Claude Le Borgne dans la RDN - Des « Utopies stratégiques » (janvier 1971) au « Langage des armes » (octobre 2014)
En juin 2009, nous éditions un hors-série rassemblant l’ensemble des articles du général Claude Le Borgne publiés dans la revue depuis 1971 (hormis les nombreuses recensions d’ouvrages) : le général venait d’être honoré d’un prix d’honneur de la revue Défense nationale & Sécurité collective (l’ancien nom de la RDN jusqu’en janvier 2010). Aujourd’hui, cette nouvelle édition est augmentée des sept articles écrits depuis 2009. Le Cahier dans son ensemble a également été revu et adapté aux format et maquette actuels.
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« Certaines autorités intellectuelles estiment que si le XIXe et le XXe siècle ont été ceux des diplomates, le XXIe pourrait bien être celui des soldats puisque, les relations entre États ayant été apaisées, la guerre est venue se placer au cœur des nations, là où le soldat endosse un rôle central, directement politique. Il faut donc que les militaires soient entendus ; et pour être entendus, il faut qu’ils s’expriment et qu’ils aient, du haut de leur expérience et de leur intelligence, quelque chose à dire. Mon général Le Borgne, vous aviez quelque chose à dire et vous l’avez dit. »
Général Vincent Desportes
Cahier numérique - Printemps 2015 - 332 pages
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Préface - Général Claude Le Borgne - Vincent Desportes - p. 7-12
« Aujourd’hui, toute forme du monde, toute transformation du milieu technique et du milieu naturel est une possibilité réelle qui a sa place (…) dans l’histoire. Nous pouvons aujourd’hui faire du monde un enfer (…). Nous pouvons aussi le transformer dans la direction opposée ». Lire les premières lignes
L’article que l’on va lire sort des sentiers battus par son fond autant que sa forme qui pourra quelquefois surprendre ou choquer. En fait, l'auteur n’a rien du pacifiste classique qu’il exécute avec brio dès son entrée en matières. Son titre, choisi pour être un peu fracassant, signifie en pratique que le militaire contemporain est fait pour empêcher la guerre, mais pour cela il faut qu’il soit prêt à la faire. Ce paradoxe est incompréhensible à la plupart de nos concitoyens, pris dans un autre pacifisme, celui du confort et de la facilité. Dans sa dernière partie, la pensée de l'auteur s’élève à un très haut niveau, celui de la nature de l’État, qu’il ne faut ni déprécier ni déifier. Les militaires seront toujours dans une position morale, inconfortable, « prêts à une guerre impossible, ayant en esprit un idéal que contredisent leurs moyens ».