Une page se tourne pour l’École spéciale militaire de Saint-Cyr
Créée par Napoléon Bonaparte en 1802, l’ESM s’installe dans un premier temps à Fontainebleau. Très vite, en 1808, l’école rejoint Saint-Cyr et va former des générations d’élèves-officiers pendant plus de 130 ans. Au point que l’ESM prend le nom de la ville et que le Cyrard s’est totalement identifié à son école à la fois proche de Paris mais dont l’exigence et la rusticité de la formation furent la règle, loin des conditions de vie des X sur la Montagne Sainte Geneviève. Au printemps 1940, sous la pression, l’ESM est obligée de quitter ses bâtiments historiques, se réfugiant jusqu’en 1942 à Aix en Provence puis à Cherchell (Algérie) tandis que les Forces françaises libres commençaient à former ses Saint-Cyriens dès l’automne 1940.
La dernière promotion à être formée à Saint-Cyr l’École a été « Amitié Franco-Britannique », incorporée en septembre 1939, avant d’être envoyée au front après 5 mois. Son dernier membre, le contrôleur général des armées, Jean Lambert, vient de disparaître à l’âge de 106 ans. Avec son décès, il n’y a plus de témoins de l’ancienne école à Saint-Cyr-l’École.
Celle-ci est bombardée en juin et juillet 1944 et reste à l’état de ruine jusqu’aux années 1960. Pendant ce temps-là, l’ESMIA s’installe dès juin 1945 dans le camp de Coëtquidan, à environ 45 km à l’ouest de Rennes. Il y a suffisamment d’espace pour pouvoir manœuvrer, alors que la formation voulue par le général de Lattre privilégiait la vie en campagne, ce que ne permettaient plus l’ancienne école et ses terrains désormais trop exigus.
Le général de Gaulle décidait la reconstruction du site historique afin d’y installer un collège militaire, aujourd’hui lycée militaire de la Défense, perpétuant cette longue tradition de présence de l’armée de terre dans la plaine de Versailles. Avec la disparition du CGA Lambert, c’est bien une page d’histoire qui se tourne mais l’esprit de Saint-Cyr reste bien vivace dans les landes bretonnes au sein de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan.
Publié le 18 octobre 2024
Jérôme Pellistrandi