L’Armée de l’air est confrontée à de forts engagements opérationnels et doit remonter en puissance. Les ressources humaines de l’institution s’adaptent continuellement à ces contraintes et font évoluer les programmes de formations de tout le personnel, en cohérence et symétrie avec ces dynamiques.
Défis de la formation pour l’Armée de l’air
Pour répondre aux besoins des employeurs, dans un contexte de remontée des effectifs décidée dans le cadre de la dernière Loi de programmation militaire (LPM) et d’engagement opérationnel intense, l’Armée de l’air doit conduire une manœuvre ressources humaines (RH) complexe visant à recruter et former de nombreux jeunes, puis à les fidéliser pour conserver les compétences dans un monde de plus en plus concurrentiel.
Au sein de cette manœuvre RH, la fonction formation est primordiale car elle guide les premiers pas d’un aviateur au sein l’Armée de l’air, déterminants pour la suite de sa carrière. C’est au sein des écoles et de sa première unité qu’il se forgera une place et son identité, sur un socle de savoir-faire et de savoir être essentiels à sa future mission.
La fonction « formation » doit s’adapter en permanence :
• Aux changements sociétaux car les différentes générations, qu’elles soient dénommées Y ou Z, appréhendent différemment leurs parcours dans l’institution que des générations plus anciennes. Avec 3 500 aviateurs à embaucher en 2019, les volumes de recrutement n’ont jamais été aussi élevés. Ainsi, l’enjeu est avant tout de parvenir à former ces jeunes recrues, en répondant à la fois à leurs attentes et à celles de leurs futures unités.
• Aux évolutions des métiers au sein des armées imposées par de nouvelles missions et l’arrivée de matériels technologiquement plus évolués.
• Aux prérequis et niveau des élèves.
• Ou encore aux évolutions des méthodes pédagogiques rendues possibles par le fait numérique qui ouvrent des perspectives en matière de meilleure acquisition des savoirs, de diminution des temps de formation et in fine de moindres échecs.
Adapter l’outil de formation est donc une nécessité pour mieux fidéliser le personnel militaire dès les « écoles de début ». C’est d’ailleurs le gage de sa
pertinence. Quels outils pédagogiques, quelles méthodes et quels cursus président à la transmission de la culture militaire et de l’expertise future de chaque aviateur dans son domaine de spécialité ?
Pour l’Armée de l’air, la capacité d’offrir à son personnel un cadre de formation et de travail performant permettra à chaque aviateur d’aborder sereinement et efficacement son premier emploi, qu’il soit officier, sous-officier ou militaire du rang (la formation de ces derniers étant assurée au sein des unités d’affectation).
Chaque école ou entité de formation de la Direction des ressources humaines de l’Armée de l’air (DRHAA) s’inscrit aujourd’hui dans cette dynamique d’adaptation au changement, pleinement intégrée dans le méta-projet « DRHAA 4.0 » qui vise à moderniser l’ensemble des processus RH de l’Armée de l’air.
Formation des sous-officiers
Formation militaire
Les Élèves sous-officiers (ESO) de l’Armée de l’air sont issus de plusieurs voies : recrutement « Arpètes » (200 élèves par an), recrutement ab initio (plus de 1 350 élèves par an) et accès au corps des sous-officiers offert à certains militaires techniciens de l’air.
Les « Arpètes » intègrent l’École de l’enseignement technique de l’Armée de l’air (EETAA) à Saintes en classe de 1re pour une scolarité de deux ans afin d’obtenir un baccalauréat général, technologique ou professionnel. Ils y suivent également la formation militaire initiale validée par un Certificat d’aptitude militaire (CAM). Les jeunes élèves sous-officiers qui s’engagent dans l’Armée de l’air titulaires au minimum d’un baccalauréat rejoignent quant à eux l’EFSOAA (1) de Rochefort où ils commencent leur parcours par la période de formation militaire initiale jusqu’au CAM.
Cette formation militaire initiale a été adaptée ces dernières années et répond notamment aux besoins en termes d’engagement sur le territoire national (opération Sentinelle). Cette étape est cruciale pour nos jeunes recrues qui viennent de quitter leur cocon familial et ont de fortes attentes en s’engageant dans l’Armée de l’air. Elle consiste avant tout à en faire des militaires, mais fait reposer sa pédagogie sur un encadrement de proximité stable et attentif, en mesure de répondre à leurs interrogations diverses. Ainsi, chacun trouve très vite sa place dans l’institution. Il faut impérativement garder à l’esprit que les nouvelles générations cherchent davantage de sens à ce qu’elles font que celles qui les ont précédées.
Formation de spécialiste
Après l’obtention du CAM, les ESO commencent leur formation de spécialiste à Rochefort pour les métiers techniques et dans d’autres centres pour les différents métiers (commandos, infrastructure, RH, contrôleurs, pompiers de l’air, etc.).
Les réformes récentes dans le domaine de la formation portent principalement sur les métiers techniques. L’EFSOAA est un Organisme de formation à la maintenance (OFM) aéronautique agréé, au titre de la navigabilité, FRA 147. Il délivre des cursus de formation découpés en modules conformes aux standards de la navigabilité. Cette conception modulaire des programmes permet notamment la mise en place de formations différenciées, qui prend en compte les acquis des élèves intégrant l’école.
Le continuum de formation entre l’EETAA, ou les établissements proposant le baccalauréat professionnel aéronautique, et l’EFSOAA est ainsi particulièrement valorisé pour les bacheliers ayant suivi les options « système » ou « avionique ». Les formations de cursus à Rochefort sont en effet réduites de 16 semaines pour la formation « vecteur » et de 12 semaines pour la partie « avionique ». Ces formations différenciées permettent de véritablement optimiser la durée de formation à Rochefort, et d’affecter les jeunes sous-officiers plus tôt dans leurs unités opérationnelles.
Pour les jeunes engagés qui auraient, dans un cursus civil, validé un parcours complet « formation de base navigabilité (PART 147) », seul un complément de formation aux métiers de la défense (réglementation étatique, logistique) d’une durée de 12 semaines est réalisé. Pour cette population, la formation dispensée à Rochefort passe ainsi de 46 à 12 semaines seulement. Là encore, cette démarche offre à l’Armée de l’air un gain de temps opérationnel significatif.
Par ailleurs, l’école a revisité l’ensemble de ses formations, notamment pour s’assurer qu’il n’existait pas de doublons. Mais elle souhaite également généraliser à l’ensemble des spécialités techniques le principe des stages en immersion dans les unités de maintenance, avec pour bénéfice immédiat de motiver davantage les ESO pendant leur scolarité.
École moderne, résolument tournée vers la préparation de l’avenir, l’EFSOAA est le « hub de formation » des sous-officiers de l’Armée de l’air pour la partie militaire et les formations techniques. Elle leur offre, grâce à la qualité de ses formations, un parcours professionnel qualifiant. L’EFSOAA livre ainsi aux forces des spécialistes motivés, alliant savoir-faire et savoir être, formés au juste besoin, à chaque étape de leur carrière.
Engagée dans un projet majeur de numérisation du contenu des formations dispensées, l’EFSOAA s’inscrit délibérément sur la voie de la modernité et de l’excellence, afin de former au bon niveau et au juste besoin les sous-officiers dont l’Armée de l’air a besoin.
À ce titre, la DRHAA a généralisé une nouvelle approche qui a également permis de revoir les cursus et les programmes de formation militaire et professionnelle. Appelé, RAC, pour « Référentiel actualisé des compétences », cette méthodologie consiste à actualiser, avec l’ensemble des employeurs, les compétences réelles que doivent détenir les aviateurs dans les différentes spécialités. Une fois que cette démarche est réalisée, les écarts avec ce qui se pratique sur le terrain sont mesurés. L’approche RAC permet alors d’identifier très objectivement les enseignements ou pratiques dépassés, qui peuvent ainsi être abandonnés. Pour être efficace dans la durée, cette approche vertueuse doit se répéter tous les cinq ans pour chaque spécialité afin d’être certain que les personnels de l’Armée de l’air disposent des compétences en adéquation avec l’exercice de leur métier.
Formation des officiers
Quelle que soit la nature de leur recrutement, externe ou interne, tous les officiers de l’Armée de l’air commencent leur formation à l’École de l’air (EA) de Salon-de-Provence. Dans un contexte de transformation profonde de l’Armée de l’air et du monde de l’enseignement supérieur, l’EA se devait d’évoluer pour rester une grande école, en mesure de préparer les jeunes générations d’officiers aviateurs aux défis actuels et futurs. Ainsi l’EA est-elle devenue au 1er janvier 2019 un Établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel de type Grand établissement (EPSCP-GE). Ce nouveau statut offre de nombreux atouts :
1. La maîtrise et la diversification de l’offre de formation. Les besoins opérationnels de l’Armée de l’air ne cessent de croître et de se diversifier. Pour y répondre, l’École de l’air garantit désormais une diplomation ciblée des élèves-officiers. Se positionner ainsi dans le premier cercle de l’enseignement supérieur assure l’attractivité de l’École vis-à-vis des enseignants-chercheurs et assoit la crédibilité des diplômes délivrés.
2. Le développement de la recherche et innovation. L’EA entend poursuivre les activités initiées par le Centre de recherche de l’Armée de l’air (CReA). S’appuyant sur le Centre d’excellence Drone et la récente chaire « cyber résilience aérospatiale », l’École capitalise sur son expertise acquise dans les domaines civilo-militaires tels que la cyber-sécurité, les drones et le spatial. L’agilité et la visibilité procurées par son nouveau statut offrent, d’ores et déjà, des opportunités nouvelles de coopération et de projets avec des partenaires tels que l’Onéra (2), le Cnes (3), le CEA (4) et l’Université d’Aix-Marseille.
3. L’ouverture à de nouveaux partenariats. Vertueux et équilibrés, les partenariats avec les mondes universitaire, scientifique ou militaire, au niveau local, national et international sont facilités par le nouveau statut de l’École de l’air qui affiche son ambition de devenir une académie référente de la formation des officiers aviateurs en Europe. L’EA est déjà membre associé du groupe ISAE (5).
4. L’autonomie de gestion. Le statut de Grand Établissement confère, de fait, une forme d’autonomie budgétaire et décisionnelle. Ainsi, le directeur général de l’École est désormais doté de leviers d’action afin d’améliorer l’entretien et le développement du site de Salon-de-Provence. Administrée par un conseil d’administration et commandée par un directeur général, officier général de l’Armée de l’air, l’École de l’air rejoint les rangs des grands établissements tels que Polytechnique ou l’École navale.
L’EA a pour mission de former des officiers aviateurs aptes à commander, à maîtriser des systèmes d’armes aéronautiques complexes en vol comme au sol, et à devenir les référents des opérations militaires propres à la troisième dimension. Pour y parvenir, l’EA développe trois axes de formation : une formation militaire exigeante, une formation académique de haut niveau délivrant un diplôme d’ingénieur accrédité CTI (6), et une formation aéronautique initiale concrétisée par l’obtention du Brevet de pilote de planeur et la découverte du vol moteur.
La formation militaire initiale du chef et du combattant repose tout d’abord sur la pratique soutenue d’activités sportives et de l’instruction sur les techniques de combat élémentaires, les rudiments de la vie en campagne et l’évasion. C’est également au cours de cette période que les élèves-officiers obtiennent leur brevet initial de parachutisme militaire et suivent une formation au commandement dispensée par les cadres de l’École sous forme de cours (théoriques et éthiques) et de stages pratiques (mise en situation).
La formation académique propose trois cours, selon le niveau de recrutement :
1. Le Cours de Master (CMEA) (recrutement « Externe », ex-EA) conduisant à l’obtention d’un des diplômes suivants :
• Ingénieur de l’École de l’air.
• Master d’études politiques et diplôme de l’IEP d’Aix-en-Provence.
• Master de l’Université d’Aix-Marseille.
2. Le Cours de Licence (CLEA) (recrutement « Interne », ex-EMA) conduisant à l’obtention d’une des licences suivantes délivrées par l’Université d’Aix-Marseille :
• « Systèmes aéronautiques et spatiaux ».
• « Management public ».
• « Systèmes informatiques et logiciels, option “développement et administration Intranet et Internet” ».
3. Le Cours consacré à la formation militaire et générale de l’Officier (COEA) dédié aux officiers issus du rang, officiers sous contrat, volontaires aspirants, officiers de réserve ainsi qu’aux élèves de l’École polytechnique, de l’ENSTA(7)-Bretagne et aux élèves IMI (8).
Enfin, la formation aéronautique vise à transmettre le savoir – savoir-faire et savoir être –, nécessaire à la poursuite d’une carrière aéronautique de nos jeunes recrues dans le Personnel navigant (PN) de l’Armée de l’air, en tant que pilote ou Nosa (9). Le concept de « formation par le succès » est en cours de mise en place et vise désormais à construire un pronostic de réussite encore plus solide pour cette population. Celle-ci consiste, entre autres, à évaluer précisément l’élève en amont de sa formation en vol et ainsi affiner un pronostic de réussite dans la spécialité PN. Cette évaluation s’appuie sur quatre piliers pour mesurer les chances de succès de l’élève. Avant d’être orienté dans la filière navigante, celui-ci aura donc fait la preuve de son potentiel pour réussir et bénéficiera d’instructeurs de qualité et de programmes de formation modernes, adaptés à ses capacités d’apprentissage.
• Le premier pilier est celui de l’évaluation initiale. Les candidats sont amenés à passer des tests psychomoteurs et psychotechniques établis par le Centre d’études et de recherches psychologiques Air (Cerpair). Ils seront complétés sous peu par le « test de rapidité de structuration » dont l’objectif est d’évaluer la capacité des candidats à gérer un système d’armes complexe. Par ailleurs, l’élève est évalué dans les domaines cognitif (raisonnement) et conatif (personnalité et comportement, implication au sein d’un groupe).
• Le deuxième pilier consiste à évaluer l’élève-pilote ou navigateur par ses cadres de proximité selon sept critères. Cette évaluation prend notamment en compte les réactions de l’individu par rapport à la vie militaire. Si les capacités cognitives et psychomotrices sont des parties importantes du moteur de l’élève, sa motivation et son énergie sont le carburant qui fera fonctionner ce moteur. En suivant l’élève tout au long de son parcours académique, les évaluateurs peuvent réellement apprécier la volonté et la capacité de l’élève à réussir en tant que PN.
• Le troisième pilier de l’évaluation concerne la formation au vol à voile. Cette étape obligatoire constitue un troisième filtre essentiel pour la filière PN. Les officiers de carrière effectuent régulièrement des périodes bloquées dans les escadrons d’instruction au vol à voile de l’Armée de l’air (Salon-de-Provence, Romorantin et Saintes) tandis que les futurs PN officiers sous contrat réalisent une formation plus courte sur planeur à Salon-de-Provence. Là encore, c’est non seulement la progression de l’élève mais aussi son comportement, sa capacité d’intégration et sa motivation qui sont évalués et intégrés dans le pronostic final.
• Le quatrième et dernier pilier de l’évaluation est un stage de pré-orientation qui se déroule sur la BA 709 de Cognac. Les élèves réalisent cinq vols sur Grob G 120 ainsi que quatre missions sur simulateur. Ce stage permet d’apprécier le comportement en vol et au sol des élèves et ainsi d’émettre un pronostic de réussite dans la formation PN.
Enfin, une commission d’orientation est réunie au cours de laquelle l’élève est reçu. De manière individuelle, les membres de la commission lui expliquent comment il a été évalué et expriment leur avis sur ses possibilités à continuer ou non dans cette voie.
Avec la « formation par le succès », la sélection ne s’opère donc plus au cours de la formation en vol, mais avant l’intégration dans la filière PN. L’outil de formation de l’Armée de l’air gagne alors en performance. La formation en vol du pilote et du navigateur va également connaître un nouvel élan de modernisation avec l’arrivée de nouveaux avions-écoles comme le PC-21 qui dispose d’un système d’armes similaires aux avions de 4e génération utilisés au sein des forces (Rafale en particulier).
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Avec pour fil rouge l’attractivité et la fidélisation des aviateurs, les écoles de formation initiale ont clairement relevé le défi d’une formation en constante adéquation avec les besoins de l’Armée de l’air et les attentes des nouvelles générations. Cette évolution permanente se poursuit désormais par le biais de l’intégration de la puissance des outils digitaux dans les méthodes pédagogiques.
La « Smart School »
L’engagement opérationnel intense de l’Armée de l’air sur le territoire national, comme en opérations extérieures, ainsi que l’augmentation sensible des flux de recrutement se concrétisent par d’importantes contraintes sur les ressources humaines. Elles pèsent à la fois sur la formation initiale (population d’instructeurs en tension) et sur la régénération organique en unité (manque de cadres expérimentés pour parrainer les plus jeunes). Forte de ce constat, l’Armée de l’air affiche désormais une véritable ambition digitale pour son outil de formation. Elle cherche ainsi à proposer une nouvelle offre qui optimise les temps de formation tout au long des carrières (alternance et continuum vers les unités), tout en délivrant des enseignements de haut niveau, facilités par la puissance pédagogique du digital, et répondant aux attentes fortes des nouvelles générations. Ce projet de digitalisation de la formation dans l’Armée de l’air est baptisé « Smart School ».
Pour répondre aux différents enjeux d’un format RH à la hausse, Smart School a pour vocation de proposer une offre moderne et performante, ouverte à de nouveaux partenariats. Maintenus à hauts niveaux, les cursus seront optimisés, intégrant la puissance pédagogique du digital, et soutenus par un campus numérique interécoles. Cette approche constitue un véritable gage d’adéquation de notre outil de formation aux besoins actuels et futurs des unités opérationnelles. Elle met en œuvre du matériel toujours plus numérisé et connecté. Avec Smart School, les écoles de l’Armée de l’air disposeront d’un remarquable atout d’attractivité, ouvert vers l’extérieur et particulièrement propice à la créativité et à l’innovation au sein de l’Armée de l’air et plus largement du ministère.
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L’ensemble des entités de formation de l’Armée de l’air ont intégré cette capacité d’adaptation au changement, où l’humain joue un rôle évident : l’homme, le formateur, le cadre de proximité, tiennent une place essentielle dans la transformation d’un nouveau « recruté(e) » en futur sous-officier ou officier de l’Armée de l’air. ♦
(1) École de formation des sous-officiers de l’Armée de l’air.
(2) Office national d’études et de recherches aérospatiales.
(3) Centre national d’études spatiales.
(4) Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
(5) Institut supérieur de l’aéronautique et de l’Espace.
(6) Commission des titres d’ingénieur.
(7) École nationale supérieure de techniques avancées.
(8) Ingénieurs militaires d’infrastructure.
(9) Navigateur officier système d’armes.