C’est sous ce titre que Thierry Coville, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) présente l’Iran d’aujourd’hui, alors que le mouvement de protestation politique, qui a déjà provoqué près d’un millier de victimes, n’avait pas encore commencé. Le pays des mollahs s’appuie de plus en plus sur les autres autocraties, Russie et Chine, qu’il a rejointes au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai, intégrée le 15 septembre 2022, lors du sommet de Samarkand. On sait que Téhéran aspire à devenir la principale puissance régionale au Moyen-Orient, mais pourra-t-il accomplir ce vœu, tant que son économie sera en crise. Il dépend toujours des exportations pétrolières – 3e réserve mondiale, 40 % des exportations et 33 % des revenus de l’État –, mais les sanctions restreignent sa production à 1,5 million de barils par jour, alors qu’il pourrait en réaliser trois fois plus. Depuis 2005, ses exportations ont été divisées par quatre. C’est surtout dans le gaz naturel que l’Iran pourrait jouer un rôle considérable, possédant les deuxièmes plus grandes réserves mondiales, alors qu’il n’en exporte que 6,6 milliards de dollars en 2019, soit 1 % des exportations mondiales, contre 14 % pour la Russie en 2021.
Alors que la guerre en Ukraine vient de rappeler l’importance stratégique de l’Iran, ce livre saura donner des clés d’explication à ces bouleversements géopolitiques au Moyen-Orient.