Dans un contexte géopolitique complexe, avec des situations sécuritaires et sociales précaires et des interventions militaires déjà en cours, l’engagement italien dans la taskforce Takuba démontre un intérêt accru de l’Italie pour la Bande sahélo-saharienne (BSS), région désormais incontournable au sein du concept stratégique de « Méditerranée élargie ». Les enjeux consistent à assurer la stabilisation de la région, endiguer les flux migratoires, entraver l’enracinement du terrorisme islamiste et relancer les relations franco-italiennes en matière de défense et de sécurité. Afin d’aborder efficacement ces enjeux il faudrait s’engager davantage au Sahel en optimisant l’emploi des forces italiennes dans cette région d’intérêt stratégique majeur.
Italie : engagement militaire au Sahel et relance de la coopération avec la France
Dans un contexte géopolitique complexe, avec des situations sécuritaires et sociales précaires et des interventions militaires déjà en cours, le croissant engagement diplomatique et militaire italien au Niger et au Mali, notamment avec la contribution d’hélicoptères et de forces spéciales à la taskforce Takuba, témoigne d’un intérêt accru de l’Italie pour le Sahel, région désormais incontournable et intégrée dans le concept géostratégique italien de « Méditerranée élargie » (1). Par conséquent, la stratégie de Rome vise à jouer un rôle plus important dans la prévention et la gestion de crises en Afrique de l’Ouest et dans la Bande sahélo-saharienne (BSS).
Les enjeux consistent à assurer la stabilisation de la région, y compris la Libye, endiguer les flux migratoires incontrôlés, entraver l’enracinement du terrorisme islamiste et relancer les relations franco-italiennes en matière de défense et sécurité dans un cadre de développement de la capacité militaire d’intervention européenne. Afin d’aborder efficacement ces enjeux, l’Italie devra s’engager davantage au Sahel et, dans le même temps, optimiser l’emploi de ses forces armées dans des régions de moindre intérêt stratégique, comme l’Afghanistan.
De la Libye au Sahel, des enjeux pour l’Italie
Composée de cinq pays (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad), le Sahel est autant une terre d’opportunités que de défis. Elle est dotée de ressources naturelles abondantes qui offrent un énorme potentiel de croissance rapide (2). Dans le même temps, elle concentre des défis environnementaux, politiques et sécuritaires profondément enracinés, qui nuisent à sa stabilité et à son développement économique et social (3). Le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont particulièrement caractérisés par une extrême pauvreté, des grandes inégalités sociales, la persistance de difficultés liées aux minorités ainsi qu’une protection inadéquate des droits de l’homme (4).
Instabilité politique, violences interethniques et criminalité organisée
Dans la zone frontalière entre le Mali et le Niger, en raison des tensions interethniques dues à l’incapacité des gouvernements à gérer équitablement les zones dédiées à l’agriculture et à l’élevage, la présence de milices d’autodéfense est devenue de plus en plus préoccupante. De plus, la diffusion des armes a accru le banditisme (5). Le résultat a été une augmentation de la violence interethnique où les milices agissent selon des logiques de pouvoir, rivalisent pour le contrôle des routes, de trafics criminels lucratifs et se placent en position d’autonomie, voire en opposition avec les institutions (6). Un putsch en août 2020 a rompu le statu quo et permis de remodeler la politique intérieure malienne. Cependant, le gouvernement de transition du Mali doit mener une bataille ardue pour établir un consensus et gagner le contrôle du territoire (7).
Au cours de la dernière décennie, l’Afrique de l’Ouest est devenue une porte d’entrée de plus en plus importante pour le trafic vers l’Europe de drogues sud-américaines. La contrebande via le Mali, le Niger et la Libye est facilitée par la porosité des frontières. En outre, certaines milices rebelles sont aussi impliquées dans ces trafics et souvent les groupes terroristes participent à la taxation des convois de drogue qui traversent leurs bastions territoriaux (8). Outre les stupéfiants, d’autres trafics comme celui des armes et des êtres humains minent profondément la stabilité du Sahel. On doit enfin souligner le rôle crucial que joue la corruption dans ces trafics, notamment au sein du monde politique, des affaires et des forces de sécurité (9).
Cette criminalité a été favorisée par la chute du régime libyen en 2011 qui a causé une forte augmentation du nombre d’armes en circulation dans la région (10). Cette prolifération a profité aux milices touareg et aux groupes islamistes du Mali (11). Parmi les armes détournées des stocks libyens, on dénombre aussi des missiles portables sol-air russes, des roquettes antichars, des fusils d’assaut et des obus (12).
Des flux migratoires incontrôlés
Les flux traversent le Sahel et convergent surtout vers la Libye. Les données, comparées à celles enregistrées sur les routes de la Méditerranée orientale (Grèce) et occidentale (Espagne), identifient la route centrale (Italie) comme la plus utilisée par les migrants pour rejoindre l’Europe (13). Par conséquent, l’Italie est le pays européen le plus engagé dans la lutte contre les trafiquants d’êtres humains, notamment par le biais d’une série d’accords avec plusieurs pays africains. Elle se concentre donc activement sur le renforcement de la coopération en matière migratoire avec les pays d’origine et de transit des flux. L’instabilité politique du Sahel, tout comme celle de la Libye, est un facteur déterminant de l’augmentation incontrôlée des flux migratoires clandestins. Aider les pays de cette région à retrouver la nécessaire stabilité institutionnelle et à renforcer la capacité de contrôle de leur territoire, notamment des routes utilisées par la criminalité organisée pour les trafics de migrants est un enjeu majeur pour l’Italie (14).
L’islamisme radical et les Groupes armés terroristes (GAT)
Pendant la dernière décennie plusieurs mouvances terroristes inspirées par l’islamisme radical se sont propagées au Sahel. Ces regroupements suivent diverses interprétations du djihadisme. Leur présence est caractérisée par des affiliations complexes et temporaires, des coopérations opportunistes, voire des confrontations violentes. En particulier, l’État islamique (Daech) a renforcé sa présence au Sahel, en établissant des relations tantôt concurrentielles, tantôt de coopération tactique avec les mouvements extrémistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) (15).
Par conséquent, le Sahel connaît un risque d’enracinement durable des mouvances djihadistes qui pourraient menacer à la fois le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Les risques de connexion avec les groupes islamistes libyens et la perméabilité de certaines communautés locales à l’influence islamiste sont particulièrement préoccupants (16).
• L’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), qui fait référence à Daech, est actif dans la région des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso (17). Il a également démontré une montée en puissance à l’ouest du Niger (18).
• Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), la branche officielle d’AQMI au Mali, est actif dans le Centre et le Nord du pays (19). Il a mis en œuvre une stratégie expansionniste qui, en 2019, a également investi le Burkina Faso.
• Boko Haram et sa partie sécessionniste liée à Daech – l’État islamique dans l’Afrique de l’Ouest (EIAO) – sont actifs dans la région du lac Tchad (20).
En 2020, des combats intenses près de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, entre les groupes liés à AQMI et ceux inspirés de Daech, ont fait des dizaines de morts de chaque côté (21).
Dix ans d’instabilité en Libye
Les intérêts italiens en Libye ne concernent pas seulement les aspects de sécurité liés au terrorisme islamique et à l’immigration clandestine, mais aussi la coopération pour la reconstruction des infrastructures civiles, énergétiques et sanitaires. En particulier, la coopération italo-libyenne est régie par les accords de 2008 qui prévoient de vastes interventions des entreprises italiennes en Libye (22).
L’Italie, depuis le début de la crise libyenne après la guerre du 2011, a toujours cherché à promouvoir la reconstruction de l’unité nationale et la stabilisation institutionnelle de l’État libyen (23). C’est pourquoi Mario Draghi, Président du conseil des ministres d’Italie depuis le 13 février 2021, a choisi Tripoli pour ses débuts sur la scène internationale. En avril 2021, il y a rencontré son homologue libyen, Abdel Hamid Dbeibah, chargé de conduire le pays jusqu’aux élections anticipées prévues pour la fin 2021. La situation qui semble en train de se stabiliser a augmenté la marge de manœuvre de l’Italie, première puissance à rouvrir son ambassade à Tripoli en 2017. Le choix de Mario Draghi est lié à l’importance de ce dossier pour Rome. En effet, l’Italie a été marginalisée par l’intervention unilatérale et agressive de la Turquie qui a lancé en 2020 une opération militaire à grande échelle, officiellement pour soutenir le gouvernement de Tripoli, alors assiégé par les troupes du général Haftar (24).
La Libye est indéniablement la plateforme de l’expansionnisme « néoottoman » du Président turc. À la fin de l’année dernière, le président Erdogan a habilement exploité les divisions au sein du gouvernement d’entente nationale libyen pour promulguer des traités bilatéraux qu’il a ensuite utilisé pour justifier de vastes expropriations de ressources en Méditerranée, fournir des armes sophistiquées aux milices libyennes et faire entrer des milliers de mercenaires syriens en Tripolitaine. Le Président turc, appuyé par des financements qataris et inspiré par l’idéologie des « Frères musulmans », cherche à remodeler la Turquie selon son passé impérial, en la plaçant comme concurrent géostratégique de l’Europe (25).
L’ingérence des puissances étrangères
Les ambitions de la Turquie s’étendent au-delà de la Libye jusqu’au Sahel, où elle a mis à profit son Soft Power par le soutien militaire aux gouvernements et par des aides humanitaires très médiatisées afin d’affaiblir la position de ses rivaux, en particulier la France. En effet, Ankara a critiqué ouvertement les interventions françaises, en parlant de « néocolonialisme » (26) : sa stratégie a été confirmée par la visite du président turc Recep Erdogan en Mauritanie, au Mali et au Sénégal en 2018. Lors de sa visite au Mali en 2020, Mevlüt Cavusoglu, le ministre des Affaires étrangères turc a affirmé son soutien au processus de transition mis en place après le putsch. De plus, l’année dernière, la Turquie a signé un accord bilatéral de coopération militaire avec le Niger : cette expansion d’Ankara au Sahel a des objectifs géostratégiques, notamment concernant les ressources minières nigériennes.
La Russie a renforcé son influence au Sahel en se rapprochant du Mali et en jouant indirectement un rôle dans la crise traversée par le pays : un accord de défense a également été signé entre les deux pays en juin 2019 (27). De même, Moscou a renforcé sa coopération militaire avec le Niger (vente de 12 hélicoptères de combat Mi-35 en 2019) (28) et a pris position au Tchad, en alimentant le discours antifrançais (29).
La présence chinoise au Sahel reste avant tout économique et la Chine se place à cet égard en concurrence avec la France (30) mais avec une idéologie fondée sur la non-ingérence dans les affaires intérieures (31).
L’Italie face aux problématiques du Sahel :
diplomatie et présence militaire
La collaboration de l’Italie avec les pays du Sahel, en particulier le Niger, le Tchad et le Mali débute dans les années 1980 afin d’aider ces pays à surmonter la grave famine due à la désertification progressive (32).
L’engagement de l’Italie dans cette région a cependant acquis une valeur hautement stratégique à partir des conséquences néfastes de la crise libyenne (2011) qui a engendré une instabilité croissante, jusqu’au Sahel, avec un impact considérable sur la sécurité de l’Italie et de l’Europe (33). La crise migratoire, la propagation de l’islamisme radical, les tensions interethniques, l’instabilité politique et les revendications indépendantistes des Touareg se sont ajoutées aux conditions préexistantes de déséquilibre social, de mauvaise gouvernance et de corruption, créant un mélange explosif (34). La récente pandémie de la Covid-19 a aggravé l’affaiblissement de cette région (35). L’Italie a donc accru son action diplomatique, renforcé sa coopération pour le développement et utilisé progressivement son outil militaire pour aider ces pays (36).
Le concept de « Méditerranée élargie »
La politique étrangère de l’Italie, qui s’intègre dans le cadre de l’Alliance atlantique et de l’Union européenne (UE), reconnaît l’intérêt géostratégique de la « région méridionale », encadré dans le concept de « Méditerranée élargie ». Cette région est le théâtre de crises virulentes, de compétitions hégémoniques, d’affrontements idéologiques et de tensions interethniques. Il s’agit également d’une plateforme de connectivité économique, énergétique et infrastructurelle entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Au cours des dernières décennies, le concept de « Méditerranée élargie » s’est progressivement élargi, englobant également le Sahel, le Levant, le Moyen-Orient, la Corne de l’Afrique et le golfe de Guinée (37).
Dans le désordre régional qui a suivi le Printemps arabe et la propagation de l’islamisme radical au Sahel, les acteurs non étatiques ont accru leur pouvoir, remplissant les vides de l’autorité gouvernementale. La Russie et la Chine ont de nouveau joué un rôle de premier plan et des agendas politiques, comme ceux de Téhéran, Riyad, Ankara et du Caire, relèvent désormais de l’équation. Dans la « Méditerranée élargie », se jouent donc une partie existentielle de l’avenir et la sécurité du continent européen (38).
À cet effet, l’ouverture d’ambassades (39) à Niamey, Ouagadougou et Conakry, la conclusion d’accords de coopération en matière de défense avec le Niger et le Burkina Faso, ainsi que la nouvelle mission aéronavale italienne antipiraterie de protection de la société italienne d’hydrocarbure Eni dans le golfe de Guinée (400 marins, 2 navires et 2 aéronefs) ont contribué à la consolidation des relations diplomatiques avec les États d’Afrique de l’Ouest (40). À cet égard, l’ouverture de l’ambassade d’Italie à Bamako, probablement avant la fin du 2021 constituera un pas en avant supplémentaire (41).
Lors du dernier sommet franco-italien en 2020, le France et l’Italie ont ainsi confirmé que le Sahel était un enjeu stratégique pour la sécurité européenne et le contrôle des flux migratoires (42). En mai 2021, Lorenzo Guerini, le ministre italien de la Défense a confirmé que l’engagement italien en Afrique fait partie d’une stratégie commune impliquant le Sahel, la Corne de l’Afrique, le golfe de Guinée et la Libye. Régions où la sécurité de l’Italie est en jeu. C’est pourquoi il est nécessaire de faire converger les efforts actuels vers une vision globale sous l’égide de l’UE. En effet, les conséquences de la crise de cette grande zone et la forte reprise de la menace terroriste djihadiste se reflètent en Méditerranée et en Europe (43).
Des forces militaires italiennes engagées dans de nombreuses missions
La Mission bilatérale de soutien en République du Niger (MISIN)
Lancée conformément aux accords bilatéraux conclus en septembre 2017, la MISIN est une initiative visant à stabiliser la région du Sahel en entraînant les forces armées nigériennes et en participant aux activités de surveillance des frontières et du territoire. Le but est d’accroître les capacités locales de lutte contre les trafics illégaux et contre les menaces pour la sécurité, dans une zone géographique d’intervention élargie à la Mauritanie, au Nigeria et au Bénin. La mission prévoit l’engagement de 295 militaires, 160 véhicules terrestres et 5 aéronefs de transport, renouvelable d’année en année (44). La MISIN a également organisé des activités de coopération civilo-militaire en soutien des organismes civils nigériens (45).
La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma)
La Minusma a été créée en 2013 pour aider les autorités maliennes à stabiliser le pays et à mettre en œuvre la feuille de route pour la transition. Son mandat est centré sur la sécurité, la protection des civils, la réconciliation nationale, le rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, la reconstruction du secteur de la sécurité, la promotion des droits de l’homme et l’aide humanitaire (46). L’Italie y participe depuis 2014, actuellement avec 7 militaires insérés dans le quartier général (47).
Les missions de l’UE
L’UE est présente au Sahel avec trois missions, auxquelles l’Italie participe depuis l’origine. Le nombre de militaires italiens déployés dans ces missions a augmenté significativement en 2020.
• La mission EUCAP Sahel « Niger » (EU Capacity Building Missions) a été lancée en 2012 pour soutenir les forces de sécurité intérieure du Niger et renforcer leurs capacités par des formations, des conseils stratégiques et la fourniture d’équipements. La mission soutient également la lutte contre l’immigration clandestine et les trafiquants. Plus de 120 experts de 14 États-membres de l’UE, issus de la police et de la gendarmerie, sont déployés au Niger dont 14 carabiniers (48).
• La mission EUTM Mali (EU Training Mission) a été lancée en 2013. Son mandat consiste à former les forces armées maliennes et à les aider à développer leurs capacités afin de rétablir l’intégrité territoriale du Mali et ainsi réduire la menace terroriste. Actuellement, 29 pays y participent en employant 1 066 militaires (49) (dont douze militaires italiens) (50).
• Lancée en 2015, la mission EUCAP Sahel « Mali » a pour mandat d’assister et de conseiller les forces de sécurité intérieure maliennes afin de permettre le rétablissement de l’état de droit sur l’ensemble du territoire. Elle est présente avec 143 policiers, civils et militaires de 21 Nations européennes (51) dont 16 carabiniers (52).
Force conjointe du G5 Sahel, opération Barkhane et soutien des pays alliés
Créé en 2014, le G5 Sahel, qui regroupe les cinq pays de la région, est un cadre institutionnel de coopération régionale, destiné à coordonner les politiques de développement et de sécurité de ses membres. En 2017, les cinq États ont annoncé la mise en place de la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), constituée d’environ 5 000 hommes (53).
En 2020, les armées nationales et celles de la FC-G5S ont cependant été accusées d’exactions contre des civils. Leurs chefs d’État respectifs ont dès lors pris l’engagement d’enquêtes et de sanctions exemplaires si ces agissements devaient être avérés (54). Des organisations de défense des droits de l’Homme ont documenté ces cas de violations présumées et les enquêtes de l’ONU pointent les dérives des armées du Mali, du Burkina Faso et du Niger (55).
La stratégie de la France vise à ce que les États partenaires acquièrent la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome. Elle repose sur une approche globale dont le volet militaire est porté par l’opération Barkhane lancée en 2014 et centrée sur la lutte directe contre les GAT et l’accompagnement des forces partenaires (56). En 2020, la France a augmenté les effectifs de 600 militaires pour les porter à un niveau de 5 100 (57).
Des militaires estoniens et danois participent également à Barkhane, qui bénéficie aussi d’un soutien de l’Allemagne, de la Suède, de l’Espagne, du Royaume-Uni, de la République tchèque et des États-Unis (58). Le soutien du commandement militaire américain en Afrique (USAFRICOM) se concrétise par une contribution principalement aérienne (transport stratégique, ravitaillement en vol et emploi des drones pour des missions de renseignement, de reconnaissance et de surveillance) (59). Grâce à cette participation internationale, les capacités de Barkhane ont été renforcées.
La participation de l’Italie à la Coalition pour le Sahel
La Coalition pour le Sahel a été annoncée au sommet de Pau du G5 Sahel en janvier 2020 et l’Italie y participe avec la France, la Belgique, le Canada, la République tchèque, l’Estonie, la Grèce, la Norvège, le Portugal, l’Espagne, la Suède, le Danemark, la Finlande, l’Allemagne, les Pays-Bas et les États-Unis, ainsi que l’ONU et l’UE. Sa mise en place renforce l’engagement international en facilitant les interactions, ainsi que le développement d’une approche intégrée au niveau régional. Le nouveau cadre de l’action internationale s’articule autour de quatre piliers complémentaires : la lutte contre les GAT, le renforcement des forces armées sahéliennes, le soutien à l’action des administrations étatiques sur le territoire et l’aide au développement (60). La taskforce Takuba, constitue un « jalon important » de cette Coalition (61).
Pendant la réunion de la Coalition en septembre 2020, Lorenzo Guerini (ministre de la Défense) a affirmé : « L’Italie est très engagée au Sahel et, au nom du Gouvernement italien, je peux sans aucun doute renouveler notre engagement dans les initiatives pour la stabilité et la sécurité dans la zone ». Il a ajouté que : « Reconnaître la présence et la contribution des partenaires internationaux dans la lutte contre le terrorisme jette les bases pour la poursuite efficace de notre activité de soutien aux forces de sécurité maliennes, mais une évaluation continue de la situation est nécessaire (62) ».
Perspectives et risques pour l’Italie
Renforcer la taskforce Takuba
Takuba a été lancée en mars 2020 et intégrée dans le commandement de l’opération Barkhane pour combattre les GAT dans la région frontalière entre le Mali et le Niger. Cette composante, constituée principalement de forces spéciales européennes, fournira également un soutien en conseil, assistance et accompagnement aux forces armées maliennes, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel, la Minusma et les missions de l’UE (63).
Ayant validé sa capacité opérationnelle initiale en juillet 2020, Takuba devrait atteindre sa pleine capacité opérationnelle à la mi-2021. Elle est actuellement composée de deux Task Groups, français et estonien. En février 2021 a commencé le déploiement de 150 forces spéciales suédoises équipées de trois hélicoptères UH-60 Black Hawk et des moyens d’assaut (64), suivis un mois plus tard, par des Italiens et des Tchèques (65).
Cette participation italienne a été votée en 2020 par le Parlement italien : 200 militaires, dont des unités des forces spéciales, 20 véhicules terrestres et 8 hélicoptères (66), pour 3 ans (67). Les militaires italiens pourront éventuellement être employés pour soutenir les activités des autres missions auxquelles l’Italie participe déjà. Cela répond aussi à l’exigence de protection des intérêts nationaux dans une zone stratégique prioritaire (68).
Washington prévoit de réduire sa présence au Sahel et de se concentrer sur la Russie et la Chine, en invitant les Européens à aider davantage la France, tout en reconnaissant que les capacités de renseignement et de surveillance américaines sont difficilement remplaçables (69).
Courant 2020, deux hélicoptères de transport lourd danois AW-101 Merlin ont rejoint les trois hélicoptères de transport lourd CH-47D Chinook britanniques, déployés depuis 2018. Toutefois, le soutien à Barkhane par les hélicoptères du Royaume-Uni pourrait être réduit en faveur du soutien à la Minusma, une mission qui doit être renforcée par 250 militaires britanniques (70). Les hélicoptères sont d’une importance cruciale pour le succès des opérations et, bien que la France en ait déjà déployé 16, elle ne dispose pas d’hélicoptères de transport lourds (71). Dans ce contexte, la participation de l’Italie revêt une importance considérable puisque les opérateurs des forces spéciales italiennes seront soutenus par 8 hélicoptères (72) dont 3 de transport lourd CH-47F en configuration Medevac, 3 d’attaque Augusta AW-129D Mangusta (73) et probablement 2 de transport moyen NH-90 (74).
Relancer la coopération militaire franco-italienne
Un enjeu crucial pour l’Italie et la France réside dans la relance des relations bilatérales notamment dans le domaine de la sécurité internationale et de la défense européenne. À l’occasion du 35e Sommet franco-italien en février 2020, le président de la République française Emmanuel Macron et le Président du conseil italien Giuseppe Conte ont réaffirmé leur volonté que l’UE puisse aspirer à jouer un rôle majeur sur la scène politique internationale.
L’Italie s’est aussi engagée dans l’Initiative européenne d’intervention (IEI) proposée par le président Macron afin de développer une véritable « culture stratégique commune européenne » (75). Les deux pays ont reconnu ensemble que la stabilité à long terme de la Méditerranée et de l’Afrique subsaharienne reste une « priorité absolue ». Ils ont, de plus, réaffirmé la nécessité d’une action résolue pour prévenir la traite des êtres humains, gérer les migrations et lutter contre le terrorisme, dans le cadre d’un partenariat renouvelé entre l’UE et l’Afrique. En outre, l’Italie a décidé de continuer à participer au développement capacitaire des forces des partenaires du G5 Sahel, y compris par sa contribution à Takuba (76).
Lorenzo Guerini et Florence Parly, son homologue française, ont confirmé en octobre 2020 leur convergence de vues sur les thèmes de sécurité et de défense d’intérêt commun. À propos du Sahel, ils ont partagé leurs préoccupations concernant la phase de transition au Mali, et confirmé leur volonté de contribuer de manière efficace à l’amélioration du cadre sécuritaire de cette région (77).
Depuis la formation du Gouvernement Draghi, les rapports entre France et Italie se sont intensifiés. Les deux pays espèrent désormais signer en fin d’année 2021 le traité du Quirinal (78), annoncé en janvier 2018. Imaginé sur le modèle du Traité de l’Élysée avec l’Allemagne, cet accord permettrait de solidifier les rapports entre les deux pays dont les points de vue tendent à converger sur différents dossiers, au niveau européen et en Afrique (79).
Au dernier Conseil européen en février 2021, Mario Draghi et Emmanuel Macron ont fait front commun sur différents thèmes, allant du protectionnisme sur les vaccins au renforcement de la défense et de la sécurité. Ils ont envoyé en substance le même message en ce qui concerne la question de l’autonomie stratégique de l’UE : « l’Europe doit apprendre à compter avant tout sur elle-même (80) ».
Implications financières et humaines
La participation italienne à la taskforce Takuba, avec 200 militaires et un budget annuel d’environ 15,6 millions d’euros, vient s’ajouter aux 4 missions italiennes en Méditerranée (81) (avec un effort financier global d’environ 131,6 M€ et l’engagement de 1 810 militaires), à la présence en Libye (451 militaires, 58,2 M€), aux 4 missions déjà en cours au Sahel (337 militaires, 46 M€) et à la mission dans le golfe de Guinée (400 militaires, 2 navires et de 2 avions, 9,8 M€). Au total, les missions italiennes dans le monde nécessiteront un engagement financier de plus de 1 161 M€ avec l’emploi de 8 613 militaires, soit 1 270 de plus que l’année précédente. De ces missions, celles menées en Afrique mobiliseront 229 militaires de plus pour un surcoût de 193 M€ (82).
* * *
Le nouvel engagement italien au Sahel annonce de grands défis, un risque de pertes humaines dans le cadre de l’accompagnement au combat, et un risque réputationnel si les troupes maliennes entraînées par les militaires italiens venaient à commettre des violations des droits humains. De plus, il faut tenir compte de l’effort financier important qui s’ajoute aux difficultés économiques dues à la pandémie en cours et de la menace de représailles sur le territoire national par des franges djihadistes qui pourraient pénétrer en Italie.
Cependant, il est temps de concentrer les efforts là où l’intérêt national est le plus grand, là où les enjeux sont les plus importants tels que la lutte contre le terrorisme islamique, les trafics de drogue, d’armes et d’êtres humains, l’endiguement des flux migratoires et, in fine, la stabilisation de cette région.
Un échec au Sahel aurait des retombées néfastes et déstabilisatrices également dans la région nord-africaine, en particulier en Libye, mettant en danger la sécurité de l’Europe entière.
Enfin, l’appui aux alliés français, dans un cadre de développement des capacités d’intervention au sein de l’UE, permettrait à l’Italie de retrouver un rôle de premier plan dans une région d’intérêt stratégique incontournable. En ce sens, l’action diplomatique de Mario Draghi est clairement orientée vers un nouveau rapprochement avec le gouvernement français. Dans ce contexte, une coopération encore plus étroite dans les domaines diplomatique et militaire entre les deux puissances est souhaitable pour assurer une meilleure capacité d’intervention européenne en Méditerranée et en Afrique, en particulier en Libye et au Sahel, devenu une zone d’importance stratégique de la « Méditerranée élargie ». À cet effet, le déploiement, à côté des forces spéciales et des hélicoptères, des drones MALE italiens (Moyenne altitude et longue endurance), comme le MQ-1C Predator A+ (83) ou le MQ-9A Predator B Reaper (84), serait très utile afin de renforcer les capacités de renseignement, surveillance et reconnaissance au sein de Takuba. Les drones italiens pourraient être déployés sur la base aérienne de Niamey au Niger, dans le cadre de la mission italienne MISIN.
En même temps, il faudrait optimiser l’emploi des forces italiennes dans des régions d’intérêt stratégique mineur ou dans des missions de valeur opérationnelle réduite. À cet égard, le retrait fin mai des troupes déployées en Afghanistan (85) (800 militaires, 145 véhicules terrestres et 8 aéronefs, 159,7 M€) (86), où l’Italie est présente depuis 2003, pourrait permettre un engagement supplémentaire sur l’axe stratégique qui va du golfe de Guinée à la Libye en traversant le Mali et le Niger. ♦
(1) Ministero Affari esteri e cooperazione internazionale, La strategia italiana nel Mediterraeo: Stabilizzare le crisi e costruire un’agenda positiva per la regione (3e édition), Rome, 2017, p. 3-4 (www.esteri.it/).
(2) Organisation des Nations unies (ONU), « Le Sahel : une terre d’opportunités », Afrique Renouveau, 21 décembre 2020 (www.un.org/).
(3) United Nations Office for the Coordination of Humaniarian Affairs (OCHA), « Pauvreté et vulnérabilité au Sahel : cinq choses à savoir », 2 février 2014 (www.unocha.org/).
(4) ONU, « Au Sahel, la fin du djihadisme passera aussi par la lutte contre la pauvreté et les inégalités (Bachelet) », ONU Info, 27 février 2020 (https://news.un.org/).
(5) Jezequel Jean-Hervé et Cherbib Hamsa, « À la frontière Niger-Mali, le nécessaire dialogue avec les hommes en armes », Crisis Group, 22 juin 2018 (www.crisisgroup.org/).
(6) Presidenza del Consiglio dei Ministri, « Relazione sulla politica dell’informazione per la sicurezza 2020 », février 2021 (www.sicurezzanazionale.gov.it/).
(7) Nsaibia Héni, « Mali: any end to the storm? », ACLED, 17 décembre 2020 (https://acleddata.com/).
(8) Luengo-Cabrera José et Moser Anouk, « Transatlantic drug trafficking via Africa », 19 janvier 2016 (www.iss.europa.eu/).
(9) Rosato Valeria, « Al Qaeda nel Sahel: organizzazioni ibride tra terrorismo e crimine organizzato », Sicurezza Nazionale, 3 mars 2015 (www.sicurezzanazionale.gov.it/).
(10) Strazzari Francesco et Zampagni Francesca, « Illicit firearms circulation and the politics of upheaval in North Africa », Flemish Peace Institute, 2018, p. 435 - 460 (https://flemishpeaceinstitute.eu/).
(11) Jolly Édouard, Robin Lucile et Carrouget Alexis, « Balles perdues, Une introduction à la prévention et à la lutte contre les trafics d’armes classiques », Étude n° 77, Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), janvier 2021, p. 90-91 (www.irsem.fr/).
(12) Conflict Armament Research ltd, « Enquête sur les transferts d’armes transfrontaliers au Sahel », novembre 2016, p. 10 (www.conflictarm.com/).
(13) La strategia italiana nel Mediterraeo: op. cit., p. 26-27.
(14) Ministero Affari esteri e Cooperazione internazionale, Il partenariato con l’Africa, 20 décembre 2020, p. 25 et p. 44-45 (www.esteri.it/).
(15) Presidenza Consiglio Ministri, op. cit.
(16) Ministère des Armées, Revue stratégique de Défense et de Sécurité nationale, 2017, p. 21 (www.defense.gouv.fr/).
(17) Commission des affaires étrangères, « Audition de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères », Assemblée nationale, 27 novembre 2019 (www.assemblee-nationale.fr/).
(18) Nsaibia Héni, Matfess Hilary et Pavlik Melissa « La menace croissante des engins explosifs improvisés dans l’ouest du Niger », ACLED, 26 juin 2019 (https://acleddata.com/).
(19) ONU, « Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM) », 4 octobre 2018 (www.un.org/).
(20) Presidenza Consiglio Ministri, op. cit.
(21) US Department of Defense, East Africa counterterrorism operation. North and West Africa Counterterrorism Operations. Lead Inspector General Report to the United States Congress 1st january–31 march 2020 (https://media.defense.gov/).
(22) Maselli Francesco, « Mario Draghi signe le retour de l’Italie en Libye », L’Opinion, 6 avril 2021 (https://www.lopinion.fr/).
(23) Dacrema Eugenio et Varvelli Arturo, « Le relazioni tra Italia e Libia: interessi e rischi », ISPI, 1er juillet 2020 (www.ispionline.it/).
(24) Maselli Francesco, op. cit.
(25) Gargash Anwar, « En Libye, la Turquie tombe le masque », Le Point, 30 juin 2020 (www.lepoint.fr/).
(26) Ramani Samuel, « Turkey’s Sahel strategy », Middle East Institute, 23 septembre 2020 (www.mei.edu/).
(27) Lutad Bénédicte et AFP, « Sahel : Macron dénonce des puissances étrangères alimentant les discours antifrançais », Le Figaro, 14 janvier 2020 (www.lefigaro.fr/).
(28) Saanuni Mona, « Le Niger achète 12 hélicoptères de combat russes », Agence Anadolu, 23 octobre 2019 (www.aa.com.tr/).
(29) Lutad Bénédicte et AFP, « Sahel : Macron dénonce des puissances étrangères alimentant les discours antifrançais », Le Figaro, 14 janvier 2020 (www.lefigaro.fr/).
(30) Cabestan Jean-Pierre, « La présence chinoise au Sahel : les cas du Niger et du Tchad », Table ronde n ° 17 / 24 de l’Observatoire stratégique et politique de la Chine, 7 juin 2017 (https://centreasia.hypotheses.org/).
(31) Vigne Eleftheris, « Présences chinoise et russe en Afrique : différences, convergences, conséquences », Focus Paper, n° 37, Institut royal supérieur de Défense, juillet 2018, 66 pages (www.irsd.be/).
(32) Trojano Ugo, « L’Italia sta cedendo quote d’influenza nelle aree prioritarie per gli interessi nazionali », Coordinamento Adriatico, 30 juin 2020 (www.coordinamentoadriatico.it/).
(33) Peretto Gabriella, « Sahel: l’altro risvolto della medaglia Libia », O’L’Indro, 20 janvier 2020 (https://lindro.it/).
(34) Presidenza Consiglio Ministri, op. cit.
(35) ONU, « Sahel : face à une crise proche du point de rupture », 16 octobre 2020 (https://news.un.org/).
(36) Ministero degli Affari esteri e della Cooperazione Internazionale, « Del Re a Bamako ricevuta dal Presidente della transizione del Mali », 26 octobre 2020 (www.esteri.it/).
(37) Zacchi Lorenzo, « Missioni militari italiane : il Mediterraneo come priorità strategica e un’analisi del dibattito in Senato », Geopolitica.info, 15 juillet 2020 (www.geopolitica.info/).
(38) La strategia italiana nel Mediterraeo, op. cit.
(39) Il y a 126 ambassades italiennes dans le monde dont 26 en Afrique : 21 au niveau ambassadeur, 4 au niveau de chargé d’affaires (www.esteri.it/) ; celle de Bamako est incluse bien qu’en attente de la nomination d’un ambassadeur.
(40) Casola Camillo, « Decreto missioni: l’Italia rafforza la sua presenza in Africa », 8 juillet 2020, ISPI (Istituto per gli Studi di Politica Internazionale), (www.ispionline.it/).
(41) Gentili Chiara, « Italia-Mali: Di Maio in missione a Bamako », Sicurezza Internazionale, 8 avril 2021 (https://sicurezzainternazionale.luiss.it/).
(42) Macron Emmanuel et Conte Giuseppe, « Déclaration conjointe du président de la République et du Président du conseil des ministres italien », Naples, 27 février 2020 (www.elysee.fr/).
(43) Pioppi Stefano, « L’Italia a Difesa dell’Africa. La visita di Guerini tra Gibuti e Somalia », Formiche, 23 mars 2021 (https://formiche.net/).
(44) Ministero della Difesa, « Missione bilaterale di supporto nella Repubblica del Niger » (www.difesa.it/).
(45) Ministero della Difesa, « Missione in Niger: la MISIN raggiunge 1000 giorni di mandato », 13 octobre 2020 (www.difesa.it/).
(46) Minusma, « Appui au processus politique et aide à la stabilisation du Mali » (https://minusma.unmissions.org).
(47) Ministero della Difesa, « MINUSMA - Il Contributo Nazionale » (www.difesa.it/).
(48) Ibid.
(49) Service européen pour l’action extérieure (SEAE), « Mission de formation de l’Union européenne – Mali », EUTM Factsheet, 13 janvier 2021 (https://eutmmali.eu/).
(50) Ministero della Difesa, « Mali - EUTM/Contributo nazionale », 25 juin 2015 (www.difesa.it/).
(51) SEAE, « Mission civile EUCAP Sahel Mali », EUCAP Sahel Mali Factsheet, février 2020 (https://eeas.europa.eu).
(52) Dossier Camera e Senato, « Autorizzazione e proroga missioni internazionali 2020 », Sénat, 10 juin 2020 (www.senato.it/).
(53) Ministère des Armées, « Dossier de presse – Opération Barkhane », 10 février 2021 (https://www.defense.gouv.fr/operations/afrique/bande-sahelo-saharienne/operation-barkhane/dossier-de-reference/operation-barkhane).
(54) « Au Sahel, en dépit de succès fragiles, la France estime que “la victoire est possible” », Le Monde, 1er juillet 2020 (www.lemonde.fr/).
(55) Bensimon Cyril, « Au Sahel, deux guerres qui n’en font qu’une », Le Monde, 13 juin 2020 (www.lemonde.fr/).
(56) « Dossier de presse – Opération Barkhane », op. cit.
(57) AFP, « La France déploie 600 soldats supplémentaires au Sahel », Le Monde, 2 février 2020 (www.lemonde.fr/).
(58) Parlement européen, « Soutien européen au G5 Sahel ainsi qu’à l’opération Barkhane menée par la France », 11 janvier 2021 (www.europarl.europa.eu/).
(59) US Department of Defense, Lead Inspector General Report, op. cit.
(60) Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), « La Coalition pour le Sahel », mars 2021 (www.diplomatie.gouv.fr/).
(61) Ministère des Armées, « Barkhane : La Task force Takuba suscite l’intérêt et la curiosité de représentants d’armées européennes », 22 octobre 2020 (www.defense.gouv.fr/).
(62) Ministero della Difesa, « Réunion de la Coalition pour le Sahel », 2 septembre 2020 (www.difesa.it/).
(63) MEAE, op. cit.
(64) France 24 avec AFP, « Les soldats suédois rejoignent la force européenne Takuba au Mali », France 24, 5 février 2021 (www.france24.com/).
(65) Molteni Mirko, « Le forze italiane nella task force Takuba mentre il Sahel si tinge di sangue », Analisi Difesa, 26 mars 2021 (www.analisidifesa.it/).
(66) Dossier Camera e Senato, op. cit.
(67) Batacchi Pietro, « Takuba, i dettagli della nuova missione nel Sahel », Portale Difesa, 3 mars 2020 (www.portaledifesa.it/).
(68) Dossier Camera e Senato, op. cit.
(69) Le Monde avec AFP, « Les États-Unis demandent aux Européens d’aider militairement la France au Sahel », Le Monde, 31 juillet 2020 (www.lemonde.fr/).
(70) Ciocchetti Tiziano, « I francesi avranno presto bisogno degli italiani nel Sahel », Difesa Online, 18 novembre 2020 (www.difesaonline.it/).
(71) Commission de la défense nationale et des forces armées, « Audition du général de division Marc Conruyt, commandant de la force Barkhane », Assemblée nationale, 25 novembre 2020 (www.assemblee-nationale.fr/).
(72) Ministero Difesa, « Contributo nazionale », Task Force Takuba (www.difesa.it/).
(73) Gaiani Gianandrea, « TF Takuba: arrivano gli italiani, primi feriti tra le truppe svedesi e il bilancio dei francesi », Analisi Difesa, 25 avril 2021 (www.analisidifesa.it/).
(74) Ciocchetti Tiziano, « Parte la missione delle forze speciali italiane nel Sahel », Difesa Online, 7 février 2021 (www.difesaonline.it/).
(75) Macron Emmanuel et Conte Giuseppe, op. cit.
(76) Ibid.
(77) « Colloquio tra Guerini e il ministro della Difesa francese, Parly », Askanews, 1er octobre 2020 (www.askanews.it/).
(78) L’une des sept collines historiques de Rome sur laquelle se trouve la résidence du président de la République italienne.
(79) Maselli Francesco, « Paris et Rome réchauffent leur relation », L’Opinion, 24 mars 2021 (www.lopinion.fr).
(80) « Diplomatie - Draghi et Macron, nouveaux meilleurs amis en Europe ? », Courrier International, 1er mars 2021 (www.courrierinternational.com/).
(81) EUNAVFOR MED Irini (517 marins), NATO Sea Guardian (280 marins, 1 sous-marin, 1 navire et 2 aéronefs), Mare Sicuro (754 marins, 6 navires et 8 aéronefs), NATO Sorveglianza Navale (259 marins, 2 navires et 1 aéronef). Cf. Dossier Camera e Senato, op. cit.
(82) Dossier Camera e Senato, op. cit.
(83) Au nombre de 6. Cf. Aeronautica Militare, « MQ-1C Predator A+ » (www.aeronautica.difesa.it/).
(84) Au nombre de 5 après la perte d’un drone en Libye. Cf. Aeronautica Militare, « MQ-9A Predator B », (www.aeronautica.difesa.it/).
(85) Comparato Nicola, « Dopo il ritiro dall’Afghanistan l’Italia si stabilisce in Africa », Focus on Africa, 21 avril 2021 (www.focusonafrica.info).
(86) Dossier Camera e Senato, op. cit.