Ce livre est écrit par un ancien Navy Seal. Il retrace les événements qui ont mené à l’opération Geronimo, une opération montée pour éliminer Oussama Ben Laden, sans doute la plus célèbre figure du terrorisme de notre époque. Cependant, le récit ne se limite pas à cela.
L’auteur s’emploie à nous présenter l’histoire de l’unité Navy Seal constituée en 1962, initialement pour servir à l’instruction des mouvements de résistance en Europe en cas d’invasion soviétique mais dont le rôle reste la conduite d’opérations commandos. Les Seal reçoivent une formation complète dans toutes les disciplines des opérations spéciales. L’auteur nous décrit l’entraînement infernal qu’ils doivent subir aussi bien physiquement que psychologiquement (avec des journées pouvant atteindre 18 à 20 heures) : ils sont forgés pour être des vainqueurs.
L’auteur décrit également les grandes opérations qui ont fait leur réputation, notamment dans l’opération « Barbara » consistant à libérer des prisonniers américains au Viêt-Nam, ou l’opération « Urgent Fury » à Grenade qui a lamentablement échoué à cause des mauvais renseignements donnés par la CIA. Une CIA qu’il ne manque pas d’égratigner en pointant sa responsabilité dans l’attentat de Beyrouth, et qui a lâchement détourné sa responsabilité sur les officiers des Marines. Il pointe aussi le carriérisme et le copinage qui peuvent mener à la tête des services de renseignements des incompétents qui ignorent des situations critiques (tel que le détournement d’avions).
Une bonne part du récit entend également décrire le parcours d’Oussama Ben Laden que la situation de privilégié saoudien ne destinait pas au terrorisme. Fils de millionnaire menant une vie insouciante, sa fascination pour les idées religieuses commence à l’école al-Thagheer à une époque où les défaites face à Israël ont nourrit l’extrémisme.
Après avoir été séduit par le charisme du Cheikh Abdallah Azzam, il se lance avec ses hommes dans la guerre d’Afghanistan pour se distinguer dans la nouvelle cause qu’il a embrassée. Bien loin de la légende, on y voit un chef maladroit, ignorant des réalités qui enchaînent les déconvenues et manquant de perdre la vie de manière peu glorieuse. Il ne peut s’appuyer sur un seul succès.
Le récit s’attache à nous décrire également le personnage de Zawahiri, manipulateur prêt à tout pour monter les échelons : on se rend compte ainsi des nœuds d’intrigues et de rivalités au sein d’Al-Qaïda. Ce personnage se servira de Ben Laden pour avoir accès à ces fonds et a laissé les traces qui ont mené les États-Unis à sa cachette à Abbottabad.
Et contrairement à ce que l’on imagine, l’auteur souligne clairement la réalité des armes de destruction massive du régime irakien (essentiellement des armes chimiques) qui sont tombées aux mains d’Al-Qaïda.
Le récit nous décrit enfin avec précision la vie de Ben Laden dans son ultime refuge et le déroulement précis de l’opération Neptune’s Spears qui l’a éliminé. On se rend ainsi compte de la complexité de sa mise en œuvre, de l’équipement utilisé et on suit les 38 minutes de l’opération ainsi que ses conséquences.