Sous la pression de l’insécurité liée à la piraterie, la plateforme stratégique du port de Djibouti devient une plaque tournante qui permet à l’État djiboutien de s’ériger en médiateur régional capable d’organiser et de promouvoir un développement local sécurisé avec de nombreux partenaires, notamment japonais et européens.
Djibouti, la voie de l’émergence ?
Djibouti: on the way up?
Despite the insecurity engendered by piracy, the strategic port of Djibouti has become a pivot around which the small state is establishing itself as a regional mediator, capable of organising and promoting safe local development with a number of partners, notably from European countries and Japan.
C’est notamment par la mer que Djibouti entend affirmer sa « voie ». Les liens qui unissent cet État-territoire au vaste espace maritime l’environnant ont émergé au tournant du XXIe siècle ressuscitant des voies à sécuriser. La translation récente du centre de gravité stratégique vers le golfe d’Aden et vers l’Asie a insufflé à Djibouti une nécessaire redéfinition de ses priorités. Car c’est bien dans et par la mer que s’écrira son histoire. La piraterie, ses enjeux et sa souhaitable éradication ont repositionné ce territoire comme un acteur à venir dans de nombreux domaines. Fort de ces dynamiques émergentes, il s’agit d’occuper et d’affirmer une place convoitée.
Un an avant les événements du 11 septembre 2001, les attentats au Yémen ont confronté le territoire au terrorisme et l’ont amené rapidement à repenser, notamment, sa politique sécuritaire maritime. L’essor du port de Djibouti a également incité les autorités à réajuster surveillance et moyens d’intervention maritimes ainsi que la protection des côtes.
La France, dès 2003, dans le cadre des accords de défense qui lient les deux pays, a apporté sa contribution à ce vaste chantier. Le sémaphore de Ras Bir est le premier à devenir opérationnel. Il permet à la force navale devenue la même année Marine nationale djiboutienne (MND) de contrôler le trafic maritime dans les eaux territoriales mais aussi dans le détroit du Bab-el-Mandeb. C’est pourquoi ce dispositif a été complété en 2007 par le sémaphore de Maskali puis en 2008 par celui de Moulouhé.
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