Aéronautique - L'Armée de l'air française devant le problème de l'Afrique du Nord - Le Livre blanc sur la défense de la Grande-Bretagne - La renaissance de l'aviation allemande - Vers l'avion à propulsion atomique
L’aggravation rapide de la situation militaire en Afrique du Nord n’est pas sans rappeler fâcheusement le précédent d’Indochine. Une fois de plus, il semble que nos forces armées soient prises au dépourvu par une forme d’opérations à laquelle elles n’ont nullement été préparées. La difficulté n’est certes pas spéciale à l’Armée de l’air, mais elle y est particulièrement visible parce qu’une arme totalement mécanisée, ne peut avoir la même souplesse d’adaptation que l’Armée de terre qui, bien souvent, fera oublier par l’initiative du personnel des défaillances dans la préparation des opérations.
Les matériels dont disposent actuellement nos forces aériennes, résultent des programmes établis vers 1950.
À cette époque aucune directive d’ordre gouvernemental ne faisait prévoir la nécessité de constituer rapidement des forces spécialisées dans les opérations d’outre-mer. L’accent était mis sur la défense européenne dans le cadre NATO. Compte tenu des possibilités budgétaires et des renonciations inévitables dans certaines catégories de matériels, en particulier pour le bombardement, des plans ont été établis que des restrictions budgétaires successives n’ont cessé d’amputer, jusque dans leurs parties essentielles. En effet les méthodes adoptées dans l’établissement des budgets militaires se sont toujours traduites, jusqu’à présent, par une réduction systématique des demandes des trois Armées pour en ramener le volume total au niveau budgétaire accepté par les Finances, sans que l’on ait su définir les buts essentiels et leur attribuer des moyens suffisants, au besoin par des sacrifices importants dans d’autres secteurs. Dès lors, et en l’absence d’un changement d’orientation d’origine gouvernementale, donnant une priorité nouvelle aux forces spécialisées d’outre-mer, il était impossible de renoncer au programme établi, en particulier en ce qui concerne la construction d’avions de chasse, l’équipement en aérodromes Otan et une couverture radar encore bien incomplète.
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