Introduction à la sociologie militaire
« L’origine de la tendance sociologique est inscrite dans les traits mêmes qui caractérisent les débuts de la sociologie religieuse : sa date de naissance, si récente qu’en 1954 on avouait en être encore aux premiers pas ; son lieu de naissance, en dehors des écoles de sociologie, sous l’impulsion d’une exigence pastorale ; sa patrie, un continent où la sociologie ne figure pas parmi les sciences les plus appréciées… l’accueil qui lui fut fait : à côté d’un mouvement de sympathie, une certaine méfiance, chez les catholiques, à l’égard de l’utilisation des méthodes positives pour l’étude de réalités surnaturelles. »
P. Tufari, « Sociologie religieuse ».
Si nous en jugeons par le foisonnement des études et la multiplication des institutions de recherche, d’enseignement ou d’application, la cause, longtemps incertaine, de la sociologie paraît gagnée. Enquêtes, questionnaires, sondages, monographies se multiplient : pour nous en tenir à des prospections récentes, une notion aussi confuse que celle d’anti-féminisme suscite un travail important (1) — et la catégorie humaine la moins sociale — « les clochards » (2) fait l’objet d’analyses sociologiques. Et ce n’est pas seulement de sociologie générale qu’il est question. Peu à peu se constituent une sociologie industrielle, une sociologie rurale, une sociologie ouvrière, une sociologie religieuse, une sociologie des loisirs, etc…
Une sociologie militaire se profile-t-elle, caractérisée non seulement par l’exploration d’un domaine défini mais aussi par des méthodes au moins relativement spécifiques ?
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