Préface
Depuis cinq ans, l’inspecteur général Tristan Lecoq, Professeur des Universités associé à la Sorbonne donne aux étudiants de son séminaire de recherche « La France et sa défense à l’époque contemporaine. Histoire. Actualités. Enjeux », l’opportunité de publier une étude au sein de la Revue Défense Nationale. Le séminaire rassemble des étudiants de quatre masters de la Faculté de Lettres de Sorbonne Université, « Armées, guerres, et sécurité dans les sociétés » ; « Dynamique des systèmes internationaux » et « GAED (1) : Géopolitique » respectivement dirigés par les Professeurs Olivier Chaline, Olivier Forcade, Philippe Boulanger et Manuel Montana, ainsi que d’un « Master de Relations internationales » commun à l’Université Paris II Panthéon-Assas et à Sorbonne Université, codirigé par les Professeurs Jean Vincent Holeindre, Olivier Forcade et Roseline Letteron.
Comme pour les études précédentes, le Professeur Tristan Lecoq nous a proposé cette année une réflexion en trois temps : « Faire la Guerre, Chercher la Paix, Maîtriser l’entre-deux ». Dès le mois de septembre les étudiants se sont répartis entre nos trois thématiques dans le but, non d’être exhaustifs, mais de proposer une réflexion sur les concepts et leur pertinence au vu d’exemples actuels. Chaque thématique vient à réfléchir sur les défis et les menaces auxquels les États et les institutions dont ils sont membres sont confrontés. Les études de cas présentés à la fin de chaque partie ont pour ambition de détailler les enjeux spécifiques à la France.
Groupe 1 : Antoine Coustal (coordinateur), Loïc Berche et Marie Jansen (rapporteurs), Ivan Begov, Mayeul Brochard, Ludovic Bucquet, Hugo Chaffard, François Durand, Julie Guillon, Abdelghani Lounici, Chloé Masero, Medhi Nor, Emma Poznanski, Joffrey Rogel, Leopold Signorino, Faustine Tedoldi-Jotreau et Matthieu Ugolini (rédacteurs).
Groupe 2 : Éléonore Ray (coordinateur), Alexandra Eremina et Ramatou Illiassou (rapporteurs), Léopold Buirette, Héloïse Cauquil, Loona Digard, Laure Excoffon, Robinson Gouhier, Son Lam, Cassilde Ollé-Laprune, Thomas Larose, Valik Lebescond, Pauline Pillet, Albane Santa-Croce (rédacteurs).
Groupe 3 : Benjamin Harding (coordinateur), Nadir Adib et Louis Campagnie (rapporteurs), Victor Arnaud, Briac Auclair, Julien Betton, Amélie Chalivet, Laure Duchamp, Pierre-Alexandre Fourré, Guillaume Glaudel, Mehmet Gür Peker, Mandy Martel, Gabin Miguel, Anissa Nabi, Dalla Phibel et Thomas Simon (rédacteurs).
Ce Cahier cherche d’abord à armer conceptuellement un lecteur intéressé, dans un contexte de durcissement et de complexification du contexte international où les termes de guerre et de paix sont devenus toujours plus polysémiques. L’intérêt de l’étude est donc d’abord épistémologique. À cette fin, deux objectifs : une exigence de clarté sans tomber dans le sensationnalisme, une volonté de montrer l’imbrication des notions de guerre et de paix d’où découle la notion d’entre-deux. Chacun des coordinateurs de ce Cahier s’est réuni avec son groupe de travail, en collaboration avec les rapporteurs, et pour définir, délimiter, concevoir ce vaste sujet. Le but demeurant de peindre une toile profondément actualisée des enjeux militaires, politiques, industriels, de ces sujets ô combien mouvants. S’il demeure une frustration, ce ne sera que celle de n’avoir pu traiter tous les théâtres d’opérations, les acteurs, les institutions contribuant à ce mouvement global. Chaque jour offre de nouveaux cas concrets et exemples susceptibles d’illustrer notre étude, parfois de la réfuter.
Conceptualiser la maîtrise de l’incertitude, fut le défi proposé par le Professeur Lecoq. Pour relever ce défi et bien que les conditions soient exceptionnellement difficiles depuis octobre 2020, le travail des groupes s’est poursuivi avec une détermination, un sérieux, un travail que nous voudrions saluer. Ce Cahier a été rendu possible grâce à la mise à contribution des étudiants ayant tous participé à son écriture. Fruit d’un travail commun prospectif, sa rédaction fut l’occasion d’une expérience humaine extrêmement formatrice. Nous avons, pour beaucoup, rencontré des personnes, dévouées et curieuses, ayant participé par leurs réflexions tant diverses que réfléchies, à forger une revue à leur image.
Nous mesurons pleinement la chance que nous, étudiants de master, avons de nous voir confier la rédaction d’un Cahier de la RDN. Au nom de tous les étudiants du séminaire nous remercions chaleureusement le général Pellistrandi, rédacteur en chef pour sa confiance, son écoute et son investissement infaillible, ainsi que Jérôme Dollé dont la patience et les conseils ont permis cette publication malgré le distanciel. Plus qu’une première publication, cette expérience intellectuelle et humaine riche consacre depuis cinq ans des vocations dans le monde de la défense et de la recherche.
Nous saluons la généreuse participation du nouveau directeur de l’Institut de l’océan de Sorbonne Université, l’amiral Christophe Prazuck, ancien chef d’état-major de la Marine nationale de 2016 à 2020, pour sa postface, dans laquelle il a plongé de manière on ne peut plus concrète, autant dans le domaine opérationnel qu’universitaire. Incarnant admirablement ce lien indéfectible entre monde militaire et académique, nous le remercions de participer à ce Cahier. De même, la contribution de Michel Goya, colonel (ER) des troupes de Marine et docteur en histoire, fut importante pour notre travail. Ses nombreux écrits, comme les questions auxquelles il a accepté de répondre, sont autant de jalons nous ayant permis de mener à bien cette étude. Aussi, nous remercions Mme Anne Doustaly, agrégée et docteur en histoire, pour la diligence et l’efficacité d’une relecture exigeante et informée.
Enfin, qui de mieux qu’évoquer celui qui a pris l’initiative de ce passionnant projet pour conclure cette préface. Nous tenions sincèrement à remercier le Professeur Tristan Lecoq pour son entrain, son ouverture et la confiance qu’il place en chacun des étudiants qui ont apposé leur nom sur ce travail. Le cap fut toujours annoncé d’une voix claire, la barre tenue fermement, et pourtant, l’équipage put voguer à son gré et à son allure. Il est vrai que seul le marin connaît l’archipel… ♦
(1) Géographie, Aménagement, Environnement, Développement (GAED).