Tour de France 2023 – 5e étape – 5 juillet – Pau / Laruns : le berceau du vol de ballon
Carte du parcours de la 5e étape du Tour de France (© ASO)
Les coureurs s’élancent aujourd’hui de Pau, une ville marquée par l’histoire du Tour, puisque c’est la 74e fois qu’elle l’accueille.
« En 1807, la ville héberge une garnison dans le château royal et au Couvent des orphelins ». Après de longues discussions et une décision prise en 1821, les travaux débutent en 1825 et les premières unités d’infanterie s’y installent en 1830. Malgré tout, le chantier durera jusqu’en 1875. La Caserne Bernadotte est l’un des bâtiments militaires les plus longs de France avec 175 m. En 1946, l’École des Troupes Aéroportées (ETAP) prend possession des locaux jusqu’en 1961, quand arriva le service des Archives militaires. De nos jours, le CAPM (Centre des archives du personnel militaire) gère environ 35 millions de dossiers individuels, un résumé? de l’histoire de France.
Pau est une garnison tournée vers le ciel. Dès 1844, il y eut un premier vol de ballon et en 1909, les frères Wright, venant des États-Unis, y firent des démonstrations de leur avion et ouvrirent une école de pilotage, la première au monde. A? partir de 1911, une école militaire d’aviation permit d’entamer la formation des pilotes. Aujourd’hui encore, 2 régiments d’hélicoptères sont installés a? Pau : le 5e RHC (Régiment d’hélicoptères de combat) crée? en 1977, appartient a? la 4e Brigade Aéromobile de Combat (BAC) dont l’état-major est a? Clermont-Ferrand, tandis que le 4e RHFS, héritier du 4e RHCM (Régiment d’hélicoptères, de commandement et de manœuvre) autrefois a? Essey-Lès-Nancy, est le régiment d’hélicoptères des forces spéciales de l’Armée de terre. L’état-major de la Brigade des forces spéciales terre (BFST) est également implante? a? Pau, pour créer cette synergie indispensable a? l’efficacité? opérationnelle. Implantée depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’École des troupes aéroportées (ETAP) est l’autre grand pôle militaire de Pau, assurant la formation et la spécialisation de tous les personnels servant dans les troupes aéroportées. Le mythe des bérets rouges reste une réalité a? Pau.
Mais Pau est également un lieu d’occupation et de résistance lors de la Seconde Guerre mondiale.
Située dans un premier temps en zone libre, Pau se retrouve occupée par les Allemands a? partir de novembre 1942, lorsque la Wehrmacht franchit la ligne de démarcation, et ce jusqu’a? sa libération en août 1944. À partir de la?, la vie quotidienne au sein de la ville change et de nombreux réfugiés font leur arrivée. Parmi eux, des Polonais, des Belges, des Alsaciens, des Français venus du nord du pays, ainsi que beaucoup de Juifs. Après la visite du Maréchal Pétain le 20 avril 1941 et un accueil enthousiaste de la part des habitants de la ville, Pau voit s’installer les troupes allemandes a? partir de novembre 1942 a? la caserne Bernadotte. La Kommandantur prend position a? l’hôtel de France et a? l’hôtel Majestic, place Royale et les bureaux de la Wehrmacht et de la Gestapo sont établis a? la villa Saint-Albert, avenue Trespoey. La Milice, également présente a? Pau, s’installe a? l’hôtel Gassion sur le boulevard des Pyrénées. Dès juin 1940, des formes de résistance organisée se mettent en place. Le 18 avril 1944, un attentat visant le bureau du Service du travail obligatoire (STO) est organisé par le Corps Franc Pommie?s. Celui-ci ne marque que le début de nombreux sabotages réalisés par le réseau de Résistance.
Pour garder en mémoire leur combat, le musée de la Résistance et de la Déportation a été ouvert au public depuis 2007. Créé a? l’initiative d’une vingtaine d’associations d’anciens résistants, combattants et déportés, il est préside? par M. Rouy, membre de l’Amicale des anciens du corps franc Pommie?s.
Épreuve propice aux grimpeurs, le peloton prendra la direction de Laruns. Lieu stratégique pour son passage en Espagne, les jurats (nom donné, sous l’Ancien Régime, au magistrat municipal de certaines villes du midi de la France) de Laruns avaient décidé en 1650 de construire la Caze de Brosset. Composée de trois bâtiments, elle était contrôlée par un fermier. Elle sera incendiée sous la révolution par les forces espagnoles de Sallent. La Caze sera reconstruite au début de XIXe siècle. Cependant, le secteur n’étant toujours pas pacifié entre bergers français et espagnols, la Caze sera de nouveau incendiée par les Espagnols en 1808. Incendiée une troisième fois, elle ne sera jamais reconstruite. ♦
Publié le 05 juillet 2023