Cet ouvrage de photographies (plus de 250, rares ou inédites), regroupées avec des témoignages écrits, traite d’une guerre qui ne se résume pas qu’aux combats, en évoquant la vie quotidienne des soldats de l’Armée rouge.
Le propos n’est pas de montrer le déploiement de chars ou d’ouragans de feu, de katiouchas ou une illustration des combats. Il n’est pas plus question de créer une chronologie particulière de la déroute de l’Armée rouge en 1941, à sa puissance renouvelée en 1944. De même, il serait vain de chercher une retranscription de la barbarie du conflit.
L’ouvrage aborde seize thèmes variés, on débute logiquement par la mobilisation et l’entraînement (dur, 12 heures par jour pendant 6 mois). Parmi les autres chapitres proposés : la préparation au combat, l’entretien des armes, l’approvisionnement au front, les services médicaux. Bien que captées sous l’angle de la propagande (certaines photos sont mises en scènes mais la majorité est prise sur le vif) ces prises de vue, rares ou inédites, sont un excellent témoignage sur quatre années de guerres, vues exclusivement du côté soviétique.
Les souvenirs, recueillis auprès des vétérans eux-mêmes, permettent de comprendre les conditions de survie du soldat soviétique réputé pour sa rusticité. Cela passe par l’illustration des interminables marches (jusqu’à 18 heures d’affilées), l’hygiène qui est un luxe, la nourriture spartiate et la plus grande préoccupation, le sommeil. Le soldat a peu d’occasions de se reposer ; il développe de ce fait, la faculté de dormir n’importe où, dans n’importe quelle position (il est question d’une étonnante technique que les soldats élaboraient pour dormir debout durant les marches).
L’auteur déjà remarqué pour plusieurs ouvrages traitant du front de l’Est, a fait du recueil de témoignages du côté russe, un véritable engagement.