Conférence prononcée en avril 1989 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
« L’Otan à l’ère atomique »
À la faveur de l’enchevêtrement, depuis quelques années, des problèmes atomiques avec ceux qui se posent à l’OTAN, l’idée s’est répandue que l’Alliance Atlantique était une conséquence — avait même été conçue en fonction — de l’ère atomique. Il devait donc exister une adaptation naturelle et parfaite de l’une à l’autre. Aucune question ne pouvait se poser à l’OTAN du fait de l’ère atomique.
Or, c’est le contraire qui est vrai, et ainsi se justifie mon sujet. Je compte en effet montrer que l’OTAN, loin d’être à l’aise dans l’ambiance atomique a eu beaucoup de peine à s’y adapter, que cette ambiance a même provoqué en son sein une véritable crise et que cette crise n’est pas encore surmontée.
Je me bornerai d’ailleurs, après avoir évoqué brièvement les débuts de l’OTAN et ses caractères originaux, à examiner seulement le mécanisme de cette crise, puis à suggérer — ou plutôt à rappeler — quelques remèdes. Je ne m’attacherai pas aux causes profondes. Qu’il me suffise de dire ici — pour ne plus y revenir — que ces causes tiennent sans doute à ce que l’esprit humain s’est révélé incapable d’apprécier clairement toutes les conséquences de la vulgarisation de l’« arme absolue ».
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