Les opérations Multi-milieux multi-champs (M2MC) et le contexte de continuum entre compétition, contestation et affrontement imposent aux forces armées de renforcer l’agilité de leurs systèmes de commandement et de contrôle (C2) dans l’intégration de leurs effecteurs, afin de garantir la liberté d’action et la supériorité décisionnelle sur l’adversaire.
C2 Multi-milieux multi-champs (M2MC) : imposer la complexité sans la subir
Contexte
Notre espace opérationnel est constitué de milieux contigus, imbriqués ou séparés où nos adversaires contestent notre supériorité qui, désormais, ne va plus de soi. Des forces et des acteurs protéiformes y évoluent sur un spectre compétition–contestation–affrontement (CCA) qui rend caduque la notion de « temps de paix ». Organisés en systèmes de systèmes complexes, nos adversaires et nos compétiteurs font de la surprise stratégique une norme en troublant notre perception de leurs organisations. Par ailleurs, la remise en question d’une architecture de sécurité construite par l’Occident après la Seconde Guerre mondiale décomplexe des compétiteurs et des adversaires potentiels qui tendent vers une politique du fait accompli génératrice de surprises.
Les éléments menaçant notre liberté d’action sont de deux natures : des modes d’action visant à contourner notre puissance via la dissémination de moyens de génération récente d’une part, et le développement de capacités spécifiques d’autre part. Utilisant l’ensemble des champs de confrontation que sont le spectre électromagnétique et le champ informationnel qui viennent compléter les milieux terrestre, maritime, aérien, spatial et cyber, les agressions visent à exploiter nos faiblesses en imposant un tempo rapide et en capitalisant sur la difficulté à appréhender la complexité de nos adversaires.
Il nous revient donc de pénétrer leur espace opérationnel et de définir, vers nos objectifs, des chemins qui exploitent leurs faiblesses. Généralement de courte durée, les opportunités qui permettent ce cheminement nécessitent de disposer du plus grand nombre possible d’options, de les mettre en œuvre rapidement et de faire obstacle à l’adversaire et à sa compréhension de la situation pour exploiter l’environnement à notre profit. À cette fin, il est vital d’acquérir et de maintenir notre supériorité dans l’élaboration de la décision opérationnelle. Notre « liberté de décision », notre capacité à envisager nos opérations en mettant en perspectives le meilleur usage de nos moyens dans la totalité ou une partie des cinq milieux et des deux champs qui constituent le M2MC, représente plus que jamais, la finalité de notre système de Commandement et de contrôle (C2).
Une analogie imagée
Imaginons un adversaire extrêmement massif et entraîné lors d’une compétition de judo. Si nous ne disposons pas d’un compétiteur de taille, de poids et de technicité équivalents, alors il faut intégrer et synchroniser les effets que peuvent produire l’ensemble des membres de notre équipe pour atteindre notre objectif : le mettre au sol.
Cela revient à combiner les actions de l’un de nos judokas qui tirerait le kimono de l’adversaire à la hauteur des épaules pendant qu’un autre le pousserait à la taille, qu’un troisième effectuerait un balayage et que l’un de nos supporters ferait applaudir le public pour influencer l’arbitre, les journalistes présents et faire douter notre adversaire. Toutes ces actions devant se produire au moment même où un rayon de soleil passe par l’interstice du rideau occultant du dojo afin d’aveugler le géant !
Si cet exemple peut prêter à sourire, il symbolise bien l’approche Multi-milieux multi-champs. Encore faut-il disposer d’un entraîneur qui maîtrise tous les aspects du combat, de l’influence et de la météo… Avantage collatéral : nos sportifs seront certainement beaucoup moins fatigués à la fin de la compétition et pourront rééditer l’exploit, sous une autre forme, sans délai.
Comprendre l’environnement
La compréhension d’un espace opérationnel global et des forces qui l’animent n’a de sens que si elle s’applique dans l’ensemble des champs de confrontation utilisables par nos opposants comme par nous.
Si le fait accompli, l’imprévisibilité et le contre-pied deviennent la norme, alors la perception, la compréhension et l’anticipation sont les seuls moyens dont nous disposons pour conserver un délai salvateur dans la mise en œuvre de nos solutions. À cette fin, seules des structures C2 permanentes, établies à tous les niveaux de commandement, interagissant de manière fluide entre elles, et avec nos partenaires et alliés, nous permettront de rester au contact d’un espace opérationnel désormais mondial. Cette structure appréciera la situation de manière continue pour préparer les réponses combinées sur lesquelles seront construites nos opérations afin de les mettre en œuvre dans un tempo qui s’imposera à nos adversaires.
Dès lors, trois déductions s’imposent :
• Le spectre CCA prenant naissance avant la conflictualité, les processus de C2 (renseignement, planification, conduite, évaluation) doivent fonctionner en permanence. Nous n’aurons pas le temps de construire, armer et déployer des structures C2 de circonstance lorsque la crise se révélera.
• L’espace opérationnel M2MC étant global, la logique consistant à séparer les zones d’opérations selon des limites géographiques (ou pire, selon des limites de milieux) dessert la continuité et la cohérence des opérations que nous y conduirons.
• Les relations entre les niveaux de commandement, brouillées par trois décennies d’opérations de basse intensité, de faible tempo, d’essence tactique et asymétrique doivent être réaffirmées. Cette délinéation des responsabilités permettra une approche stratégique globale, une intégration opérative robuste et une subsidiarité tactique permettant d’atteindre nos objectifs de cohérence haute, d’intégration de nos opérations dans tous les champs de confrontation et d’exploitation immédiate des actions de terrain.
Intégrer les actions multichamp : quand ?
Intégrer en permanence
Le spectre des menaces s’est élargi, englobant le temps de la pré-conflictualité et celui de la haute intensité. Cette extension du cadre stratégique augmente la complexité et le tempo décisionnel en même temps que le nombre d’acteurs des opérations et des milieux dans, vers ou depuis lesquels la partie se joue.
Les crises autrefois caractérisées par des phases d’escalade et de désescalade, bien modélisées, évoluent désormais selon une arythmie qui les rend difficilement prévisibles et que l’on pourrait facilement assimiler à une absence d’intégration et de convergence des actions conduites par nos adversaires. Il n’en est rien. Les actions sont plus combinées donc plus nombreuses, d’apparence plus diluées donc moins compréhensibles, exercées dans un environnement plus vaste donc moins focalisées, mais pas moins cohérentes ni moins convergentes vers une stratégie bien définie. À nous de faire de même, mais mieux et plus rapidement.
Dans ce contexte, nos actions autrefois juxtaposées et parfois synchronisées conduites par les seules composantes classiques (terre, air, marine), ne permettent plus d’agir efficacement face à des adversaires utilisant tous les atouts à leur disposition, légaux ou non. Seule une intégration maîtrisée de l’ensemble des effets produits dans tous les champs de confrontation permettra d’atteindre nos objectifs, de protéger efficacement nos vulnérabilités et de maximiser notre survivabilité. Elle conditionne également notre capacité à durer en générant le meilleur rapport coût/efficacité.
Intégration M2MC : pourquoi ?
Intégrer pour maîtriser le temps
La maîtrise du temps constitue l’un des enjeux du C2 M2MC. Elle doit s’inscrire dans le temps long des fonctions de cohérence que sont la veille, la planification, la simulation et le Wargaming qui définissent la guerre que l’on doit faire ; comme dans le temps très court pour identifier et saisir toute opportunité issue des fonctions de renseignement, de ciblage et d’évaluation des effets pour faire la guerre que l’on peut faire ; elle doit enfin s’exprimer par sa capacité à prendre en compte le temps technologique, qui est dicté par les outils employés pour nous adapter à la guerre que l’on fera. Ce temps technologique influe sur le traitement de l’information, la transmission de ces informations, la transmission des ordres et des comptes rendus et les temps de calcul qui s’y rattachent.
La maîtrise du temps long s’exprime par la capacité du C2 à reproduire les processus de travail de façon systématique, partagée et comprise par l’ensemble des acteurs quels que soient leur milieu et la temporalité de leurs actions. À cette fin, les tempos des C2 de milieux, très différents, devront générer des « points de synchronisation » qui permettront de partager les éléments utiles à la réalisation des missions à tous les niveaux de responsabilité selon une fréquence, adaptée aux besoins de chaque milieu. Cette machinerie complexe, parfois contre-intuitive mais incontournable rend possible la maîtrise des horloges qui crée les connexions rendant possible l’intégration des actions entre les milieux et les champs de confrontation. Elle est de la compétence de l’intégrateur opératif qui définit les priorités au travers de l’allocation des moyens et des objectifs à atteindre. C’est le Battle Rhythm M2MC.
La maîtrise du temps court est du niveau des C2 de milieux qui doivent être en mesure, à partir d’une compréhension partagée de l’environnement et des objectifs reçus, de mettre en œuvre les actions tactiques qui permettent d’exploiter rapidement des fenêtres d’opportunité souvent éphémères. Consubstantiel de cette rapidité, de cette adaptabilité et de cette créativité tactique vient le principe de subsidiarité. Souvent mentionné, rarement observé dans son milieu naturel, ce principe fondateur de l’élaboration de la décision opérationnelle dans un environnement M2MC voit confier par défaut la validation de la décision à l’entité la plus apte à la mettre en œuvre et à en observer les résultats.
Elle s’exprime à deux niveaux :
• Celui de la chaîne de commandement dans sa globalité. L’intégration des effets M2MC doit pouvoir être réalisée indifféremment par un C2 de milieu, par le C2 opératif ou au niveau stratégique, mais à des niveaux de granularité différents.
• Celui d’un C2 de milieu où des décisions engageantes pour le déroulement de l’opération doivent pouvoir être prises, si besoin, par des échelons tactiques de terrain. Cette aptitude concourt à la résilience de l’ensemble de la chaîne C2 car elle assure la continuité de la prise de décision en cas d’inhibition de l’échelon central.
Les progrès du numérique représentent une opportunité pour la mise en œuvre de cette double subsidiarité. Cependant, ils constituent également un risque pour le respect et la séparation des niveaux de commandement qui doivent chacun exercer leurs responsabilités à des niveaux bien définis. Par ailleurs, leur évolution très rapide impose des délais d’adaptation et d’acquisition dans un tempo particulier. Une souplesse accrue des programmes dans ce domaine devra être recherchée. Le recours à des structures et des politiques d’innovation encadrées au plus près des utilisateurs et des opérations constitue une voie à explorer.
Intégrer pour surprendre
Notre doctrine en libre accès sur Internet est connue (1). Nos compétiteurs et nos adversaires s’en sont imprégnés pour nous rendre prévisibles. Le chronogramme « SEAD (2)–supériorité aérienne–attaque des nœuds de C2–supériorité maritime–offensive terrestre–stabilisation » et ses modalités linéaires de mise en œuvre sont enseignés dans toutes les bonnes écoles d’état-major adverses pour élaborer les « modes d’action ennemis ». Dans ces conditions, restaurer la surprise à notre avantage n’est pas chose aisée. L’approche M2MC des opérations le permet. Elle nous rend moins lisibles, plus difficiles à contrer et complexifie la perception par l’adversaire de l’ensemble des dimensions de l’espace opérationnel que nous allons utiliser contre lui en même temps que les parties de ses systèmes de systèmes que nous allons engager.
Toutefois, la surprise, pour être efficace, doit pouvoir être reproduite en générant une incertitude permanente chez l’ennemi. L’intégration ne peut donc pas être un fusil à un coup mobilisant tout le savoir-faire d’une chaîne C2 tendue vers la poursuite d’un objectif unique. Elle doit être continue, par défaut dans la conception et l’exécution des opérations. Elle est le résultat visé par l’ensemble des processus animant le C2. Ces processus existent et l’évolution vers l’approche M2MC des opérations ne remet pas en cause leur validité. Ils confèrent à nos opérations la cohérence qui les fait converger vers la concrétisation de l’intention politique dans un cadre stratégique fixé. En peu de mots, ces processus de C2 nous garantissent que nous faisons la guerre que l’on doit faire. Pas celle que l’on veut faire ! Il nous revient désormais de les connecter pour agir de manière intégrée et de les accélérer pour les imposer à l’ennemi.
Intégrer pour accéder
L’accès à l’espace opérationnel de l’adversaire peut nous être dénié par des moyens et des modes d’actions qui s’affranchissent de notre supériorité technologique et opérationnelle aujourd’hui disputée. Si la prise en compte de l’ensemble des champs de confrontation augmente la complexité de notre compréhension de cet espace, elle démultiplie également les points de vulnérabilité de nos adversaires qui ne peuvent les protéger tous. Il nous revient donc de comprendre ces vulnérabilités, de les exploiter et de les combiner pour cheminer sur les lignes de moindre force de l’ennemi. En agissant de la sorte, nous maximisons les bénéfices de nos actions en diminuant notre exposition. Nous augmentons à notre avantage le rapport risques/bénéfices de notre investissement dans l’obtention des effets qui servent nos objectifs en trouvant des solutions pour entrer et agir chez l’adversaire.
En outre, l’intégration des effets produits par une grande variété d’acteurs est de nature à combler l’absence de certaines capacités spécialisées ou à diminuer les risques liés à leur mise en œuvre en sortant de la logique « un effet dans un milieu par un effecteur dédié » pour lui substituer l’approche « un effet résultant de la combinaison de plusieurs effecteurs dans plusieurs milieux ».
À titre d’exemple, en haute intensité, l’acquisition, le maintien ou le rétablissement de la supériorité aérienne, prérequis à toute action dans les autres milieux, ne se résument plus à la possession d’un missile antiradar et à un nombre suffisant de chasseurs de défense aérienne. Cette approche s’est avérée extrêmement coûteuse pour un résultat décevant lors des premières semaines du conflit russo-ukrainien. L’incapacité de chaque camp à imposer sa liberté d’action dans l’espace aérien a conduit à l’immobilisation réciproque des forces terrestres et maritimes et une attrition irréversible qui ne permet plus de générer la force nécessaire à son obtention.
Une combinaison des effecteurs aériens (renseignement électromagnétique), cyber (dégradation du C2), spatiaux (renseignement et évaluation), électromagnétiques (brouillage offensif), navals (engagement depuis la mer), informationnels (déception) et terrestres (engagement depuis la terre) aurait permis d’acquérir cette supériorité. On retrouve ici toute l’équipe de judo à l’œuvre.
Intégrer pour durer
La guerre de haute intensité, à nouveau considérée comme une réalité probable est de retour. Point n’est besoin de focaliser notre attention sur le conflit russo-ukrainien pour s’en convaincre : il suffit de regarder l’évolution des budgets de défense mondiaux depuis 20 ans. La quantité d’armes disponibles dans le monde n’a pas été aussi importante depuis la fin de la guerre froide. Les forces armées étatiques se structurent à nouveau après plusieurs décennies de focalisation sur des adversaires asymétriques disposant de peu de moyens. Cet ennemi asymétrique comptait sur des modes d’action atypiques et sur l’exploitation de nos faiblesses pour compenser le déséquilibre technologique et opérationnel qui leur était défavorable. Peu consommatrices de ressources, ces opérations ont atténué l’impact de l’intensité des combats sur la mise en œuvre de nos modes d’action.
En combat de haute intensité, la consommation de ses ressources placerait au premier plan de nos préoccupations notre capacité à durer. Dans ce contexte, définir les modes d’action nous permettant d’atteindre nos objectifs à moindre coût, en exposant a minima nos moyens et nos personnels devient une nécessité. Sans être la seule raison pour laquelle nous mettons en œuvre l’approche M2MC des opérations, cette optimisation de l’emploi des moyens en constitue un bénéfice très important.
Intégration M2MC : avec quoi ?
Maîtriser la complexité de l’environnement opérationnel et des actions qui s’y déroulent peut sembler antinomique de l’accélération du tempo décisionnel auquel nous voulons contraindre l’adversaire. En matière de C2, la clé demeure le processus intellectuel mis en œuvre pour répondre à une problématique donnée. Il permet d’identifier les éléments (compréhension du cadre (3) de la problématique, leviers disponibles et utiles pour y répondre) qui vont permettre de la résoudre. En particulier, il garantit que les actions qui sont décidées et réalisées convergent vers un seul objectif : l’atteinte de l’état final recherché issu de l’intention politique dans un cadre stratégique donné. Ce processus doit être agnostique et permanent, quelle que soit la question posée. Appliqué au M2MC, cela signifie disposer d’un mode de réflexion standardisé, partagé par l’ensemble des acteurs et capable de déterminer la meilleure combinaison possible pour les sept touches du clavier M2MC, même s’il est admis que toutes les réponses ne feront pas appel aux sept domaines.
À cette fin, la question du positionnement de ce processus d’intégration M2MC se pose naturellement. S’appliquant à l’ensemble des milieux et champs de confrontation, cette intégration ne peut s’entendre que de manière globale et partagée par tous les niveaux de commandement des opérations avec toutefois une primauté au niveau opératif en termes de conception et d’évaluation. Historiquement créé pour intégrer les effets entre les milieux « traditionnels » des composantes terrestre, maritime et aérienne, il est parfaitement adapté pour assurer cette fonction avec un plus grand nombre d’acteurs.
Dans ces conditions, l’on peut légitimement se poser la question suivante : « alors qu’est-ce qui change ? ». Le changement réside dans le fait que cette mécanique opérative doit désormais être appliquée en permanence par l’ensemble de l’édifice C2 : du niveau stratégique jusqu’au niveau tactique. En effet, la subsidiarité indispensable à l’approche M2MC des opérations implique une compréhension et une mise en œuvre des mécanismes d’intégration opérative jusqu’au plus bas niveau de la chaîne de commandement. Maintenir la cohérence des opérations, synchroniser les effets, définir ou réorienter les priorités lors d’opérations réalisées collectivement par des effecteurs dans plusieurs milieux sous la responsabilité de plusieurs C2 imposent un C2 de milieu intégrateur réalisant l’intention du C2 concepteur avec la responsabilité d’agréger les actions des milieux concourants. Ce mécanisme, connu sous le nom de « RBEA » (Relation bénéficiaire en appui), existe déjà. Il s’appliquait jusque-là à une phase complète d’une opération interarmées pouvant durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Il conviendra désormais d’appliquer cette même logique sur un tempo beaucoup plus élevé pouvant générer plusieurs redistributions des rôles et responsabilités entre C2 tactiques au cours d’une seule journée.
Des ressources clés
Cette allocation dynamique des responsabilités d’exécution M2MC à l’un ou l’autre des C2 tactiques demande des processus compatibles et connectés utilisant et produisant des données collectivement disponibles pour tous les C2 impliqués.
À cette fin, deux grandes familles de ressources devront être mises à la disposition de l’ensemble des acteurs :
• Des C2 numérisés au service du combat connecté qui constitueront le système nerveux de l’approche M2MC des opérations, de leur commandement et de leur contrôle. Située au confluent de trois courants principaux que sont les matériels, les interfaces et une politique rénovée de gestion de la donnée, cette démarche ambitieuse est incontournable.
• La performance et la résilience de structures C2 faisant appel de manière extensive à des ressources numériques seront basées sur la disponibilité de personnel maîtrisant l’ensemble des processus de planification, de conduite et d’évaluation des opérations aux niveaux tactique et opératif. En effet, nos systèmes digitaux sont sous la menace permanente d’adversaires dont les modes d’action hybrides font largement appel à la cybernétique. Seule la parfaite maîtrise des raisonnements fondateurs du C2 assurera la réversibilité indispensable à la poursuite des opérations en mode dégradé. ♦
(1) NDLR : CICDE, « Architecture de la doctrine interarmées française (DIA) », janvier 2023 (https://www.defense.gouv.fr/).
(2) Suppression de la défense aérienne ennemie.
(3) Notion ici volontairement large et englobante pour simplifier le document, elle inclut la compréhension de la question posée, les facteurs de puissance, les acteurs, les contraintes et restrictions, les dangers, etc.