Guerric Poncet est journaliste au journal Le Point depuis 2003, diplômé en politique internationale et en histoire, il est également auditeur de l’École de Guerre. Son dernier livre, La Mort Fantôme, est un récit qui aborde l’évolution de l’usage de l’assassinat comme arme politique et arme de guerre dans l’histoire récente.
Objets de puissance, qu’ils soient tactiques, politiques, stratégiques… ils permettent depuis toujours de mettre fin à l’hégémonie, en apportant des coups souvent déterminants à l’ennemi ou à la cible désignée.
Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Israël a été parmi les précurseurs de cette pratique qui n’a depuis jamais cessé de se développer. L’évolution des moyens de neutralisation se développe toujours plus avec le temps, l’imagination humaine n’ayant pas de limite en la matière.
Pour autant, ces choix sont risqués et ne peuvent pas toujours garantir le succès de l’objectif, les exemples d’éliminations manquées ou de neutralisation de cibles erronées étant monnaies courantes.
De plus, des questions éthiques peuvent se poser sur ces modes d’actions. Pour les sociétés démocratiques, l’assassinat décidé en dehors de toute procédure associant la représentation nationale ne vient-il pas nier la nature même du régime démocratique ? L’innovation technologique entre, elle aussi, au cœur des débats, avec l’usage de drones, toujours plus performants, qui pourrait échanger les rapports de force dans les années à venir.
Les systèmes de défense pour contrer de potentielles attaques de drones étant encore très limités, l’enjeux est immense pour répondre à de telles menaces dans les années à venir.
Symbole de ces développements, l’Ukraine a, quant à elle, développé cette stratégie en éliminant, déjà de nombreuses cibles de l’État-major russe grâce à l’utilisation de drones extrêmement sophistiqués, et performants.
Ainsi, le questionnement auquel nous invite Guerric Poncet est d’une actualité brûlante dans un monde où la guerre ne cesse d’évoluer. Stratégie du faible au fort, consentement de la population à la pratique de l’assassinat ciblé par un État démocratique font partie des questions centrales qu’aborde l’auteur.
Tirant les leçons de ces guerres asymétriques, les gouvernements vont devoir s’adapter et s’accorder dans les années à venir sur l’utilisation de ces « armes et de ces nouvelles pratiques ». L’avenir nous le dira, mais la communauté internationale aura, sans doute, un rôle important à jouer dans ces nouveaux défis. ♦