La deuxième génération des engins balistiques (I)
Avec deux années au moins de décalage, les engins balistiques américains en service, en construction ou en essais suivent les engins soviétiques au même stade de développement.
L’U.R.S.S. débuta, presque au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec le perfectionnement du V-2 dont elle fit un T-1, de 600 km environ de portée, équipé d’une charge atomique puis thermonucléaire dès que les explosifs correspondants entrèrent en service. Le Redstone américain, de portée limitée à 320 km, suivit quelques années plus tard ; l’U.S. Army relève actuellement cette portée au voisinage de celle qu’atteignent les engins soviétiques.
Il fallut la détection, à l’été 1955, des premiers engins soviétiques type T-2, de 1 000-1 500 km de portée, pour lancer vraiment les États-Unis dans la course aux engins balistiques. Fin 1955, l’U.S. Air Force commandait le Thor à Douglas ; l’U.S. Army, le Jupiter à l’arsenal de Redstone. Ces deux engins, des IRBM (Intermediate Range Ballistic Missile) de 2 400 km de portée, ont fait des essais satisfaisants en 1957 ; on les construit actuellement en série et l’on escompte toujours que les premiers Thors pourront être installés fin 1958 sur les rampes de lancement britanniques. Mais, dès la fin de 1956, les trajectoires d’engins soviétiques se multipliaient sur la base moyenne de cinq par mois. Au début de 1957, plus de 50 avaient été tirés. Ils défilaient l’an dernier pour le quarantième anniversaire de la Révolution d’octobre.
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