L’US Air Force et l’Armée de l’Air et de l’Espace ont une longue histoire en commun et partagent des priorités et défis dans le contexte du retour de la compétition stratégique. Avec les menaces qui se profilent à l’horizon, elles doivent amorcer une réflexion stratégique sur quatre sujets : disponibilité des forces, préparation opérationnelle, soutenabilité de l’effort et interopérabilité.
Rester un acteur de premier plan aux côtés de l’US Air Force dans une coalition de premier rang : le défi de l’interopérabilité
« Interopérabilité : capacité d’agir conjointement de manière cohérente, efficace et efficiente pour atteindre les objectifs tactiques, opérationnels et stratégiques. »
Département de la Défense (DoD), Dictionnaire des termes militaires et associés, 2021, p. 110.
Dans Allies That Count–Junior Partners in Coalition Warfare, le professeur français Olivier Schmitt explique que, vu d’une puissance hégémonique, l’utilité d’un allié au sein d’une coalition dépend « soit du statut élevé dont jouit ce partenaire dans le système international, soit du niveau d’intégration de sa force militaire combiné à une qualité technologique suffisante pour rester interopérable avec [l’hegemon] (1). »
Bien qu’elle soit dix fois moins importante en taille, l’Armée de l’Air et de l’Espace française (AAE) et l’armée de l’air américaine (USAF) constituent des partenaires de premier ordre, disposant à la fois d’un spectre de capacités cohérent pour la première et complet pour la seconde, mais également d’une volonté d’agir rapidement dans le prolongement de la décision politique. Certes, la France reste un partenaire « junior » des États-Unis du point de vue de la taille et des capacités affichées (2). De la même manière, l’asymétrie demeurera une caractéristique structurelle des liens transatlantiques dans un avenir proche. Cependant, la France est un Allié qui compte, tant pour son statut et sa volonté politique d’employer la force en cas de besoin, que pour la qualité de ses armées. Cela explique pourquoi le ministre des Armées Sébastien Lecornu et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin ont signé une nouvelle déclaration commune en novembre 2022, réaffirmant « la nécessité de renforcer notre coopération de défense afin de permettre à nos forces armées d’affronter ensemble [un large éventail] de menaces communes (3). » Côté USAF, son chef d’état-major, le général C. Brown a récemment diffusé une directive dont l’idée-force est « Integrated by Design » : l’objectif est que les Alliés, y compris l’AAE et l’USAF, « collaborent dès la phase amont d’un projet, afin de prendre les décisions adéquates en matière d’interopérabilité, d’investissement, de partage d’informations, de développement capacitaire et de stratégie ».
L’AAE est depuis longtemps un acteur de premier plan dans les opérations menées aux côtés de l’USAF (« A Day-One player »). En outre, elle poursuit une collaboration toujours plus étroite avec la Force spatiale des États-Unis (USSF). Pour autant, cette relation ne doit pas être considérée comme acquise éternellement : il existe en effet un risque de décrochage technologique des deux côtés de l’Atlantique (« innovation gap »), mais également d’isolement du fait de l’émergence d’un « club F-35 » restreint au sein des armées de l’air européennes, dont l’AAE serait exclue. Nos deux armées de l’air doivent ainsi redoubler d’efforts pour être en mesure d’opérer efficacement ensemble au sein d’une coalition de premier rang, et de se renforcer mutuellement, avec la même efficacité demain qu’aujourd’hui. Si beaucoup a déjà été fait, il reste encore du chemin à parcourir pour surmonter les obstacles existants résiduels.
Une coopération déjà solide est en place
Étant son plus ancien allié, la France a une longue histoire de coopération avec les États-Unis sur laquelle nous pouvons continuer à nous appuyer. L’as américain Eddie Rickenbacker incarne tout particulièrement cette proximité, lui qui a piloté des avions français Nieuport 28 et SPAD XIII dans l’escadron « Hat-in-the-Ring » pendant la Première Guerre mondiale. C’est également le cas d’Eugene Bullard, premier pilote militaire afro-américain qui a rejoint l’escadrille Lafayette en 1916. De même, lors de la Seconde Guerre mondiale, des aviateurs français se sont retrouvés aux commandes d’avions de guerre américains et ont pris pleinement part à l’ensemble des missions aériennes. Plus récemment, les opérations en Irak (1991), en Bosnie (1992-1995), au Kosovo (1999), en Afghanistan (2002-2013), en Libye (2011) et au Levant (depuis 2014) ont vu l’AAE et l’USAF combattre côte à côte, avec cohésion, cohérence et pugnacité.
L’opération Hamilton, en avril 2018, a aussi vu les équipages Rafale commander l’ensemble du dispositif aérien, avec les B-1 Lancer, F-15 Eagle, F-16 Fighting Falcon et F-22 Raptor de l’USAF, ainsi que les Typhoon de la Royal Air Force, engagés dans des missions de frappes aériennes sur la Syrie, à la suite de l’utilisation d’armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad. Cette opération a démontré les prouesses de l’AAE en tant qu’acteur de premier plan et sert de modèle d’interopérabilité, tant dans la planification que dans l’exécution d’une opération complexe (4). Dans les zones de responsabilité du CENTCOM et de l’AFRICOM (respectivement US Central et Africa Command), l’AAE exécute en outre des missions régulières d’appui au combat terrestre, d’Intelligence, Surveillance and Reconnaissance (ISR) et de transport aérien tactique en étroite collaboration avec l’USAF.
Enfin, depuis 2018, l’AAE projette chaque année des chasseurs Rafale, des avions de ravitaillement en vol KC-135 et A330 MRTT, ainsi que son avion de transport aérien A400M dans la zone indo-pacifique pour effectuer des missions d’entraînement au combat de haute intensité et des missions de coopération avec les forces aériennes alliées, mais également des manœuvres de signalement stratégique dans cette région. En 2021, l’AAE a conduit la mission Heifara et atteint la Polynésie en moins de 48 heures, après une projection de plus de 17 000 km. Suite à cette phase de projection, l’AAE a effectué des manœuvres aériennes avec les F-22A de l’US Pacific Air Force lors des exercices Wakea afin d’accroître leur interopérabilité. Similairement, l’AAE participera, pendant l’été 2023, à l’exercice Large Scale Global Exercise (LSGE) organisé par INDOPACOM : plusieurs Rafale, des ravitailleurs et des avions de transport aérien seront déployés à Guam où une partie pourra s’entraîner aux côtés de F-35 américains. En plus de l’exercice Northern Edge, l’AAE s’engagera avec d’autres partenaires dans toute la région, incluant des escales à Singapour, en Malaisie, aux Émirats arabes unis, en Corée du Sud et au Japon, ainsi que dans les territoires français. L’objectif est de renforcer la coopération française dans le Pacifique tout en soutenant la stratégie indo-pacifique du ministère des Armées, où la France compte des territoires, des citoyens et des intérêts.
Globalement, l’AAE et l’USAF partagent une vision stratégique commune selon laquelle la supériorité aérienne ne sera plus nécessairement garantie dans les opérations futures. Nos forces aériennes doivent s’adapter pour vaincre dans des environnements très contestés et contribuer efficacement à l’effort de guerre interarmées. Au-delà des exercices et des opérations, le cadre actuel de la coopération bilatérale comprend des discussions officielles régulières au niveau états-majors (Operational Engagement Talks) – avec des perspectives d’ouverture au niveau capacitaire (A5) – ainsi que des entretiens annuels réunissant les deux grands adjoints des chefs d’état-major de chacune des deux armées de l’air. Renforcées par un partenariat trilatéral FRUKUS (France, Royaume-Uni et États-Unis), de fortes synergies existent déjà entre l’United States Air Force in Europe (USAFE) et l’AAE, en particulier au sein du 603rd AOC (Air Operations Center) et du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA). En 2022, par exemple, l’AAE a accueilli à Mont-de-Marsan l’exercice Atlantic Trident avec 12 F-35 Lightning II de l’USAF pendant plus d’un mois. Il s’agissait du premier exercice au cours duquel des F-35 ont opéré à partir d’un pays ne faisant pas partie du « club F-35 ». Dans le courant de l’année 2023, le Royaume-Uni accueillera à son tour le prochain exercice Atlantic Trident, au cours duquel des F-35 et des Rafale s’entraîneront ensemble dans un scénario de conflit de haute intensité afin de mieux se préparer aux enjeux de demain.
La France et les États-Unis sont également des partenaires de longue date dans le domaine spatial. La France est considérée comme une priorité absolue par l’US Space Command en termes de coopération. En effet, elle dispose de capacités solides, de territoires outre-mer et d’une base industrielle spatiale de qualité, présente aussi à l’international. Il s’agit là, du point de vue des États-Unis, d’atouts non négligeables pour coopérer, notamment en matière de Space Situational Awareness (SSA). Plus important encore, Paris et Washington « ont une appréciation commune des menaces et une ambition partagée pour y faire face », comme le rappelle la déclaration d’intention conjointe de décembre 2022 (5). Pour toutes ces raisons, nos deux pays renforcent constamment leur coopération dans le domaine de l’Espace et tirent parti du Defense Space Cooperation Forum (6) depuis 2009 « afin de faire progresser nos objectifs communs, tels que l’échange d’informations, le développement d’opportunités en matière d’enseignement et de formation mutuelle, ainsi que la conduite de travaux au profit d’opérations mutuelles ».
Des défis futurs qui doivent être pris à bras-le-corps
Néanmoins, si l’AAE veut entretenir cette relation, elle ne doit pas s’asseoir sur ses lauriers. Dans le même temps, l’USAF doit s’efforcer d’ériger l’ambition « Integrated by Design » du général Brown en une réalité concrète. Ce double effort est primordial pour surmonter les obstacles existants et permettre une collaboration renforcée et approfondie.
Tout d’abord, le mot « intégration » peut être compris différemment selon les deux côtés de l’Atlantique. Comme l’a expliqué le général Brown lors de la conférence internationale des chefs d’état-major de l’armée de l’air en septembre 2022, « Integrated by Design est l’approche adoptée par l’USAF pour développer les politiques et les processus, en commençant par tenir compte des alliés et des partenaires ». L’idée de base n’est pas nouvelle mais elle met l’accent sur l’action plutôt que sur les discussions, « afin de prendre les décisions adéquates en matière d’interopérabilité, de partage d’informations et de stratégie ». En d’autres termes, elle vise à renforcer l’intégration aux niveaux institutionnel et tactique, afin de conserver l’avantage sur les compétiteurs. La France soutient bien entendu cette approche et souhaite vivement qu’elle devienne une réalité.
Cependant, « l’intégration » comporte aussi des risques industriels pour la France, lorsque l’intégration et l’interopérabilité consistent à fournir aux alliés et aux partenaires toujours plus d’équipements militaires américains. C’est pourquoi la France reste prudente face au concept « d’interchangeabilité », établi par le chef d’état-major britannique, l’amiral Sir Tony Radakin. Certes, il s’agirait du « Saint Graal de l’intégration tactique dans la mesure où il allégerait considérablement le fardeau de la planification des opérations coalisées », mais il s’accompagnerait également d’un niveau élevé de dépendance vis-à-vis des États-Unis. En outre, la Réglementation américaine sur le trafic international d’armes (ITAR) complique la coopération entre la France et les États-Unis au niveau capacitaire. En résumé, ITAR et la puissance croissante de l’industrie de défense américaine mettent en lumière la difficulté pour la France de résoudre le dilemme entre une meilleure intégration avec les États-Unis, dans tous les domaines de la guerre, et la préservation de son autonomie stratégique – cette dernière ne devant pas être comprise en termes de découplage, mais plutôt comme la capacité à mobiliser plus de ressources et à assumer plus de responsabilités pour sa propre défense. En effet, être à la fois un allié crédible dans une alliance et être en mesure d’agir seul lorsqu’il le faut ne sont pas des ambitions incompatibles. Pour citer une ancienne ministre des Armées : « Hésiter entre l’autonomie stratégique et l’Alliance atlantique, c’est un peu comme demander à un enfant s’il préfère sa mère ou son père ».
Pour la France, l’interopérabilité avec les États-Unis est particulièrement essentielle pour continuer à pouvoir combattre ensemble de manière efficace, comme nous l’avons fait au cours des cent dernières années. L’un des plus grands défis pour l’AAE sera de rester un acteur de premier plan avec l’USAF tout en préservant sa capacité à agir de manière indépendante, comme pour la mission de dissuasion nucléaire. Ce défi est d’autant plus difficile à relever après l’arrivée massive du F-35 en Europe, puisque l’AAE n’emploie pas le fleuron de Lockheed Martin. C’est un défi pour la France, autant que pour l’Otan. Dans l’environnement opérationnel actuel, avec la résurgence de compétiteurs stratégiques, le général de corps d’armée Frédéric Parisot, major général de l’AAE, avertit régulièrement que nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir une puissance aérienne divisée au sein de l’Otan entre la communauté F-35 et les autres. Au défi de l’interopérabilité entre les Rafale et les F-35, s’ajoutent en outre celle entre nos systèmes de commandement aérien ainsi que celle entre nos futurs modèles de force – qui s’appuieront sur des avions pilotés, des plateformes collaboratives dronisées et des systèmes de communication et de commandement. Il est ainsi essentiel que nous ne développions pas ces systèmes avancés sans prendre en compte, dès le départ, l’approche « d’Integrated by Design ».
Un nouveau cadre pour aller de l’avant
« Se réunir est un début. Rester ensemble, c’est un progrès.
Travailler ensemble, c’est le succès. »
Henry Ford
Nous devons à présent cesser d’ergoter sur la sémantique et plutôt nous concentrer sur la mise en œuvre concrète de notre plan d’action. Pour relever les défis à venir, surmonter les obstacles visant à une meilleure intégration à tous les niveaux, être prêts à gagner ensemble dans un environnement aérien et spatial contesté, et contribuer efficacement à la manœuvre interarmées, l’AAE et l’USAF pourraient ainsi renforcer leur coopération selon plusieurs lignes d’engagement, actuellement à l’étude par nos états-majors respectifs.
La première concerne la stratégie, les concepts et les doctrines. En effet, l’interopérabilité n’est pas seulement une question de technologie ni de liaison de données. L’impératif d’« Integration by Design » du général Brown prend racine dans la compréhension commune des stratégies et des menaces futures ainsi que dans la définition concertée des concepts et doctrines futurs. Ainsi, les « wargames », les scénarios, les exercices de simulation (TTX) ou la planification conjointe constituent des outils utiles pour aider à améliorer la compréhension mutuelle des enjeux autour de l’évolution de la puissance aérienne et des programmes futurs. Loin d’être exhaustive, la liste comprend (i) l’association homme-machine avec l’émergence de l’intelligence artificielle (Man-Machine Teaming) ; (ii) les effecteurs déportés et le combat collaboratif connecté ; (iii) les stratégies de desserrement aérien résilientes (Agile Combat Employment pour l’USAF et Morane (7) pour l’AAE) ; (iv) le C2 (8) multi-milieux / multi-champs (Joint All Domain C2 et programme ABMS (9) côté américain) ; ou encore (v) les Opérations aériennes à très grande altitude (HAO) (10). Concernant ce dernier point, le ballon espion chinois qui a survolé les États-Unis début février 2023 pourrait ouvrir une nouvelle voie de coopération entre l’USAF et l’AAE. Alors que la France publiera prochainement sa stratégie d’opérations dans l’espace aérien supérieur, le président Biden vient, lui, d’annoncer qu’un travail d’analyse rassemblant les différentes agences américaines était en cours « afin d’étudier les implications politiques plus larges en matière de détection, d’analyse et d’élimination des objets aériens non identifiés volant dans cette tranche d’altitude et posant des risques en matière de sécurité ou de sûreté ».
Les progrès en matière de partage d’informations classifiées sont, en outre, nécessaires et essentiels pour le succès des opérations multilatérales et bilatérales, comme évoqué précédemment. Par conséquent, l’AAE et l’USAF doivent s’efforcer de surmonter les obstacles institutionnels en inversant le paradigme actuel et permettre un partage plus fluide et plus routinier d’informations opérationnelles classifiées.
L’AAE et l’USAF reconnaissent également le double intérêt des exercices conjoints, tant pour améliorer la préparation opérationnelle commune, que pour synchroniser les manœuvres de signalement stratégique, chaque fois que cela est possible et souhaitable. La participation de l’AAE à l’exercice Large Scale Global Employment 2023 dirigé par INDOPACOM offre par exemple une triple opportunité : accroître l’interopérabilité, tester les concepts ACE/Morane entre nos forces aériennes et signaler l’engagement de la France à protéger ses intérêts dans la région. De même, Atlantic Trident 2023 et les autres exercices programmés dans la zone offriront des possibilités similaires sur le théâtre européen.
Dans un autre registre, la formation et l’entraînement constituent des lignes d’effort essentielles, qu’il s’agisse des volets académiques, opérationnels ou techniques.
Enfin, l’USAF et l’AAE pourraient renforcer leur coopération en matière de développement capacitaire (y compris en matière d’innovation) de concert avec la Direction générale de l’armement (DGA) et le bureau A5 de l’USAF, dans le cadre du Processus conjoint de supervision coopérative des programmes (Cooperative Oversight of Programs process, COOP).
Parallèlement, l’AAE, l’US Space Force et l’US SPACECOM continueront à faire progresser leurs partenariats dans le cadre du mandat signé en 2022 afin d’améliorer le partage d’informations à des niveaux accrus de classification, de développer de nouvelles possibilités de formation et d’entraînement en commun, et enfin d’être en mesure de conduire à terme des opérations conjointes dans l’espace.
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« Il n’est de fertile que la grande collaboration de l’un à travers l’autre. Et le geste manqué sert le geste qui réussit. Et le geste qui réussit montre le but qu’ils poursuivaient ensemble à celui qui a manqué le sien. »
Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle (1948)
L’AAE et l’USAF doivent continuer à travailler ensemble pour être plus « intégrées structurellement » (« integrated by design »). Cependant, intégration ne signifie pas assimilation et l’AAE devra trouver un équilibre entre la nécessité de la renforcer tout en préservant son autonomie – que ce soit pour la dissuasion nucléaire, pour sa politique industrielle ou la maîtrise des manœuvres de signalement stratégique. Certes, la France est un allié très exigeant, mais c’est avant tout un allié fiable tant pour ses capacités que pour sa volonté d’utiliser la force en cas de besoin. C’est particulièrement vrai dans les domaines aérien et spatial, où la France est – et doit rester – un acteur de premier plan, aux côtés des États-Unis.
En bref, la France et les États-Unis doivent continuer de favoriser une réflexion globale dans les domaines aérien et spatial, de discuter des menaces et des défis et, surtout, de proposer des orientations concrètes. Quatre mots-clés doivent façonner notre réflexion : disponibilité des forces, préparation opérationnelle, soutenabilité de l’effort et maintien d’interopérabilité. Quatre principes clés pour être en mesure de faire face ensemble à un avenir toujours plus compétitif.
Enfin, le nouveau cadre proposé est l’occasion de nous nourrir des expériences et des perspectives de chacun afin de faciliter les futurs engagements militaires et de protéger nos intérêts communs en matière de sécurité. Nous ne pouvons qu’être plus forts ensemble et, comme le disait le célèbre aviateur et écrivain français Antoine de Saint-Exupéry, « il n’y a de fertilité que dans la collaboration de l’un à travers l’autre ». ♦
(1) Schmitt Olivier, Allies That Count: Junior Partners in Coalition Warfare, Georgetown University Press, 2018, 264 pages.
(2) Cela est d’ailleurs vrai pour n’importe quel autre pays européen qui s’engagerait dans une coalition au côté de Washington.
(3) Lecornu Sébastien et Austin Lloyd, Déclaration conjointe d’intention entre la France et les États-Unis, 30 novembre 2022 (https://www.defense.gouv.fr/).
(4) Quand bien même cette opération s’est déroulée en l’absence d’une défense aérienne crédible côté syrien.
(5) Lecornu Sébastien et Austin Lloyd, op. cit.
(6) Dialogue bilatéral semestriel où sont discutées les questions liées au spatial de défense au niveau politico-militaire.
(7) Mise en œuvre réactive de l’arme aérienne. Le nom est aussi un hommage à des pionniers de l’aéronautique.
(8) Commandement et contrôle.
(9) Advanced Battlefield Management System.
(10) Les Higher Airspace Operations comprennent la tranche d’altitude comprise entre 20 et 100 km.