Après sa réception par la Marine nationale, le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Tourville, troisième des six sous-marins de classe Suffren, a rallié Toulon, son port-base le mercredi 27 novembre 2024.

Il s’agit d’une étape importante de la Vérification des capacités militaires (VCM) du troisième sous-marin du programme Barracuda.

Après la première plongée au large de Cherbourg en juillet dernier, les équipes étatiques et industrielles du programme ont mené différents essais en mer pour s’assurer dans un premier temps que le sous-marin navigue en sécurité et ensuite tester ses performances techniques et opérationnelles. 

Le Tourville a ainsi réalisé :

- des plongées statiques, c’est-à-dire en immersion sans mouvement propulsé, afin de vérifier la pesée et la stabilité du sous-marin d’une part, et réaliser des essais de sécurité et de bon fonctionnement des différents systèmes d’autre part ;

- des essais en surface, permettant de tester la maniabilité et la vitesse du sous-marin ;

- des essais en plongée, permettant de vérifier les capacités de manœuvrabilité à différentes profondeurs d’immersion, ainsi que la sécurité et le fonctionnement en plongée des installations, y compris sa chaufferie nucléaire ;

- des essais en plongée de son système de combat et des systèmes de communication.

En vue d’une admission au service actif courant 2025, le SNA débutera une phase de déploiement opérationnel de longue durée pour vérifier l’ensemble des capacités opérationnelles du sous-marin intégré dans une force navale. 

La base navale de Toulon demeurera le port-base du SNA Tourville, qui rejoint les 4 autres SNA exploités et mis en œuvre par l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA). Troisième sous-marin du programme Barracuda, il incarne le point de bascule vers le modèle « tout Suffren ». La Marine compte ainsi désormais :

• 3 SNA de type Barracuda (Suffren, Duguay-Trouin et Tourville) ;

• 2 SNA de type Rubis (Améthyste et Perle, l’Émeraude ayant récemment atteint Cherbourg pour son désarmement).

La date du 27 novembre coïncide avec la journée du sous-marinier, instituée depuis 2003 en souvenir des cinq sous-marins, dont le Casabianca, qui se sont échappés de la base navale de Toulon le 27 novembre 1942 à la suite de l’invasion de la zone libre par les troupes du régime nazi.

Les forces sous-marines et la force océanique stratégique

- Les forces sous-marines françaises sont composées de 3 200 marins. Elles disposent de 10 sous-marins nucléaires : 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) et 4 sous-marins nucléaires lanceur d’engins (SNLE). 

- Chaque sous-marin est armé par 2 équipages (bleu et rouge) qui se succèdent à bord.

- Le métier de sous-marinier est un métier hors norme, de haut niveau, nécessitant exigence et une grande rigueur au quotidien.

- Depuis 1972, au moins un SNLE, est en mer pour assurer, n’importe où dans les mers et océans du globe, la permanence à la mer de la dissuasion nucléaire.

- Les SNA, eux, constituent une composante essentielle des forces armées françaises. Ils sont à la fois des navires de combat et des instruments de puissance. La possession de SNA confère à la Marine nationale des capacités permettant d’appuyer une efficacité opérationnelle (en termes d’endurance, de discrétion et de performance).

- Les SNA ont 4 grandes missions : soutien à la dissuasion nucléaire (notamment blanchiment de zone lors des départs des SNLE), protection d’une force aéronavale (notamment lors des déploiements du porte-avions), connaissance-anticipation et intervention (frappe dans la profondeur et mise en œuvre de forces spéciales).

- Les sous-marins constituent une capacité clef de la défense française.

Publié le 27 novembre 2024