Postface
Dans son ouvrage publié en 2018 Qu’est-ce qu’un chef ?, le général Pierre de Villiers, Chef d’état-major des armées de 2014 à 2017, affirmait que le chef de qualité est un « absorbeur d’inquiétude et un diffuseur de confiance ». Cependant, absorber l’inquiétude, c’est nécessairement, pour le militaire en situation de commandement, de pouvoir faire face au stress qui en découle et de le maîtriser. C’est aussi de gérer celui des soldats qui composent son unité avant que se déclenchent ses effets négatifs.
La vocation et la mission de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan étant de former les chefs de demain, lesquels formeront à leur tour les hommes et les femmes qui leur seront confiés pour les mener jusqu’au combat, c’est fort logiquement que la compréhension des mécanismes du stress et de ses effets est une des connaissances fondamentales que ces derniers doivent acquérir avant d’engager leur unité.
Merci donc à l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) pour son éclairage sur la compréhension de ses mécanismes et de leur variation selon les individus et merci aux militaires qui ont témoigné dans cet ouvrage de leurs expériences, techniques ou méthodes, afin d’optimiser au mieux sa gestion.
* * *
Ce nouveau Cahier de la RDN devient ainsi le deuxième volet d’un triptyque que le CReC et l’IRBA réalisent sur les principales contraintes physiologiques auxquelles sont confrontés les militaires engagés en opérations ainsi que les représentants des forces de sécurité intérieure à l’œuvre sur le territoire national.
– Le premier a traité du sommeil, et a été publié en 2022 dans la même collection (https://www.defnat.com/).
– Le deuxième est cet ouvrage de 2023 sur l’optimisation de la gestion du stress.
– Le suivant et dernier, prévu fin 2024, portera sur la surcharge cognitive qui est une des conséquences de la surcharge informationnelle induite par la numérisation de l’espace de bataille. L’évolution de la perception de l’environnement tactique et opératif qui en découle va, en effet, faciliter la levée du brouillard de la guerre, mais également ajouter une nouvelle pression sur le chef qui se trouvera contraint par l’immédiateté de la décision, facilité ou pression qui tous les deux changeront potentiellement sa façon de commander.
L’ensemble s’inscrit dans la continuité des travaux lancés dès 2015 dans le cadre du programme de recherche sur le soldat augmenté, lequel a pour objectif d’étudier les opportunités et les perspectives inédites que peuvent apporter les progrès scientifiques et les nouvelles technologies sur le renforcement des capacités et l’augmentation des performances du combattant, tant sur le plan physique qu’intellectuel. Il a aussi pour ambition d’analyser les enjeux sociologiques, éthiques et juridiques qui en découlent, notamment pour ce qui concerne les procédés de mise en œuvre et de contrôle, leur acceptabilité, tout comme la réversibilité ou non des effets.
* * *
Pour rappel, le CReC, avec le soutien de l’IRBA présent depuis le démarrage du programme en 2015, avait initialement publié 3 ouvrages accessibles en ligne :
• Un Cahier de la RDN en décembre 2017 sur « Le soldat augmenté : les besoins et les perspectives de l’augmentation des performances du combattant » (https://www.defnat.com/).
• Un ouvrage en coopération avec la Fondation pour l’innovation politique en 2019, Le soldat augmenté, regards croisés sur l’augmentation des performances du soldat (https://www.fondapol.org/).
• Un ouvrage en langue anglaise en coopération avec EuroISME en 2020, Enhancing soldiers: a European ethical approach (https://www.euroisme.eu/).
* * *
Rendez-vous est donc de nouveau pris avec la RDN, que nous remercions pour son soutien, afin de poursuivre les réflexions menées dans le cadre de l’optimisation des performances du combattant, avec pour objectif de lui permettre d’augmenter ses capacités et son efficience en opération. ♦