Le Yémen, utile relais
Soldats du Yémen
« L’Occident n’a pas compris que la guerre froide c’est la guerre ; que quiconque domine le Moyen-Orient gagnera probablement la partie ; qu’il est naïf de parler de neutralité arabe dans un conflit majeur, car tous les pays du Moyen-Orient seraient la proie sans défense du premier groupe de grandes puissances à s’y installer ; que si les puissances communistes continuent à étendre leur domination sur l’Afrique et l’Asie, une Grande-Bretagne indépendante cessera d’exister, tout aussi sûrement que si une armée étrangère avait occupé les îles britanniques. »
Ces thèses sont celles du général Sir John Glubb, le célèbre chef d’état-major d’Al Jeish el Arabi, la Légion Arabe de Jordanie, qui fut démis de ses fonctions de façon péremptoire il y a un peu plus de trois ans par le jeune roi Hussein, alors sous l’influence de conseillers agissant pour le compte de l’Égypte.
Glubb est resté dans sa retraite. Il a aujourd’hui 62 ans. Ses loisirs lui ont permis de préparer plusieurs conférences et d’écrire trois livres, dont le dernier, paru récemment, « Britain and the Arabs » fait l’historique des relations anglo-arabes durant le dernier demi-siècle et contient de sérieux avertissements. Il serait bien léger de prétendre que ceux-ci ont été entendus, mais peut-être ces ouvrages permettront-ils de faire mieux connaître l’homme et aideront-ils à dissiper la légende qui s’est formée autour de lui. Pour certains, il était « l’éminence grise » des Hachémites. Pour les communistes, il était un agent impérialiste, qui entravait leurs activités. Le colonel Nasser l’accusa d’être à la solde des Israéliens… mais seulement après que Glubb eût refusé le commandement en chef contre Israël que lui offrit, en 1948, le secrétaire général égyptien de la Ligue Arabe.
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