La surcharge cognitive est largement décrite par les chefs militaires/décideurs en situation de gestion de crise. Cette surcharge peut s’inscrire dans la durée, ce qui implique pour les chefs/décideurs de maintenir un bon état de santé pour être cognitivement efficient. Les comportements de santé que chacun peut mettre en œuvre participent au bon fonctionnement de la cognition en situation de surcharge. Ces comportements peuvent prendre différentes formes. Le service de santé est un soutien précieux pour mettre en place ces comportements protecteurs avant la crise afin de se donner les moyens de maintenir un fonctionnement cognitif optimum dans la durée de la crise.
Vade-mecum des comportements de santé à l’usage des décideurs pour la gestion de la charge cognitive en situation de crise prolongée
Introduction
Les chefs militaires/décideurs en situation de gestion de crise, quels que soient leur grade et leur fonction, témoignent régulièrement de l’expérience qu’ils ont faite d’une « surcharge cognitive ». Celle-ci survient dans des situations le plus souvent menaçantes, impactées par une forte dynamicité temporelle alors même que les décisions à prendre dans ces conditions ont un caractère crucial, voire vital. Au-delà, certaines crises, comme la crise sanitaire de Covid-19, inscrivent les chefs militaires/décideurs dans une surcharge cognitive de longue durée. Si la gestion de la charge cognitive en situation aiguë a fait l’objet de nombreuses études, force est de constater que lorsque la situation critique perdure, cette gestion doit être appréhendée différemment. Cette inscription temporelle de longue durée implique un état de stress chronique qui a des conséquences négatives non seulement sur le fonctionnement cognitif, mais aussi sur la santé. Ce stress chronique inhérent aux demandes de la situation de crise conduit à un cercle vicieux par lequel la santé et la cognition se dégradent l’une par l’autre. Maintenir un bon état de santé est un enjeu capital pour pouvoir être cognitivement efficient. Pour autant, peu de retours d’expérience sont disponibles pour se préparer à ce type de situation.
Dans le présent article, nous nous attachons à partir de l’expérience de la gestion de la crise sanitaire de Covid-19 au sein des instances directrices du Service de santé des Armées (SSA), à cibler les comportements de santé favorables au maintien de celle-ci. Nous définissons ce qu’est un comportement de santé pour mieux appréhender l’importance d’une hygiène de vie malgré la crise afin de maintenir un état de bonne santé, prérequis à la gestion dans la durée des défis cognitifs. Nous proposons le principe d’un vade-mecum des comportements de santé du quotidien. Il s’agit d’une certaine façon d’une mise à l’épreuve des concepts par une situation de crise. Finalement, nous posons que ce guide répond aux missions du SSA en ce qu’il vise à sensibiliser aux enjeux des comportements de santé pour la prévention de la santé en opérations des militaires.
Les comportements de santé et leur mise en œuvre
Définitions
Un comportement se définit comme une action observable. Les comportements ont été étudiés dans le cadre de la santé, notamment mentale, sous le terme de comportements de santé. Dans ce cas, l’action se caractérise par ses répercussions sur la santé du sujet et a, de ce fait, des conséquences pour la réalisation des missions militaires. Pour le psychologue américain Joseph Matarazzo, on peut classer empiriquement les comportements de santé en deux catégories : (i) les comportements « pathogènes », constitués par les habitudes nuisibles à la santé (fumer, boire de l’alcool, etc.) et (ii) les comportements de « protection de la santé », appelés encore « immunogènes » (Matarazzo, 1983). Ils sont à considérer en termes de prévention (avoir une alimentation saine, participer à des actions de dépistage, etc.) et en termes de soins (observance du traitement, etc.).
Nous nous intéressons ici aux comportements qui sous-tendent une santé optimale puisque la gestion de la crise impose aux chefs/dirigeants de se donner les moyens d’être dans le meilleur état de santé possible afin de disposer au mieux de leurs compétences et ainsi répondre, en tout temps et en tous lieux, aux besoins cognitifs de la situation. S’il existe de nombreux modèles visant à reconnaître et développer ces comportements de santé, nous nous proposons de présenter le modèle du compas santé (Salvas Shaar et Heninger Britton, 2011). Celui-ci a identifié des comportements de fonctionnement optimum qui, comme un compas, doivent orienter les actions santé du quotidien. Ce compas cible le sommeil, l’activité physique, les émotions et l’alimentation pour former un système intégré de comportements de santé. Il propose à partir d’un état des lieux de déployer une approche productive qui décline un processus de changement en six étapes :
– Étape 1 : Faire l’inventaire des forces de caractère et des succès passés.
– Étape 2 : Choisir un point de départ sur chacune des cibles.
– Étape 3 : Fixer des buts clairs centrés sur les comportements.
– Étape 4 : Sélectionner des interventions appropriées.
– Étape 5 : Établir son réseau de soutien.
– Étape 6 : Passer des changements aux habitudes de santé.
Cette approche propose à la fois une mesure des comportements de santé et une modalité d’intervention pour les développer. Elle s’inspire de l’Appreciative Inquiry, qui est un processus destiné à opérer des changements transformationnels dans les organisations (Cooperrider et Whitney, 2005) en explorant le meilleur du présent et du passé, afin que la personne bâtisse sur ses forces et sur ses succès passés, plutôt que de se centrer sur ses faiblesses ou sur les tentatives de changement antérieures. Les partisans de l’Appreciative Inquiry affirment que « le fait de se centrer sur les problèmes du système draine l’énergie nécessaire au changement » (Ludema, et al., 2003, p. 6). Les individus ont besoin d’énergie pour changer leurs comportements liés à la santé et la meilleure façon de la trouver consiste à se rappeler ses succès passés et à exploiter ses forces actuelles. Ce faisant, on augmente « le sentiment d’efficacité personnelle [qui] influence l’adoption de nouveaux comportements, l’arrêt des comportements non sains et le maintien de changements comportementaux face aux défis et aux difficultés » (Maddux, 2005, p. 281). Les professeurs américains en psychologie sociale Shelley Taylor et David Sherman (2004) ont montré qu’en ce qui concerne l’acquisition de nouveaux comportements de santé, il est plus efficace de s’inscrire dans un avenir positif et dans un esprit de réussite, que de chercher à s’éloigner d’un passé négatif, d’une expérience négative.
Le modèle montre ainsi que les individus ne changent pas de comportement du jour au lendemain. Ils passent par plusieurs étapes qui demandent chacune un type de soutien différent. Il souligne aussi que les individus ne parviennent pas nécessairement à changer en suivant une évolution linéaire dès la première tentative. Les personnes passent souvent de manière cyclique à travers plusieurs étapes avant d’arriver finalement à consolider leurs nouvelles habitudes. Le fait de savoir que les personnes qui sont parvenues à instaurer des changements ont aussi connu des rechutes mais ont été capables de les dépasser, peut constituer une idée puissante pour ceux qui aimeraient évoluer vers de meilleures habitudes de santé. Le compas vise à aider les personnes à créer de nouveaux comportements qui apportent plus de récompenses que leurs anciennes habitudes. En d’autres termes, ces comportements visent à apporter en temps normal du bien-être. Contrairement à des solutions temporaires, ces nouveaux comportements deviennent une manière durable de vivre.
Le compas du fonctionnement santé est aussi un outil dont peuvent se servir les états-majors/organisations pour concevoir des programmes de santé en environnement professionnel en proposant des modalités de suivi. Pour autant, plusieurs défis se posent. Un premier défi est d’évaluer si certains comportements de santé agissent de façon plus efficace que d’autres pour le maintien de la santé mentale, physique et, dans le cas particulier, pour le bon fonctionnement cognitif. Dans une étude récente évaluant le rôle de l’alimentation, de la pratique sportive et des données sociodémographiques sur le bien-être mental et physique d’adultes actifs, l’avocate chercheuse en droit Valerie Blake et ses collègues (2017) observent que l’activité physique représente 40,1 % de la variance de la santé et du bien-être physique et 21,4 % de la variance de la santé émotionnelle. Une alimentation saine est directement liée à la satisfaction émotionnelle, mais non pas au bien-être physique. Pour autant, qu’en est-il en situation de crise, et ce, particulièrement sur le plan de la santé cognitive ? Enfin, outre l’identification exhaustive des comportements de santé, un des défis majeurs est de comprendre comment les individus adoptent et maintiennent des comportements de fonctionnement optimum (Blake, et al., 2017).
La question de l’adoption de comportement de santé
L’adoption de comportements de santé est influencée par différents facteurs, dont les plus étudiés sont les facteurs sociaux, génétiques ou émotionnels, les symptômes perçus, les croyances du patient et les croyances des professionnels de la santé (Leventhal, 1984). Ainsi, les choix personnels sont une composante importante des comportements de santé, mais ils ne sont pas les seuls déterminants. La littérature scientifique montre que les conditions de vie et le niveau socio-économique ont une influence directe sur les comportements de santé, de même que le niveau d’instruction (corrélé au niveau social), la qualité de l’habitat et la qualité des relations sociales.
Si de nombreux modèles ont été élaborés pour comprendre comment un individu adopte un comportement de santé, et va le maintenir, ils ont à notre connaissance peu été évalués dans le cadre des comportements de santé en situation de crise ; autrement dit, comment expliquer et prédire le comportement d’un individu, et ce dans un environnement particulier à forte demande ? Parmi les modèles existants, la théorie de l’action raisonnée (Ajzen, 1991), complétée par celle du comportement planifié (Fishbein & Ajzen, 1975) a été la plus évaluée avec l’objectif de comprendre l’adoption de comportements de santé préventifs (Figure 1). Cette approche repose sur l’hypothèse que les comportements sont le mieux prédits par les intentions des sujets, intentions qui sont façonnées par les attitudes à l’égard des normes sociales concernant le comportement ciblé. La théorie du comportement planifié stipule que les décisions précédant un comportement donné résultent d’un processus cognitif et émotionnel dans lequel le comportement est indirectement influencé par trois processus : l’attitude envers l’action (i.e., évaluations positives ou négatives que le sujet fait sur l’action à mettre en œuvre), les normes subjectives qui reflètent la manière dont le sujet intègre les normes sociales et le contrôle comportemental perçu. En d’autres termes, la mesure dans laquelle une personne pense pouvoir contrôler un résultat influencera sa volonté de s’engager, compte tenu de ses croyances dans son aptitude à contrôler la situation et de son pouvoir perçu dans la situation. Ce contrôle perçu, en conjonction avec les attitudes et les normes subjectives, influence l’intention d’adopter un comportement.
Figure 1 : Modèle théorique du comportement planifié (Fishbein et Ajzen, 1975).
TRA Theory of Planned Behavior ; TPB : Theory of Reasoned Action.
Ces théories ciblent la compréhension de l’écart entre l’intention et l’action pour proposer des moyens de le réduire. Force est de constater que les attitudes et les intentions ne sont pas toujours de bons prédicteurs du comportement, conduisant à intégrer dans les modèles explicatifs le construit d’engagement. Ainsi, l’intention de mise en œuvre d’un comportement est appréhendée dans ce cadre comme une stratégie d’autorégulation qui permet à l’individu de s’engager dans le comportement X cible (Gollwitzer, 1999). Une fois l’objectif fixé, l’intention de mise en œuvre correspond à « J’ai l’intention d’adopter le comportement X lorsque je serai confronté à la situation Y ». De cette façon, les personnes s’engagent à suivre un plan concernant le moment, l’endroit et la manière dont elles ont l’intention de travailler pour atteindre leurs objectifs. Le contrôle du comportement implique de fait non seulement la personne, mais également le contexte situationnel. En outre, l’engagement nécessite la définition d’objectifs concrets et d’un plan clair. À noter que la communication d’un engagement envers quelqu’un peut être puissante en raison du désir de maintenir une image positive de soi. L’auto-efficacité a également été suggérée pour combler le fossé entre l’intention et l’action : en substance, nous devrions renforcer la confiance des gens en leurs capacités d’agir, renvoyant aux concepts d’agentivité définis comme le fait de se sentir acteur/responsable de ses actions et d’empowerment ou autonomisation, qui renvoie à la capacité des individus à agir sur les événements auxquels ils doivent faire face.
La question de l’adoption des comportements de santé demeure un enjeu fort de la prévention en santé. Ce constat souligne que les comportements de santé doivent être acquis avant d’être immergés dans une situation de crise. Il est difficile de les acquérir en situation. La formation des décideurs implique en conséquence au minimum une sensibilisation aux comportements de santé, au mieux une aide à les adopter et à les maintenir en tout temps et en tous lieux.
Ces éléments posent l’importance pour les chefs/décideurs d’adopter en « hors crise », un style de vie favorable au maintien de la santé, l’enjeu en situation de crise étant alors de le maintenir. Ce point est d’autant plus important à prendre en compte qu’il est montré que plus l’environnement de stress impacte la santé, plus le maintien des comportements protecteurs est difficile. Pour certains, il semble qu’il y ait au fur et à mesure de la prolongation de la situation critique, une perte du lien aux fondamentaux de santé. Au regard de la difficulté à adopter un nouveau comportement dans son quotidien, il est d’autant plus important que les chefs/décideurs sensibilisent leurs états-majors et personnels pour donner à chacun un contrôle sur sa santé, et soutiennent des attitudes et les normes collectives favorables. Il est de ce fait important qu’ils montrent l’exemple dans le quotidien professionnel comme en situation de crise.
Les facteurs favorisants les comportements de santé
Nous souhaitons insister sur certains facteurs favorisant un climat propice aux comportements de santé adaptés à la population militaire, mais aussi civile, en particulier pour la gestion de crise. Si ces facteurs ont fait l’objet de nombreuses études sur des adultes, force est de constater qu’il existe peu d’études sur les chefs/dirigeants, et ce, encore moins en situation de crise. Pour autant, ces facteurs de soutien se posent comme des acteurs pertinents pour le maintien de la santé psychique, physique et cognitive. Ils constituent d’une certaine façon des briques pour construire ses comportements de santé et les déployer en situation de crise.
La Mindfulness
La Mindfulness (1), ou pleine conscience, se définit comme une propriété psychologique de l’individu caractérisée par « un état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans jugement, sur l’expérience qui se déploie moment après moment » (Kabat-Zinn, 2003). Cette inclinaison permet le développement de la concentration, de l’attention et de l’acceptation sans jugement, envers tout ce qui est vécu dans le moment présent (Tang, 2007). Elle renvoie donc à une attention dépouillée de toute interprétation, dans laquelle la conscience perceptive est cultivée à tout moment. Les pratiques développant la capacité d’un individu à être en Mindfulness sont basées sur des techniques de méditation.
La littérature montre son effet bénéfique sur la santé physique et mentale mais aussi sur la cognition. Un haut niveau de Mindfulness, étudiée dans le monde de l’entreprise, montre que sa pratique y est possible et souligne ses bénéfices cognitifs, notamment dans les situations de défis professionnels (Strub, 2010). Les processus cognitifs impliqués sont une meilleure régulation de l’attention et une amélioration de la métacognition (qui est la connaissance qu’un individu a sur son propre fonctionnement cognitif). Conjointement au contrôle des ruminations, ces compétences cognitives apparaissent comme des compétences à forte plus-value en situation de crise.
Par ailleurs, il existe un lien entre le niveau de Mindfulness et la propension à avoir des comportements de santé protecteurs. La Mindfulness a un effet positif sur le fonctionnement psychique d’un individu. La Professeure en psychologie Shauna Shapiro et ses collègues postulent que l’état de pleine conscience a trois composantes principales : l’intention, l’attention et l’attitude (Shapiro, et al. 2006). L’intention pourrait jouer un rôle de comportement de santé en favorisant l’observance des actions de santé mises en place ainsi que des soins. Focaliser l’attention sur un objet (son corps ou la respiration par exemple), afin de s’autoréguler, implique des opérations cognitives internes et externes permanentes. L’attention permet de développer la capacité à vivre l’instant présent, et le développement d’une conscience non élaborative pour les pensées, les émotions et les sensations qui sont perçues. Ces capacités permettent à l’individu de ne pas entrer dans un processus de rumination, ni d’anxiété, qui constitue autant de facteurs de risque de souffrance psychopathologique. La pratique de la Mindfulness met par ailleurs l’accent sur une orientation perpétuelle de l’individu vers l’expérience, qui se traduit par le maintien d’une attitude de curiosité cognitive et de non-jugement (Kabat-Zinn, 2003). Cette notion de non-jugement est fortement liée à celle de l’acceptation. Ceci implique une décision consciente d’abandon afin de permettre la manifestation des sensations, des émotions et des pensées (Dobkin, 2008). C’est un processus actif dans lequel le sujet choisit de recevoir ce qui arrive à sa conscience avec une attitude d’ouverture, de réceptivité et de non-jugement. Il permet aux pensées, aux sensations et aux émotions d’être expérimentées dans leur subjectivité et leur nature transitoire, ainsi le sujet n’est pas prisonnier de ses affects négatifs. Il ouvre également aux conseils de santé et à la « bibliothérapie », qui est une des techniques thérapeutiques utilisée par les thérapies comportementales et cognitives. Au-delà, elle facilite la prise de conscience de ses biais cognitifs pour optimiser le discernement (Maymin & Langer, 2021)
Un fonctionnement mindful apparaît comme un fonctionnement protecteur de la santé et de la cognition en gestion de crise. La pratique de la méditation visant à développer et maintenir ce fonctionnement permet un changement de l’individu dans sa gestion des défis auxquels il est confronté. De nombreux cadres dirigeants indiquent pratiquer quotidiennement des exercices de méditation pour maintenir une capacité cognitive de qualité au cours de la journée.
Le sentiment de cohérence interne
Le sens de la cohérence est un concept élaboré par le professeur de sociologie Aaron Antonovsky, dans le cadre de son approche socio-cognitive de la salutogénèse (2) élaborée à la suite d’une étude clinique portant sur les récits des survivants des camps de concentration (Antonovsky, 1990). Un individu cohérent perçoit les événements extérieurs et sa propre vie comme compréhensibles, maîtrisables et ayant une signification pour lui. La cohérence apparaît donc comme une ressource qui atténue l’impact des événements stressants sur la santé. Les compétences d’un individu lui permettant de maîtriser de manière constructive les tensions et le stress auxquels il est exposé sont considérées comme des « ressources généralisées de résistance » (Antonovsky, 1990). Dans ce cadre, la cohérence est définie comme « une orientation générale de l’individu, qui se manifeste par un sentiment permanent mais dynamique de confiance » (Antonovsky, 1990).
L’hypothèse est que, chez un individu, plus le sentiment de cohérence est important, plus son état de santé (mental et physique) sera bon. Un sens de la cohérence marqué permet à l’individu de réagir avec souplesse aux contraintes en puisant de manière équilibrée dans ses ressources. Le sens de la cohérence doit être compris comme étant la résultante des trois ressources : i) la compréhension des événements qui surviennent (sense of comprehensibility), ii) le pouvoir de gérer ces événements (sense of manageability) et iii) le sentiment que ces événements ont un sens (sense of meaningfulness). Plus précisément, la compréhension des événements se définit comme le fait que les informations et les situations de la vie quotidienne – y compris les expériences internes et externes – peuvent être ordonnées ou perçues de manière compréhensible et regroupées en un tout consistant. La notion de pouvoir gérer les événements décrit la conviction qu’un être humain a de pouvoir résoudre les difficultés, notamment dans le champ cognitif. Cette conviction nécessite une confiance en soi et une capacité à estimer la disponibilité de ses ressources intérieures pour faire face à la contrainte, notamment sur le plan cognitif (Maddi, 1999). Au-delà, le modèle du sens de la cohérence est également pertinent dans le cadre particulier du traumatisme psychique. Ainsi, dans une situation stressante, le sentiment de cohérence peut se traduire par le fait que l’individu sait donner un sens à l’événement traumatique et qu’il ait confiance dans ses ressources personnelles pour s’y confronter. Le sentiment de cohérence permettrait d’atténuer le risque d’apparition de symptômes post-traumatiques (Paton, Violanti et Smith, 2003).
Pour les militaires, l’importance de la cohérence interne a été mise en évidence lors des missions d’interposition et de maintien de la paix, notamment lors des conflits en ex-Yougoslavie (Doutheau, 1994). Ces opérations imposent en effet parfois aux personnels une situation de « passivité », accompagnée de l’hostilité des belligérants. En outre, elles comportent souvent un volet humanitaire. Le personnel se voit donc assigner les objectifs de protéger les populations locales, les nourrir, leur distribuer de l’aide… tout en étant témoin des exactions commises à leur encontre – mais sans avoir le mandat pour agir par les armes. Enfin, le contact avec ces personnes en détresse, le spectacle de la misère, de la faim, des destructions et des assassinats sont autant de facteurs traumatisants. Ils sont renforcés par l’éventuel sentiment d’une impossibilité à satisfaire les demandes des victimes, comme dans le cadre de certaines missions humanitaires civiles. Le problème posé par ces situations opérationnelles de « passivité » est qu’elles entrent parfois en opposition avec l’image que le militaire se fait de lui-même. Il peut en résulter une perte de sens et un affaiblissement du sentiment de cohérence : le soldat estime que les tâches qu’on lui alloue ne correspondent pas à celles qui ont motivé son engagement et pour lesquelles il a été formé. Cette distorsion du sentiment de cohérence peut constituer un facteur de vulnérabilité aux éventuelles pathologies traumatiques.
Dans le cadre de la crise sanitaire, la situation s’inscrit dans quatre problématiques qui s’entremêlent et qui imposent un positionnement nouveau : Volatility (volatilité), Uncertainty (incertitude), Complexity (complexité) et Ambiguity (ambiguïté) (Nindl, et al., 2018). Un environnement caractérisé par ces problématiques VUCA est un monde de mise sous tension des individus, des groupes et des systèmes en ce qu’il contraint tous les acteurs à intégrer des modes de fonctionnement plus innovants, plus agiles, plus réactifs, plus coopératifs s’appuyant sur un socle commun de ressources. La capacité à intégrer les aléas et les incertitudes, ainsi que les crises et chocs, intégrant la haute intensité, devient un facteur différenciant. Ces constats impliquent de penser les comportements de santé comme des prérequis pour développer/soutenir conjointement la robustesse et la résilience, et ainsi optimiser les possibilités d’une adaptation efficace en tout temps et en tous lieux : la robustesse comme qualité permanente pour résister à tout ce qui relève du « fonctionnement » dans des conditions relativement normales (ou de routine) ou anormales mais anticipées, et la résilience comme qualité contextuelle de réaction à ce qui survient en s’appuyant sur les ressources des individus disponibles pour « faire face » et sur les capacités de transformations pour répondre à la situation (Peterson, et al., 2023).
C’est la double qualité de robustesse et de résilience qui se pose comme un enjeu des comportements de santé pour le chef/dirigeant en ce que ces comportements facilitent le déploiement individuel et collectif dans une temporalité de « l’avant », du « pendant » et de « l’après ». Ils permettant à chacun d’assumer sa responsabilité à l’égard de soi et des autres comme marque d’un comportement porteur de sens en tout temps et en tous lieux (Martin-Krumm, et al., 2023).
Les comportements de santé institutionnels
Cadre institutionnel
Au-delà des facteurs individuels favorisant les comportements de santé qui ne sont pas spécifiques du militaire, il existe au sein de l’institution militaire un cadre favorable per se. Le premier est la visite médicale périodique qui offre un temps d’échange en confiance pour l’adoption/l’amélioration des comportements de santé des militaires. Le second est la formation et l’entraînement militaires, qui apprennent à chacun à exercer les activités dans le respect de sa santé pour durer. Indépendamment des formations spécifiques plus ou moins techniques, citons l’Optimisation des ressources des forces armées (Orfa), formation cadrée par la directive du 19 juillet 2021 (3) pour les forces armées. Cette méthode (4) représente des moyens et des stratégies mentales permettant à chacun de mobiliser au mieux ses ressources en fonction des exigences de la situation rencontrée pour y faire face et s’y adapter rapidement ainsi que pour atteindre ses objectifs. L’entraînement, quant à lui, comporte une dimension collective, ce qui permet au militaire de développer sa confiance dans ses camarades (et plus particulièrement leurs compétences). À l’échelle de l’individu, il permet de développer le sentiment de pouvoir maîtriser une situation difficile. Cet entraînement régulier est indispensable aux militaires afin de i) pallier à la diminution de leurs fonctions cognitives en situation de stress réel et ii) diminuer la charge que le stress génère sur le fonctionnement de l’organisme dans les situations réelles et ainsi protéger leur état de santé au long terme. De plus, la fonction de l’entraînement, notamment « nourri » par le retour d’expérience et la simulation, est de fournir des moyens aux militaires pour analyser les situations auxquelles ils seront confrontés. Il sert également à faire acquérir aux personnels des réflexes procéduraux lorsque les événements ont déjà été rencontrés et analysés, et surtout que le contexte correspond à leur emploi. Il doit permettre aux individus de disposer d’assez de ressources pour identifier rapidement une méthode valable lorsque la situation est complexe et changeante. Enfin, il offre une situation pour évaluer ses comportements de santé et comment le terrain les met à mal. L’enjeu est ici de mieux se connaître pour savoir rester en bonne santé en situation de crise.
La formation et l’entraînement s’attachent, dans tous les cas, à renforcer la capacité à faire face, en particulier le sentiment de disposer d’instruments et de méthodes suffisamment performants pour contrôler les événements (Coste et Nexon, 2011). Si les chefs ont un rôle central dans leur mise en œuvre au profit des militaires qu’ils dirigent, il est également important qu’ils puissent en bénéficier, notamment pour mettre en tension leurs comportements de santé et mieux se connaître en situation.
Du soutien social à l’esprit de corps
Le soutien social désigne les comportements des proches vis-à-vis d’un individu devant composer avec une situation traumatique (Coste et Nexon, 2011). Le réseau social peut être divisé en quatre composantes : la famille, les amis, les relations au travail et celles à une communauté. La qualité de ce soutien est généralement mesurée à partir de deux critères : i) le nombre de personnes disponibles dans ce réseau et ii) la perception que l’individu a des ressources (matérielles, morales, etc.) que son entourage peut lui procurer.
Plus ce nombre est important, plus il semble procurer un sentiment de sécurité. Par ailleurs, les ressources dispensées par l’entourage (notamment le temps consacré à l’écoute) exerceraient un effet indirect, atténuant l’impact des situations de tension élevée. La qualité du soutien social pourrait également avoir une influence sur le développement des sentiments d’abandon, d’autodépréciation et d’auto-victimisation, dont il a été prouvé qu’ils amplifient la mémoire de l’incident traumatique et exacerbent les souffrances psychologiques. Une littérature abondante met notamment en évidence la relation entre les troubles de stress post-traumatique et le soutien social chez les victimes d’événements traumatiques (Solomon et Mikuvic, 1990). La force de cette relation s’avère d’ailleurs particulièrement marquée dans les populations d’anciens combattants. Au-delà du soutien social, le militaire fait partie intégrante de plusieurs collectifs d’appartenance qui soutiennent la mobilisation des ressources individuelles, dans le sens où il s’agit pour le militaire d’être à la hauteur des normes de comportement de sa collectivité. Il permet aussi le maintien de la capacité opérationnelle (Coste et Nexon, 2011). Ces collectifs visent également à l’émergence d’un esprit de corps qui va grandir avec le partage d’expériences communes (en particulier en opérations et lors des entraînements) qui forgent, en quelque sorte, une communauté de destin. Ces collectifs doivent par ailleurs être incarnés au niveau des états-majors.
Cet esprit de corps doit être convoqué pour le soutien des comportements de santé de chacun. Il permet d’exercer une veille sur leur respect dans les limites de ce que la mission permet. Il offre un cadre pour poser ces comportements dans une identité collective, une culture commune de santé. Ainsi, la culture de la sieste opérationnelle a fait l’objet d’un travail du SSA afin de sensibiliser aux risques de la privation de sommeil sur la cognition et la sécurité de la mission. Soutenue par les chefs de plusieurs structures, elle commence à se déployer dans le quotidien des missions, notamment depuis la gestion de la crise sanitaire.
L’exemple de la sieste opérationnelle souligne le rôle des chefs pour que la culture d’appartenance et l’esprit de corps permettent aux militaires de s’emparer de certains comportements de santé. Force est de constater que l’exemple venant du haut de la hiérarchie, facilite l’acceptation par les militaires sur le terrain d’une action salutogénique qui n’est pas, de prime abord, posée comme prioritaire à la mission.
L’activité physique
Nous terminons notre liste des comportements de santé par la pratique des activités physiques, puisqu’elles se trouvent au cœur du métier de militaire, aussi bien dans sa formation, que dans son entraînement et dans ses missions. Depuis l’Antiquité, le sport est reconnu comme vecteur de bonne santé pour l’homme. L’exercice physique répond à cette préoccupation déjà ancienne intitulée « Mens sana in corpore sano » (Juvenal), dans laquelle le bien-être psychique est à pied d’égalité avec le simple souci d’hygiène de vie et le bien-être corporel. Les bénéfices de l’activité physique sur la santé ne sont plus à démontrer et sont largement décrits par les rapports de la Haute autorité de santé. Au-delà, les bénéfices sont observés en termes de cohésion et d’esprit de groupe.
Dans le milieu militaire, le sport se définit comme un comportement de santé puisqu’il a pour objectif de maintenir une condition physique suffisante, afin de permettre au soldat d’appréhender au mieux les contraintes de la mission (le port d’un équipement lourd par exemple). Ce comportement de santé a un caractère institutionnel car il s’exerce au sein du milieu professionnel (plusieurs heures de sport obligatoires par semaine). La spécificité des missions implique la préoccupation permanente du maintien et de l’amélioration de capacités physiques du militaire. Par ailleurs, les missions se déroulent le plus souvent dans des conditions environnementales peu favorables voire hostiles (climat avec températures extrêmes, terrain désertique ou montagneux…). Pour autant, en Opérations extérieures (Opex), les moyens disponibles pour la pratique du sport sont moins nombreux qu’en métropole. Le plus souvent, seule une salle de musculation est mise à disposition. L’activité physique est alors réalisée dans un contexte d’entraînement, mais elle assure aussi parfois la régulation des émotions. La pratique sportive est bien évidemment adaptée aux risques inhérents à la situation sécuritaire du théâtre d’Opex : ainsi le footing peut être réalisé uniquement à l’intérieur du camp ou substitué par des activités d’intérieur.
Pour autant, force est de constater que les situations à fortes contraintes peuvent favoriser le détournement de l’activité physique en comportement de dépendance, comme cela a pu être observé lors des Opex en Afghanistan (Demont, 2013). Dans le cadre de l’addiction au sport, le sujet va avoir une pratique compulsive et régulière. Cela va entraîner chez lui une tolérance, c’est-à-dire une diminution du plaisir pour un même temps passé à pratiquer l’activité. Il va donc augmenter son temps de pratique, mais aussi l’intensité de son activité, afin d’obtenir un plaisir identique ou plus important. Le sujet peut présenter, à l’arrêt ou lors de la diminution de l’activité sportive, un syndrome de sevrage. Celui-ci, associé à la perte des effets bénéfiques et du plaisir apporté par le sport, se caractérise par une irritabilité ou une certaine anxiété. En outre, une activité sportive trop intense peut avoir une influence négative sur la santé (tendinopathies, fractures osseuses-microtraumatiques, etc.). Le sportif « addict », lorsqu’il est victime de ces pathologies, va vouloir poursuivre malgré tout son activité sportive et ne tient pas compte des prescriptions médicales qui lui sont proposées (le repos sportif par exemple). Enfin, le sujet présentant une addiction au sport abandonne les autres sources de plaisir. Le temps passé à faire du sport ne lui permet plus de s’investir dans d’autres activités. Les équilibres sociaux, professionnels et familiaux sont modifiés. Néanmoins, le sujet ne se retrouve pas toujours en situation d’isolement ou d’exclusion (contrairement à l’addiction à des substances telle que la toxicomanie) car l’activité physique se pratique souvent en groupe, en particulier chez les militaires.
L’addiction au sport constitue donc un comportement de santé susceptible d’avoir des répercussions négatives sur la santé du sujet. Il convient aux chefs de veiller à une pratique raisonnée de l’activité physique. Il est également de leur responsabilité de détecter les changements de modalités de pratique. Cette détection constitue en soi une veille aux comportements de santé du groupe. Au-delà, le chef lors d’une situation de crise doit veiller à maintenir sa propre pratique d’activité physique régulière et doit être capable de s’alerter dès lors que celle-ci se rapproche d’un comportement de dépendance.
Conclusion
Se préparer à la gestion cognitive qu’implique la situation de crise pour un chef/décideur est essentiel et doit être anticipé afin de pouvoir être efficace pendant la crise. Le post-crise doit également être pris en compte. La crise sanitaire de Covid-19 a conduit les chefs en état-major à devoir maintenir des compétences cognitives de haut niveau dans la durée. La situation VUCA a contraint tous les acteurs en position d’encadrement à intégrer des modes de fonctionnement plus innovants, plus agiles, plus réactifs et plus coopératifs s’appuyant sur un socle commun de ressources. Celles-ci ont été des briques indispensables à la capacité des états-majors d’intégrer les aléas et les incertitudes.
Ces constats posent l’importance de disposer pour les chefs d’un compas de santé testé en amont de l’émergence d’une crise. Les contraintes des états-majors, dans le quotidien de leur mission, permettent de tester et de personnaliser les comportements de santé les plus utiles pour chacun, notamment pour soutenir une capacité à gérer la charge et la surcharge cognitive. La pratique des Orfa, de la méditation dans ce temps est à privilégier. Il est également pertinent de profiter de la visite médicale périodique pour construire avec le médecin militaire son compas de comportements de santé.
En situation de crise, il importe de savoir se ménager des temps de pause et de sommeil, d’activités physiques, de moments avec ses proches. De même, prendre le temps d’une alimentation équilibrée est essentiel. Il est largement connu que le travail de nuit contraint par la situation de crise favorise le snacking et une alimentation de survie plutôt sucrée. Les états-majors sont au premier plan de la difficulté à maintenir des comportements salutogéniques alors même que leur comportement s’érige en exemples pour les subordonnés. Il importe pour les chefs également de détecter les signes d’une souffrance cognitive telle que les ruminations ou les difficultés de métacognition. Ces signes indiquent que les comportements de santé et la santé sont mises à mal. Ils doivent servir d’alerte pour réajuster ses comportements de santé et mieux s’approprier le nouveau rythme de travail afin de rester cognitivement alerte dans la durée.
Enfin, il importe à l’issue de la crise qu’il y ait un temps de récupération. Ce temps est nécessaire au niveau des états-majors comme des militaires de terrain. Il doit permettre un retour d’expérience sur les comportements de santé les plus aidants. Il constitue une aide pour mieux se connaître et mieux se préparer pour les prochaines crises. Si la méditation comme les Orfa sont propices à la récupération, le soutien que propose le SSA constitue une aide pour s’informer sur les actions qui la permettent et pour orienter chacun vers le programme le plus efficace pour cette récupération indispensable à la préparation de la mission suivante, qui peut être une nouvelle situation de crise.
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(1) Se référer également à Trousselard M., « La pleine conscience pour la gestion des dilemmes éthiques : le cas du monde médical », Cahier de la RDN « Le soldat augmenté : pour une gestion optimale du stress », 2022, p. 179 (https://www.defnat.com/).
(2) Cadre de travail en psychologie de la santé qui est axé sur les ressources visant le renforcement d’un environnement favorable à la santé et des ressources individuelles. Antonovsky est considéré comme le père fondateur de la salutogénèse.
(3) Directive n° 770/ARM/EMA/CNSD/EIS/DGF.
(4) Se référer également à Robert Jean-Philippe et Ravel Mickaël, « De la formation initiale à la projection opérationnelle : l’apprentissage de soi-même et le suivi de son sommeil par la méthode d’ORFA », Cahier de la RDN : « Le soldat augmenté : optimisation de la gestion du sommeil », 2021, p. 89 (https://www.defnat.com/).