Tour de France 2023 – 12e étape – 13 juillet – Roanne / Belleville-en-Beaujolais
Carte du parcours de la 12e étape du Tour de France (© ASO)
Roanne fut l’une des villes qui accueillit, pendant la Première Guerre mondiale, les prisonniers de guerre allemands, ensuite embauchés dans différentes manufactures de la ville.
Une ville qui a également abrité de nombreux régiments pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, notamment le 98e régiment d’infanterie (1912-1918). Régiment créé sous la Révolution, il a combattu sous la Révolution, le Premier et le Second empire (Crimée, Italie, guerre franco-allemande) et pendant les Première et Seconde Guerres mondiales. Lors de la mobilisation, il mit sur pied son régiment de réserve, le 298e régiment d’infanterie (1914-1918). Roanne vit naître, également lors de la mobilisation, le 104e régiment d’infanterie territoriale, régiment ensuite dissous en 1918, puis le 9e bataillon de Génie dans l’armée d’Armistice. Après la Seconde Guerre mondiale, Roanne accueillit pendant quelques mois le 1er régiment de tirailleurs marocains, en activité entre 1915 et 1965, qui se distingua particulièrement lors de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il fut cité cinq fois à l’ordre de l’armée et reçut la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire.
En garnison à Roanne depuis 1912, le 98e régiment d’infanterie quitta la cité le 6 août 1914. Il fit son baptême du feu le 20 août à Sarrebourg (Lorraine). Surnommé le régiment des Bois des Loges pour y avoir passé une année, il combattit notamment à Verdun, dans la Somme, pénétra en Belgique et en Allemagne, avant de rentrer à Roanne le 6 septembre 1919.
Si le 298e régiment d’infanterie est connu pour avoir été le régiment des fameux fusillés pour l’exemple de Vingré, exécutés en 1914 et réhabilités en 1921, il fut aussi celui du sous-lieutenant Jean-Julien Chapelant, auquel la mention « mort pour la France » fut solennellement décernée en 2012. Le 7 octobre 1914, après sept jours et sept nuits de combats et de bombardements ininterrompus autour de Beuvraignes en Somme, il est capturé avec une poignée de survivants après s’être rendu. Grièvement blessé à une jambe par une balle allemande, il réussit cependant à s’échapper et à regagner les lignes françaises deux jours plus tard, dans un état d’épuisement. Son chef de corps, après enquête et sur ordre de sa hiérarchie, le fait traduire devant un « conseil de guerre spécial » qui le condamna à mort pour « capitulation en rase campagne ». Le 11 octobre 1914, Chapelant fut fusillé, attaché à son brancard dressé contre un pommier
Le peloton traversera le Beaujolais, pour atteindre Belleville. Région naturelle dans laquelle démarrèrent les premières déprédations commises par la bête du lyonnais, qui fit une trentaine de victimes entre 1754 et 1756. ♦
Publié le 13 juillet 2023