Introduction
Dans son œuvre majeure De la guerre, Clausewitz entame sa réflexion théorique en introduisant un concept « pur » de la guerre comme combat violent de deux volontés armées. Le duel est le noyau à partir duquel il bâtit sa réflexion conceptuelle.
Ne commençons pas par une définition de la guerre lourde et pédante ; bornons-nous à son essence, au duel. La guerre n’est rien d’autre qu’un duel à une plus vaste échelle. Si nous voulions saisir en une seule conception les innombrables duels particuliers dont elle se compose, nous ferions bien de penser à deux lutteurs. Chacun essaie, au moyen de sa force physique, de soumettre l’autre à sa volonté ; son dessein immédiat est d’abattre l’adversaire, afin de le rendre incapable de toute résistance. La guerre est donc un acte de violence destiné à contrainte l’adversaire à exécuter notre volonté (1).
Poursuivant son analyse de cette forme idéale, il en arrive à la conclusion que la violence réciproque mène logiquement et inexorablement à la « montée aux extrêmes », à une escalade de violence à laquelle aucune des deux volontés qui s’affrontent ne peut échapper.
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