L’informe
L’auteur s’efforce d’appréhender tout ce qui, dans la pensée et dans l’art est difficile à saisir. Aussi peut-on penser que son Informe est aussi « Insaisissable ». En outre, il faut préciser que le capitaine d’aviation Denis Ausset est aussi peintre, et peintre distingué.
Énoncer les thèmes de ses méditations ce serait reprendre les thèmes majeurs des inquiétudes humaines. Avec une belle confiance, il les aborde et s’efforce à y imposer sa marque qui est toute de spiritualité et d’aspirations nobles. Son intention, il l’exprime en s’adressant au lecteur : « Ce que je dis, je le dis pour te faire réfléchir. Ce ne sont pas des pensées profondes que je veux mettre sur le papier. Pour moi, cela est léger, mouvant, transparent, parfois et bien difficile à exprimer. Notre langue est trop précise, les mots sont toujours trop forts, la syntaxe est toujours trop rigoureuse, les phrases sont toujours trop longues et l’encre trop noire.
Ces mots doivent être seulement des moyens d’arriver à autre chose. Je voudrais les utiliser comme de la couleur, comme une couleur diluée. Je voudrais laisser aux mots leur transparence, les faire disparaître en tant que contenant. Il faudrait qu’ils arrivent à traduire la couleur pure de l’idée alors qu’ils ont trop le liant, la pâte, l’épaisseur qu’ils ne devraient pas être. Je voudrais pouvoir écrire comme on peint. »
L’Informe est un sympathique livre de foi, mais d’une foi qui cherche son objet. ♦