’ancien couvent abrite l’école de musique et des activités culturelles. ♦
Publié le 29 juin 2021
Jérôme Pellistrandi