16e étape – 13 juillet – Pas-de-la-Case–Saint-Gaudens :
Résistance et anti-franquisme
Résistance et anti-franquisme
L’amiral Raoul Castex
La route du Tour empreinte la vallée de l’Ariège dont les eaux ont depuis l’Antiquité fait la réputation de la région. Ax-les-Thermes a très vite vu le développement du thermalisme. En tout premier, au temps des Gallo-romains, puis la vertu des eaux fut redécouverte au XVIIIe siècle avec l’établissement d’édifices à vocation de soins pour les soldats convalescents. Ainsi, de nombreux hôpitaux militaires furent construits pour accueillir les vétérans.
Une des particularités du département de l’Ariège est sa frontière avec l’Espagne et donc la gestion de celle-ci. Après le Traité des Pyrénées, le risque de confrontation fut réduit. Toutefois, la Guerre d’Espagne ralluma les tensions. De 1936 à 1939, le service géographique de l’armée, ancêtre de l’Institut national de l’information géographique (IGN), remit à jour les cartes pour pouvoir anticiper. Au quotidien il fallut gérer, d’une part, l’arrivée de réfugiés venant du camp républicain battu par les troupes nationalistes et qui furent internés dans des conditions difficiles et, d’autre part, mettre en place progressivement des filières d’évasion pour quitter la France occupée. L’Ariège a également accueilli des familles juives s’efforçant d’être au plus loin. Ainsi, 20 Justes parmi les nations sont ariégeois. La difficulté de franchir la barrière pyrénéenne ne rebuta pas les passeurs et ceux qui empruntèrent l’autre côté, le Col de la Core, à 1 395 m d’altitude, fut un de ces lieux de passage vers la liberté. Ce chemin permettait d’accéder au village espagnol d’Esterri d’Àneu (Catalogne).
À la mobilisation de 1939, plusieurs bataillons de chasseurs pyrénéens furent mis sur pied pour défendre la frontière et le 5e Bataillon de chasseurs pyrénéens (BCPyr) s’installa à Ax-les-Thermes et Foix, tandis que le 6e BCPyr se positionna à Saint-Gaudens et Luchon. Les 10 Bataillons furent engagés durant la campagne de France à partir de mai sur le front de l’Est et furent dissous après l’armistice du 22 juin 1940.
Monument en l'honneur des maréchaux Joffre, Gallieni et Foch
à Saint-Gaudens (© Didier Descouens via Wikicommons)
À Saint-Gaudens, devant le monument aux morts réalisé en 1923, fut réalisé en 1951 un mémorial en l’honneur des trois maréchaux issus des Pyrénées : Joffre, Gallieni et Foch, né à Tarbes mais qui a grandi à Valentine, située 5 km juste avant l’arrivée de l’étape de ce jour. Un autre militaire important est aussi originaire de cet endroit : l’amiral Raoul Castex (1878-1968), un des plus grands théoriciens de la stratégie navale, fondateur de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), inspirateur et contributeur de la RDN. Raoul Castex est mort à Villeneuve-de-Rivière, berceau de sa famille. Le Général de Gaulle lui rendit hommage à son décès, d’autant plus qu’il avait été, lors de sa scolarité à l’École supérieure de guerre, un des auditeurs de l’amiral. ♦
Publié le 12 juillet 2021
Jérôme Pellistrandi