Depuis l’avènement de l’aviation, la technologie a façonné la guerre aérienne. Face au durcissement des menaces, l’agilité, la réactivité comme la résilience doivent guider les réflexions stratégiques sur l’emploi de l’arme aérienne. Parce qu’elles favorisent vitesse, portée et précision, les technologies émergentes et disruptives permettront notamment d’améliorer la génération de force et l’endurance. Dans la compétition qui s’annonce, la transformation numérique, véritable catalyseur, est au cœur des enjeux.
Les technologies émergentes et le futur de la guerre aérienne
Depuis l’avènement de l’aviation, la technologie a toujours façonné le visage de la guerre aérienne. Les progrès de la microélectronique dans les années 1970 l’ont rendue encore plus létale et décisive comme l’a démontré, deux décennies plus tard, le succès retentissant de la guerre du Golfe (1991). La suprématie aérienne est devenue, dans le moment unipolaire qui a suivi la chute de l’URSS, l’un des instruments de la grande stratégie américaine, lui assurant une domination quasi incontestée de l’espace aérien et de l’espace extra-atmosphérique (1). Pour contrer cet avantage asymétrique, la Chine et la Russie ont mis sur pied des postures de Déni d’accès et d’interdiction de zone (A2/AD). Ces dernières, d’abord destinées à contrer l’avantage comparatif écrasant des Occidentaux dans le domaine aérien, se sont progressivement muées en outil de « sanctuarisation agressive » (2) articulé autour de capacités de frappes à longue distance, de défense antiaérienne et contre-spatiale, mais également du cyber et de la guerre électronique.
La guerre en Ukraine et les tensions croissantes dans le détroit de Taiwan actent l’entrée dans une ère de compétition interétatique marquée par la désinhibition de la force, le nivellement technologique et la contestation des espaces communs. Dans ce nouveau contexte stratégique, la lutte pour le contrôle des différents milieux annonce en creux un retour de la puissance aérienne dans son mode d’expression principal, c’est-à-dire l’utilisation de la force pour acquérir ou contester la maîtrise de l’espace aérien (3). La dynamique technologique qui accompagne l’affrontement dans ce milieu fait réémerger la question des technologies émergentes et des ruptures potentielles qu’elles pourraient engendrer dans la conduite de la guerre aérienne. Cet article se propose d’en donner un aperçu en dessinant les contours de l’action aérospatiale future.
L’architecture C4ISR (4) et la maîtrise du spectre électromagnétique : nouveaux points focaux de la campagne aérienne
L’absence en trompe-l’œil de la supériorité aérienne dans le conflit ukrainien (5) pourrait laisser croire – à tort – qu’à l’avenir les engagements de haute intensité devront s’envisager sans couverture aérienne. Cependant, face à la montée en gamme des menaces, la maîtrise du ciel demeure plus que jamais centrale : en premier lieu, parce que sans couverture aérienne les forces terrestres sont vulnérables aux bombardements ennemis ; ensuite, parce que l’arme aérienne est un maillon essentiel de la chaîne C4ISR qui permet de frapper dans la profondeur, y compris dans une ambiance électro magnétique dégradée (6). Dans les conflits qui se dessinent, l’obtention temporaire de la supériorité aérienne demeurera essentielle pour créer localement des « bulles d’hyper-supériorité » dans une approche Multi-milieux multi-champs (M2MC). Elle sera en particulier l’un des maillons d’un Réseau multi-senseurs multi-effecteurs (RM2SE) permettant de prendre ponctuellement l’ascendant opérationnel sur l’adversaire. Loin d’être marginalisée, la puissance aérienne va, au contraire, s’étoffer pour concilier les exigences de supériorité qualitative (7) et quantitative (8), de maîtrise du spectre électromagnétique (EM), d’intégration M2MC et d’interopérabilité.
Pour relever ces défis et contrer, par la supériorité technologique, des adversaires revenus à parité (9), les États-Unis ont lancé dès 2014 une troisième stratégie de compensation (10) en tirant profit des avancées technologiques dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotique. Cette stratégie de compensation s’appuie notamment sur la combinaison de capacités émergentes et de nouveaux concepts d’emploi, centrés sur l’emploi des drones et des systèmes autonomes (11). Comme toute stratégie, elle a une dimension dialectique. Les stratégies des moyens russe et chinoise peuvent se lire comme un mouvement d’ajustement à la 3rd Offset américaine. En réaction à l’importance croissante de l’architecture C4ISR et de la connectivité dans les concepts d’opérations américains (12), Pékin et Moscou ont donc cherché à renforcer leurs capacités contre-C4ISR et de guerre électronique. La création en 2015 de la Force de soutien stratégique (FSS) (13) témoigne de la volonté chinoise d’opérationnaliser le concept de System Destruction Warfare pour mener l’adversaire à la paralysie cognitive (14). Dans l’approche de la « guerre intelligente » chinoise, les technologies comme l’IA, le Cloud Computing et les opérations en essaim joueront un rôle prépondérant, jusqu’à altérer les conditions de la victoire elle-même (15).
L’action aérospatiale en 2040 : un contexte d’émergence favorable pour les technologies de rupture
Appréhender l’impact des technologies émergentes et de rupture sur la guerre aérienne nécessite donc de fixer un cadre clair. Premièrement, nous devons tenir compte des cultures stratégiques, des écosystèmes d’innovation nationaux et des scénarios d’engagements possibles tout en intégrant les trajectoires capacitaires et les ordres de batailles existants. Deuxièmement, nous devons nous placer à un horizon suffisamment éloigné pour que des technologies encore émergentes à ce stade puissent atteindre le niveau de maturité nécessaire pour produire des effets significatifs sur la manière d’employer la puissance aérienne. À l’inverse, il nous faut exclure de notre approche les technologies dont le développement demeure trop incertain ou dont l’arrivée à maturité dépasse un horizon prospectif raisonnable. C’est pourquoi 2040 paraît un choix judicieux. Troisièmement, dans la mesure où la puissance aérienne revêt différents aspects et où elle concourt à la réalisation d’effets variés au profit des armées et de la puissance publique, il apparaît nécessaire de se focaliser sur les missions les plus technologiquement intensives. Cela ne signifie pas que des ruptures technologiques dans d’autres applications de la puissance aérienne n’auront pas d’implications stratégiques majeures (16), mais plutôt que la diversité des briques technologiques et la multiplicité de leurs interactions dans l’environnement opérationnel futur sont un des facteurs pouvant conduire à l’émergence de nouveaux concepts d’emploi et à une amélioration substantielle de l’efficacité militaire sur le champ de bataille.
À l’horizon 2040, les premières capacités opérationnelles des systèmes de combat aériens de dernière génération devraient avoir été déclarées. Les États-Unis auront d’ici là intégré le Next Generation Air Dominance (NGAD) et des drones d’accompagnements (Collaborative Combat Aircraft) (17) à leurs inventaires où ils côtoieront notamment les quelque 225 B-21 qui devraient alors être en service. La panoplie des munitions aéroportées devrait s’étoffer avec des missiles de croisière hypersoniques (18), des missiles contre les Systèmes intégrés de défense aérienne (IADS) (19) ou encore des missiles air-air à très longue portée (20). Ils sont destinés à doter l’US Air Force de missiles de classe équivalente au Meteor européen, au R-37M russe ou au PL-17 chinois dont la portée est estimée à environ 400 km.
Les Européens et leurs partenaires devraient, de leur côté, accueillir les premiers appareils issus des programmes Global Combat Air Program (GCAP) (21) et du Système de combat aérien du futur (Scaf) (22) ainsi que les drones associés.
Les Russes devraient, quant à eux, avoir intégré dans leur arsenal pas moins de 76 chasseurs furtifs Su-57 Felon et des drones de combat Su-70 Okhotnik-B.
Enfin, différentes versions des J-20 et J-31 devraient être en service au sein de l’armée de l’air et de la marine chinoise (23). Une large panoplie de drones pourrait compléter ce dispositif, offrant des capacités inédites à Pékin. Sans atteindre l’exhaustivité, méritent d’être signalés le drone de reconnaissance supersonique WZ-8, les drones de combat furtifs GJ-11, WZ-3000 et FH-97, le drone de guerre électronique FH-95 (24) ou encore les drones de surveillance à Haute altitude et longue endurance (HALE) tels que le WZ-7 Soar Dragon et le Divine Eagle. Ce dernier est doté d’un fuselage double intégrant un radar bi-statique à basse fréquence dont la fonction pourrait être de détecter les appareils furtifs, ce qui pourrait limiter la liberté d’action des États-Unis et de leurs alliés mettant en œuvre de tels appareils. Cela pourrait également altérer les calculs stratégiques américains sur les coûts d’une confrontation armée. Bien sûr, nous n’oublions pas le rôle prépondérant que joueront pour chacun des compétiteurs stratégiques les constellations satellitaires, défilantes ou non, en matière de C4ISR, de ciblage et d’alerte avancée. Dans ce domaine également, la Chine devrait faire jeu égal dans sa zone d’intérêt avec les États-Unis (25).
Cartographie des technologies émergentes et de rupture dans le domaine aérospatial
Dans cet environnement stratégique, quelles sont les promesses des technologies émergentes et de rupture ? Pour le définir, il convient dans un premier temps de définir ce qu’elles sont et, dans un second temps, ce qu’elles pourraient changer dans la conduite de la guerre aérienne. Plusieurs définitions existent concernant les technologies émergentes et de rupture. Si l’Agence européenne de défense (AED) et l’Otan se rejoignent sur les grands domaines d’application des Technologies émergentes et de rupture (EDT) (26), ils diffèrent dans leur interprétation : pour la première, il s’agit de technologies amenées à changer radicalement la conduite de la guerre en une ou deux générations (27) alors que la seconde distingue les technologies de rupture (28) des technologies émergentes (29). En outre, l’Otan précise que ces technologies peuvent se combiner et conduire à développer des applications disruptives, au croisement des systèmes intelligents, interconnectés, distribués et digitaux (I2D2) (30). Toutefois, cette taxonomie ne permet pas de percevoir d’un point de vue pratique le potentiel disruptif de ces technologies dans le domaine aérospatial. Il faut donc se tourner vers d’autres classements plus opératoires, détaillant les briques technologiques elles-mêmes. Le Critical Technology Tracker en recense 44 (31), alors que d’autres classements évaluent à près de 200 les technologies qui devraient affecter la sécurité militaire dans les trente prochaines années (32). En France, le Document de référence de l’orientation de l’innovation de défense (DrOID) 2022 donne quelques précisions sur le socle des technologies émergentes de défense : capteurs quantiques (micro-horloge atomique ultra-stable miniaturisée, analyseur spectral), matériaux furtifs, protections balistiques, matériaux hautes températures, textiles fonctionnalisés, fabrication additive, traitements radar, nouvelles technologies optroniques (sources laser, imagerie active 3D, efficacité énergétique…) (33).
L’environnement aérospatial des opérations tel qu’il semble se dessiner s’inscrit dans une dynamique de superposition des transformations des capacités militaires (34). Il se caractérise par une diminution tendancielle de l’importance du volume de feu et de la protection au profit du développement de systèmes d’armes favorisant la vitesse, la portée et la précision mais également les capacités permettant de gagner la compétition « détection-évasion » (35). Les technologies émergentes et de rupture pourraient donc être classées arbitrairement en fonction de leurs impacts potentiels sur les caractéristiques suivantes de la puissance aérienne : vitesse, portée, précision, détection, évasion, saturation, maîtrise du spectre EM et génération de force. Le tableau ci-contre présente une cartographie possible de l’usage des technologies émergentes et de rupture dans l’action aérospatiale future.
Bien qu’il soit impossible de développer l’ensemble des cas d’usage présentés dans ce tableau, force est de reconnaître que le potentiel de certaines de ces ruptures technologiques risque de bouleverser le visage de la guerre aérienne. Alors que la portée, la précision et la vitesse seront accrues par le développement de nouveaux matériaux et modes de propulsion, l’IA, le recours aux systèmes autonomes et la connectivité vont contribuer à accélérer la chaîne d’engagement. Ensemble, ils renforceront l’importance de la prise de décision humaine dans une logique de collaboration homme-machine. Dans ce contexte, l’IA permettra de générer une masse agile grâce à un réseau distribué d’agents intelligents capables de collecter, calculer, interpréter, partager et d’agir dans le cadre des paramètres fixés par l’humain (36).
Comme le rappelle Paul Scharre, vice-président et directeur scientifique du Centre for a New American Security (CNAS), « les métriques de la puissance militaire ont changé à l’ère du numérique. […] Les navires, les avions, les chars et les troupes au sol comptent toujours, mais ce qui compte davantage sont leurs capacités digitales : des capteurs pour détecter l’ennemi, des algorithmes pour traiter les données, des réseaux pour transmettre l’information, un C2 [Commandement et contrôle] adapté pour prendre des décisions et des munitions intelligentes pour frapper les objectifs » (37). Témoin de la transformation à l’œuvre, le général Masaki Oyama, responsable du développement du programme GCAP au sein de l’Agence japonaise pour l’acquisition, la technologie et la logistique (ATLA) déclarait qu’alors que le coût des Systèmes de communication intégrée (ICS) et de l’électronique embarquée (Integrated Sensing and Non Kinetic Effects – ISANKE) devrait s’élever à 25 % du coût total du programme – contre environ 10 à 15 % dans les programmes de la génération précédente –, ces derniers contribueraient pour plus de 50 % de l’efficacité militaire globale du système (38).
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Avec la qualification en mars 2023 du standard F4.1 du Rafale, l’Armée de l’Air et de l’Espace est, elle aussi, aux avant-postes des transformations en cours. Ce standard, en particulier, offre des « capacités accrues d’échanges de données [et] une meilleure protection contre les menaces cyber » (39). La France entre ainsi de plain-pied dans l’ère du combat collaboratif connecté et pave ainsi la voie vers le Scaf.
Face au durcissement des menaces, l’agilité, la réactivité comme la résilience doivent guider les réflexions stratégiques sur l’emploi de l’arme aérienne. Le développement de nouveaux concepts logistiques à l’image du concept Agile Combat Employment américain pourrait, par exemple, permettre de générer et de déployer des forces de manière plus réactive. Là encore, l’apport des technologies émergentes sera décisif et doit s’inscrire dans une approche globale, favorisant l’interopérabilité opérationnelle, technique et logistique.
Enfin, il convient de garder à l’esprit qu’une innovation est d’abord le fruit de la rencontre entre une technologie, un usage et une volonté. La victoire dans les opérations aériennes futures viendra donc autant de l’appropriation par les aviateurs des technologies émergentes que de la volonté des armées d’engager les transformations nécessaires pour accueillir les nouvelles réalités de la guerre. Dans la conflictualité qui s’annonce, la transformation numérique, parce qu’elle est le catalyseur des technologies les plus disruptives, est au cœur des enjeux de modernisation. D’elle dépend la supériorité opérationnelle des forces aériennes de demain. ♦
(1) Posen Barry R., « Command of the Commons: The Military Foundation of U.S. Hegemony », International Security, vol. 28, no 1, juillet 2003, p. 8 (http://web.mit.edu/SSp/people/posen/commandofthecommons.pdf).
(2) Rosselet Mélanie, « “La crise ukrainienne a aussi une dimension nucléaire” », Le Monde, 2 février 2022.
(3) La distinction introduite par Julian Corbett entre stratégie de contrôle et stratégie de déni est également valable dans le milieu aérien. L’emploi, bien que limité, des moyens aériens et de défense sol-air ukrainiens constitue une menace résiduelle que les forces aériennes russes doivent prendre en compte. Ils incarnent le concept de « flotte en vie » qui peut être mis en œuvre dans le cadre stratégie de déni du faible au fort.
(4) Command, Control, Communication, Computer, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance.
(5) Pappalardo David, « Guerre aérienne en Ukraine : le problème de Diagoras », Le Rubicon, 5 août 2022 (https://lerubicon.org/).
(6) Des moyens de guerre électronique russes, et notamment de brouillage GPS, ont par exemple été employés en Ukraine pour dégrader le guidage des munitions à guidage GPS. Le ciblage dynamique d’objectifs fixes ou mobiles reste possible, même en ambiance brouillée, grâce à la désignation laser ou, dans une moindre mesure, au guidage inertiel. Mizokami Mike, « How Russian Jamming Is Foiling Ukraine’s GPS-Guided Bombs », Popular Mechanics, 20 avril 2023 (https://www.popularmechanics.com/military/weapons/a43591694/russian-jamming-gps-guided-bombs/).
(7) En 2030, près de 1 600 avions de combats polyvalents seront encore stationnés en Europe : 600 Lockheed Martin F-35, 300 Dassault Rafale, 450 Eurofighter Typhoon et 230 SAAB Gripen.
(8) Développement de plateformes d’accompagnement semi-autonomes (Remote Carriers) et de munitions intelligentes à coûts maîtrisés, permettant par exemple d’augmenter les portées de détection, de limiter l’attrition humaine ou de saturer les défenses adverses.
(9) Bronk Justin, « Russian and Chinese Combat Air Trends: Current Capabilities and Future Threat Outlook », Whitehall Report 3-20, RUSI, 52 pages (https://static.rusi.org/russian_and_chinese_combat_air_trends_whr_final_web_version.pdf).
(10) La 3rd Offset Strategy est lancée en novembre 2014 par le secrétaire à la Défense américain Chuck Hagel dans le cadre de l’initiative d’innovation de défense (Defense Innovation Initiative – DII). Elle visait à assurer la supériorité technologique des États-Unis dans le but de contrer le rattrapage technologique et de conserver un avantage compétitif sur leurs principaux compétiteurs stratégiques.
(11) Krepinevich Jr Andrew T, The Origins of Victory: How Disruptive Military Innovation Determines the Fates of Great Powers, Yale University Press, 2023, p. 495.
(12) Le Joint All Domain Command and control (JADC2) ou encore l’Air Sea Battle s’appuient sur la supériorité informationnelle et l’agilité devant découler de l’intégration des progrès technologiques dans le domaine de l’IA, de la connectivité, de la robotique ou encore de l’espace.
(13) La FSS chinoise est notamment chargée de conduire les opérations dans le cyberespace et dans l’espace extraatmosphérique. Elle est également responsable du renseignement militaire et de la guerre électronique.
(14) « Perspective on the Evolution of Winning Mechanism in Intelligent War », 26 avril 2022 (https://www.lwxsd.com/).
(15) Wu Mingxi, Zhu Qichao et Pang Chaowei, Intelligent Warfare: Prospects of Military Development in the Age of AI, 1re éd., London, Routledge, 2022, p. xvi.
(16) L’Air Force Research Laboratory (AFRL) travaille par exemple sur un projet d’avant-garde consistant à utiliser une fusée cargo pour transporter jusqu’à 100 tonnes de fret au plus près des théâtres d’opérations afin d’accélérer de manière significative la logistique stratégique. AFRL, « Rocket Cargo For Agile Global Logistics » (https://afresearchlab.com/).
(17) Dans le cadre de la requête budgétaire pour l’année fiscale 2024, la commande initiale s’élève à 200 NGAD et 1 000 CCA. Ces chiffres ne correspondent qu’à une première tranche et sont établis sur la base de 2 CCA par NGAD et 3 par F-35. Marrow Michael, « Next Gen Mumbers: Air Force Plans first “Nominal” buy of 200 NGAD Fighters, 1,000 Drone Wingmen », Breaking Defense, 7 mars 2023.
(18) Air-Launched Rapid Response Weapon (ARRW) et Hypersonic Attack Cruise Missile (HACM).
(19) Tirpak John A., « New SiAW Seen as Modular, Pathfinder Weapon », Air & Space Forces Magazine, 15 juin 2022 (https://www.airandspaceforces.com/).
(20) L’AIM-260 Joint Advanced Tactical Missile (JATM) et le Long Range Engagement Weapon (LREW) sont les principaux missiles air-air à très longue portée en cours de développement aux États-Unis, le premier étant destiné à être emporté dans les soutes internes des chasseurs furtifs alors que le second, plus massif et équipé de statoréacteur, devrait être emporté sous pylône externe. Cf. Hollings Alex, « America has 6 New Air-To-Air Missiles Headed for Service », Sandboxx, 6 mars 2023 (https://www.sandboxx.us/).
(21) Fusion des projets Tempest (Royaume-Uni, Italie et Suède) et F-X (Japon).
(22) Développé par la France, l’Allemagne et l’Espagne.
(23) Bronk Justin, op. cit., p. 32 et p. 41-43.
(24) Xuanzun Liu, « China’s FH-95 Electronic Warfare Drone Passes Performance Test », Global Times, 26 juillet 2022 (https://www.globaltimes.cn/).
(25) Jennings Peter, « The Implications of China’s Military Modernization for Australia and Regional Security » in Bates Gill (dir.), « Meeting China’s Emerging Capabilities: Countering Advances in Cyber, Space, and Autonomous Systems », p. 26. Tzeng Yisuo, « China’s Military Modernization in Autonomous, Cyber, and Space Weapons: Implications for Taiwan », in Bates Gill (dir.), op. cit., p. 38-41.
(26) Le Big Data, l’IA, la robotique et les systèmes autonomes, l’Espace, l’hypersonique, les biotechnologies, les technologies quantiques et les nouveaux matériaux. D’autres classements font intervenir la connectivité ou encore les armes à énergie dirigée.
(27) Loiseau Nathalie, « Beyond pragmatism—Towards the European Defence Union—Opinion Editorial by the Chair of the European Parliament’s Subcommittee on Security & Defence (SEDE) », European Defense Matters, n° 18, 2019, p. 8-9 (https://eda.europa.eu/).
(28) Technologies qui pourraient avoir des effets majeurs voire révolutionnaires sur les activités de l’Alliance au cours de la période 2020-2040.
(29) Celles qui devraient arriver à maturité au cours de la période 2020-2040 et dont les effets sur les activités de l’Alliance ne sont pas encore totalement prévisibles.
(30) NATO Technology Trends Report 2020-2040, 2020, p. 6.
(31) Gaida Jamie, Wong-Leung Jenny, Robin Stephan et Cave Danielle, ASPI’s Critical Technology Tracker: Who is leading the Critical Technology Race ?, Australian Strategic Policy Institute, 2023, p. 8
(32) Mingxi Wu, Zhu Qichao et Pang Chaowei, Intelligent Warfare, op. cit., p. 24.
(33) Agence de l’innovation de défense, Document de référence d’orientation de l’innovation de défense (DrOID) 2022, ministère des Armées, 2022, p. 32 (https://www.defense.gouv.fr/).
(34) Krepinevich Jr Andrew T., op. cit., p. 495. À paraître sur ce sujet, Gros Philippe, Tourret Vincent, Thomas Aude, Tenenbaum Élie et Péria-Peigné Léo, Hypothèses stratégiques et transformations des capacités militaires à l’horizon 2040, Observatoire des conflits futurs, 2022, p. 44-46. Ils identifient notamment parmi les principales transformations actuelles, la diffusion du complexe reconnaissance-frappe, les systèmes autonomes aériens ou encore la transformation des appuis spatiaux. L’intégration M2MC, l’arsenalisation de l’espace, la lutte pour le contrôle des fonds marins (Seabed Warfare), la robotisation du milieu terrestre et la transformation des défenses antiaériennes et antimissiles font partie des transformations émergentes. Pour sa part, et dans une vision holistique, Andrew Krepinevich évoque la « démocratisation de la destruction » comme élément central de la prochaine révolution militaire.
(35) Cette expression nous traduit le moins mal possible la notion de « Hider-Finder Competition » que l’on retrouve dans la littérature stratégique. Krepinevich Jr Andrew T., op. cit., p. 74.
(36) Brose Christian, The Kill Chain: Defending America in the Future of High-Tech Warfare, New York, Hachette Books, 2020, p. 146.
(37) Scharre Paul, Four Battlegrounds: Power in the Age of Artificial Intelligence, W.W. Norton & Company, 2023, p. 278.
(38) White Andrew, « New UK-Japan-Italy Fighter takes Shape, with Electronics Details Emerging », Breaking Defense, 20 mars 2023 (https://breakingdefense.sites.breakingmedia.com/).
(39) Lagneau Laurent, « Le Rafale porté au standard F4.1 a été qualifié par la Direction générale de l’armement », Zone militaire - Opex360.com (https://www.opex360.com/).