Éditorial
L’élection présidentielle constitue le rendez-vous politique majeur entre les Français et les candidats à la fonction suprême. Dans le cadre institutionnel de la Ve République, le Chef de l’État est le Chef des Armées et la nature du régime présidentiel lui confère cette responsabilité majeure, d’autant plus qu’elle inclut la dissuasion nucléaire opérationnelle depuis 1964.
La défense est, fondamentalement, un des piliers majeurs du domaine régalien propre au pouvoir exécutif. Elle exige du Chef de l’État une attention particulière tant dans le temps court avec les crises, voire les guerres susceptibles de concerner la France, que dans le temps long, avec des programmes dimensionnants qui dépassent largement le rythme du quinquennat.
Il est donc légitime que la Revue Défense Nationale sollicite les candidats – retenus par le Conseil constitutionnel – pour qu’ils exposent leur vision pour la défense de la France. Nous avons donc proposé aux intéressés de s’exprimer librement dans ce Cahier numérique, qui permettra aux lecteurs de se forger une conviction éclairée sur les projets portés pour cette élection.
Dans un contexte totalement bouleversé par la guerre en Ukraine, les textes rassemblés ici contribuent au nécessaire débat démocratique sur la défense et témoignent aussi de l’attachement porté par tous les candidats à la nécessaire indépendance stratégique de notre pays, même si les modalités et les choix proposés peuvent, bien sûr, diverger en fonction des différents projets politiques.
Par ailleurs, nous avons également demandé à Mme Françoise Dumas, présidente de la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, ainsi qu’à M. Christian Cambon, président de la Commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, de s’exprimer, considérant que le Parlement était également un acteur central de notre défense, ne serait-ce que par le vote du budget.
En ces heures sombres, provoquées par l’agression russe contre un État souverain, la défense se retrouve, de ce fait, au cœur du débat de la présidentielle de 2022. ♦