Avant-propos
2014 a ouvert le cycle de commémoration du centenaire de la Grande Guerre. Il était donc légitime que la RDN s’intéresse de près à cet anniversaire et, au-delà du fait historique, aux raisons qui ont provoqué cette déflagration mondiale et bien sûr aux conséquences, dont certaines sont encore perceptibles aujourd’hui, notamment en Europe.
De façon originale, la Revue a appuyé la démarche initiée par Madame Arta Seiti, experte des Balkans, sur son projet portant sur les guerres balkaniques, prélude à la Grande Guerre. En effet, il est indéniable que les crises qui ont secoué les Balkans au début du vingtième siècle, ont directement participé – comme catalyseur des rivalités politiques et nationales – à précipiter l’Europe dans un affrontement certes non voulu mais inéluctable après l’attentat de Sarajevo.
Comprendre ce qui s’est passé dans les années 1900-1914 autour de l’espace balkanique était dès lors une démarche tout à la fois pertinente et passionnante à laquelle la RDN ne pouvait qu’adhérer et apporter son soutien, avec l’appui de la Mission du Centenaire.
Ce cahier est donc la résultante de ces travaux à la fois différents et complémentaires, apportant un éclairage nouveau mais aussi lucide sur des événements aujourd’hui souvent oubliés mais pourtant essentiels, car ayant débouché sur une conflagration qui a remis en cause l’Europe issu du Traité de Vienne un siècle auparavant.
Il faut ici souligner l’apport de ce projet à l’historiographie voulue par le Centenaire en privilégiant la diversité des intervenants. Cette diversité voulue par Arta Seiti, coordonnatrice de ce cahier, s’est traduite par une approche non pas strictement franco-française mais bien internationale avec également des historiens et professeurs renommés venant eux-mêmes des Balkans et au-delà.
Cela a permis, de fait, une confrontation intellectuelle et donc scientifique des plus passionnantes, permettant une meilleure compréhension des faits eux-mêmes, mais aussi des enjeux de demain, dans la mesure où les Balkans sont à la fois un pont et une zone de fracture entre des Europes multiples, entre des peuples et des sociétés différentes, entre des religions qui peuvent parfois être antagonistes, entre une Europe des périphéries et une Asie (qui peinent toujours à se comprendre) qui pourraient établir de nouvelles passerelles. ♦