L’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS)
« Si l’Armée n’avait pas été là, il n’y aurait jamais eu que le Sahara millénaire. Par son action persévérante et humaine, elle a fait l’union de la force et de la justice. Cela restera le plus beau titre de gloire des officiers sahariens. »
André Malraux - Tamanrasset - avril 1959.
Si quelques lampes d’Aladin illuminent aujourd’hui l’avenir de la Communauté, si, à force de gratter le sol, le coq gaulois a découvert « les coffres-forts enterrés du désert », si le royaume d’Antinéa est devenu celui de l’uranium, si dans le ciel bleu de Fromentin la Caravelle rivalise avec la fusée Véronique et relie en moins de quatre heures la Tour Eiffel aux derricks d’Hassi-Messaoud, ne le doit-on pas en grande partie aux efforts et aux sacrifices des soldats qui rassemblèrent, les unes après les autres, ces terres de soleil ? Le miracle saharien était-il possible sans l’action de ces Compagnies sahariennes qu’il est à peine téméraire de comparer à des Ordres de Chevalerie ?
Or, fait paradoxal, cette action qui comblait le vide entre l’Afrique du Nord et l’Afrique Noire, réalisant l’unité de l’Empire, avait pour résultat la division de cette unité géographique déterminée par le sol, le climat et le mode de vie de ses habitants qui constituait le Sahara. La conquête du désert, pour avoir été entreprise à partir des territoires limitrophes de l’Algérie, du Sénégal et du Congo, qui n’avaient eu de cesse de s’annexer leurs « prolongements sahariens » pourtant tous occupés au nom de la France, aboutissait à l’écartèlement des régions sahariennes entre les trois gouvernements généraux d’Alger, de Dakar et de Brazzaville, autorités fort lointaines dont les soins allaient d’abord aux régions plus peuplées et d’accès plus facile.
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