
« Le vin est l’une des matières les plus civilisées du monde », écrivait Ernest Hemingway. C’est en quelque sorte le message délivré par l’auteur dans son ouvrage.
Il nous présente en effet le rôle déterminant joué par ce pur produit du terroir, d’abord pour toutes les civilisations de la Méditerranée et ensuite pour les empires, créé par les Romains puis les Européens sur le reste de la planète.
Marc Paitier n’est pas pour autant un historien, un universitaire qui décrirait de façon méthodique et rigoureuse une réalité assise sur des textes, des archives, des « preuves » scientifiques. Le vin n’est pas pour lui l’objet désincarné d’une recherche académique. Le titre de son ouvrage ne parle d’ailleurs pas d’histoire mais de mémoire, s’inscrivant résolument dans une perspective humaniste et transgénérationnelle.
Le général Paitier est un passionné. Il ne raconte pas le vin, il le vit intimement dans toute sa richesse, sa variété infinie, ses circonvolutions qui épousent autant de cépages, autant de clos et de climats. C’est la nature vivante des innombrables terroirs qui s’exprime là dans ce qu’elle a de plus subtil, de plus profond, de plus personnel.
Sans prétendre à une étude exhaustive qui serait probablement fastidieuse, l’ouvrage est fortement charpenté et solidement documenté. L’expérience personnelle de l’auteur est considérable et il raconte chaleureusement ce qu’il connaît, ce qu’il a vu, arpenté, discuté, médité, goûté, ressenti, apprécié ou non. C’est ce qui donne toute sa crédibilité à son témoignage irremplaçable.
Une dernière partie s’attarde un instant sur l’imaginaire du vin, au travers de la littérature, de la musique, de la vie sociale mais aussi du sacré.