Les Russes en Amérique
L’histoire de la découverte des terres du Pacifique Nord est l’objet principal de cette passionnante étude.
Les faits étaient en général connus, mais ils apparaissaient, le plus souvent, mal reliés entre eux car il s’était établi des incohérences qui déroutaient les historiens. Pourquoi les Russes ont-ils découvert les Aléoutiennes, l’Alaska et la côte occidentale de l’Amérique du Nord jusqu’à San Francisco, alors que les Espagnols, présents au Mexique, s’arrêtaient précisément à San Francisco et que les navigateurs occidentaux atteignaient le Japon deux siècles plus tôt ? Chercheur infatigable, l’amiral Lepotier, ayant compulsé tous les récits et rapports des différentes expéditions, projette sur ces problèmes des lumières pertinentes et nouvelles. En même temps, il nous rappelle les conditions dans lesquelles furent découverts et ouverts les si précieux passages marins le long des côtes australes des deux continents.
L’auteur ne manque pas de souligner l’importance capitale prise par le « pont » des deux Mondes que constitue le détroit de Behring [Béring]. Alors que, par-dessus l’Atlantique, les deux continents antagonistes s’affrontent de loin, l’Alaska et la Sibérie orientale créent un contact. C’est là une frémissante et tentante frontière. Aussi l’équipement de ces terres en est-il poussé fiévreusement. Est-ce donc le champ de bataille de demain ?
L’ouvrage de l’amiral Lepotier satisfait pleinement le goût des esprits curieux de l’histoire de ces régions australes. Il énonce parfaitement les problèmes actuels, qu’impose la géographie. Sa lecture, avec l’aide d’une carte à projection polaire, est une saisissante leçon de réalisme, de troublant réalisme. ♦