Militaire - La police en Allemagne orientale - Une explosion atomique en URSS
La police en Allemagne orientale
L’effectif de la police casernée atteint 120 000 hommes, dont 10 000 h de la police maritime et 9 000 de la police aérienne. Une augmentation des effectifs ne semble pas envisagée actuellement. 40 000 d’entre eux ont été libérés cette année : 20 000 au printemps et 20 000 en octobre après avoir accompli trois ans de service ; ils ont été remplacés nombre pour nombre par des volontaires ayant contracté un engagement de deux ans. Il n’est pas question d’appliquer en Allemagne orientale le service militaire obligatoire ; les décisions prises à Varsovie, lors de la conférence du 14 mai 1955, se rapportent à l’organisation générale de la police et à l’adoption d’un armement plus puissant et plus moderne.
Les divisions sont au nombre de sept groupées en deux groupes d’armée : Nord et Sud, à l’exception de la division de Potsdam, maintenue sous les ordres directs du Haut-commandement.
Des modifications sont prévues à l’intérieur des divisions pour renforcer leur puissance de feu. Les régiments de lance-grenades des divisions mécanisées seront transformés en régiments d’artillerie dotés d’obusiers de 122 ; les compagnies de lance-grenades des régiments mécanisés d’infanterie seront renforcées ; en outre deux régiments de lance-grenades seront créés et placés en réserve générale, un à chaque groupe d’armée.
Plusieurs régiments de chars lourds recevront des Staline I et II (un seul jusqu’ici était doté de ces matériels) tandis que les régiments de chars moyens recevront des T-34 armés de pièces de 85 pour remplacer les T-34 équipés de canons de 77.
L’instruction des cadres doit être intensifiée sur le plan militaire et politique, le niveau actuel ayant été jugé insuffisant par les autorités soviétiques. 500 officiers allemands seraient de retour après un stage de cinq ans en URSS et doivent remplacer d’anciens officiers de la Wehrmacht employés dans la Police du Peuple. Les officiers du Génie ne rentreront en Allemagne orientale qu’en 1957 après un stage de sept ans. Des ingénieurs de l’aéronautique suivent actuellement des cours à l’École supérieure d’aéronautique Joukovski à Moscou. Enfin, en octobre 1955, un contingent d’officiers est parti en URSS pour y recevoir la formation nécessaire.
Les mesures en voie de réalisation dans la Police du Peuple, sous le contrôle des Soviets, peuvent se résumer ainsi :
– amélioration de la formation des officiers et constitution d’une élite dans les écoles militaires soviétiques,
– modernisation de l’armement.
Elles doivent être complétées par la création :
– d’une armée nationale,
– d’un office d’armement,
– d’un ministère de la Défense Nationale.
Une explosion atomique en URSS
La Commission américaine de l’énergie atomique (AEC) a publié le 23 novembre 1955 le communiqué suivant :
« Une nouvelle explosion atomique a eu lieu dans le cadre de la série d’essais auxquels procède actuellement l’Union soviétique. Conformément à la politique qui consiste à tenir le peuple américain au courant des nouvelles importantes concernant les essais d’armes soviétiques, M. Lewis L. Strauss, président de la commission, déclare que cette explosion est la plus forte qui ait eu lieu jusqu’à présent en URSS et que sa puissance correspondait à celle de plusieurs mégatonnes de tolite. Les essais russes indiquent un effort de plus en plus intensif de la part du gouvernement soviétique pour développer son potentiel d’armes nucléaires. »
La puissance de cette explosion laisse supposer qu’il s’agit d’un engin thermonucléaire.
La dernière explosion nucléaire en URSS signalée par l’AEC date du 10 novembre 1955 et faisait partie d’une série d’essais en cours depuis quelques semaines. Rappelons que la première explosion nucléaire annoncée par les Américains date du 23 septembre 1949.
De son côté, le ministère britannique de la Défense faisait une annonce identique tandis qu’un groupe de physiciens atomistes britanniques, retour de Russie, déclarait être « fort impressionné » du haut niveau des recherches scientifiques en Union soviétique et que son chef le Dr B.F.J. Schonland, directeur adjoint du Centre de recherches atomiques de Harwell, donnait aux journalistes présents la communication suivante :
« Dans presque tous les laboratoires scientifiques que nous avons visités, nous avons été très impressionnés par le haut niveau des recherches en cours et par les moyens considérables mis à la disposition des hommes de science.
« Un grand intérêt est porté en Union soviétique à l’éducation scientifique et technique, et les facilités accordées s’étendent rapidement au-delà du niveau élevé déjà atteint. » ♦