L’Europe devant le sous-développement économique (I) Les exigences de mise en valeur
« C’est l’esprit d’invention qui ne s’est pas toujours exercé au mieux des intérêts de l’humanité. Il a créé une foule de besoins nouveaux ; il ne s’est pas préoccupé d’assurer au plus grand nombre, à tous si c’était possible, la satisfaction des besoins anciens. Plus simplement, sans négliger le nécessaire, il a trop pensé au superflu… Des millions d’hommes ne mangent pas à leur faim. Et il en est qui meurent de faim. »
Henri Bergson, évaluant dans « Les deux sources de la morale et de la religion », les incidences maléfiques de la civilisation industrielle, soulignait déjà, prématurément sans doute, l’étonnant et douloureux clivage du monde contemporain.
Plus de dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale et la naissance de l’Organisation des Nations Unies, plus d’un demi-siècle après l’extraordinaire expansion économique de l’Occident vers les terres nouvelles de la planète, malgré les appels pressants des uns et les réalisations apparemment spectaculaires des autres, plus des deux tiers de l’humanité ne disposent encore que de 15 % des ressources du globe. Aveuglés peut-être par le schisme idéologique qui les oppose à l’univers marxiste, les Occidentaux commencent à peine à entrevoir l’ampleur exacte de la véritable division du monde entre « Puissances nanties » et Pays insuffisamment développés.
Il reste 95 % de l'article à lire
Plan de l'article